Savez-vous qu’il existerait rien de moins que 205 Sociétés d’histoire uniquement au Québec ? Encore plus surprenant peut-être si on regarde plus près de nous, il y en aurait 26 uniquement en Estrie. C’est la conclusion d’une étude récente publiée en septembre 2022 par l’Institut national de la recherche scientifique, communément appelé l’INRS. Voici un survol rapide de ces organismes qui sauvegardent notre patrimoine.
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L’auteur de cette étude récente, Fernand Harvey, professeur associé à la Chaire Fernand-Dumont sur la culture, en est arrivé à ce décompte suite à son analyse dont le point de départ était la liste des sociétés membres de la Fédération Histoire Québec. Il explique le processus au cours de son introduction :
En 2022, cette liste comprenait 308 sociétés ou organismes culturels regroupant quelque 55,000 personnes qui s’intéressent à l’histoire, à la généalogie, au patrimoine, à la muséologie et à l’archivistique. De ce nombre, nous avons retenu 205 sociétés ou organismes qui correspondent plus directement aux activités d’une société d’histoire ou qui y sont associés.
Cette liste a ensuite servi de point de départ pour un article qui a été publié dans la revue d’histoire bien connue Cap-aux-Diamants, qui a d’ailleurs consacré un numéro complet à ce sujet. Il s’agit de son numéro 151 de l’automne 2022 et intitulé Indispensables Sociétés d’histoire. Pour les intéressés, ce numéro est disponible à la bibliothèque Raymond-Lambert de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est.

Son étude s’intéresse d’abord à l’historique de ces Sociétés d’histoire. Saviez-vous que la plus vieille est la Literary and Historical Society of Quebec fondée en 1824 ? Trois autres sociétés datent aussi du 19e siècle. Il s’agit de la Société historique de Montréal (1858), de la Brome County Historical Society datant de 1897, jumelée au Musée de la guerre de Knowlton (1921) ainsi que la Missisquoi Historical Society fondée en 1899, jumelée aussi au Missisquoi Museum depuis 1960. La Société d’histoire des Cantons de l’Est vient juste derrière avec une année de fondation qui remonte à 1927. Elle deviendra la Société d’histoire de Sherbrooke en 1989 pour devenir ensuite le Musée d’histoire de Sherbrooke (ou MHist) en 2019.
Fernand Harvey introduit le numéro de Cap-aux-Diamants de la façon suivante :
Les sociétés d’histoire locale et régionale oeuvrent dans le paysage québécois de la recherche et des loisirs culturels depuis plus d’un siècle. Pourtant, on connait mal le portrait d’ensemble de ces sociétés depuis l’époque pionnière des fondateurs jusqu’à la diversification contemporaine de leurs activités. Certaines peuvent afficher une feuille de route continue et bien remplie, alors que d’autres ont connu des périodes plus difficiles avant d’entreprendre une relance spectaculaire. À cela, il faut ajouter de nouvelles sociétés d’histoire et de généalogie fondées plus récemment et qui ont rejoint ce mouvement de valorisation de la mémoire collective.
Plus loin, il élabore davantage sur ce phénomène plus récent au cours des dernières décennies où l’on a vu la création de nombreuses sociétés locales ou régionales :
Le phénomène de la multiplication des sociétés d’histoire depuis les années 1970, n’est pas sans lien avec l’action citoyenne pour la défense et la valorisation du patrimoine, incluant le patrimoine archivistique et les musées de société. Quant à l’intérêt de la généalogie, il s’agit d’une constante présente à toutes les époques pour bon nombre de ces sociétés.
26 Sociétés d’histoire en Estrie disions-nous… Quelles sont-elles ? Puisque cet inventaire va nous servir concrètement pour la suite des choses sur L’Entraide numérique, prenons le temps de les nommer avec leur date de fondation entre parenthèses. L’hyperlien menant à leur site Web est également ajouté lorsque disponible.
On remarque donc que l’Estrie (ou les Cantons-de-l’Est) fait figure de pionnière dans l’établissement de ces sociétés d’histoire à travers le Québec. Le numéro de la revue Cap-aux-Diamants consacré aux Sociétés d’histoire mettra en avant-plan le rôle de l’Estrie dans ce phénomène historique, par exemple à travers leur article Les Sociétés historiques anglophones des Cantons-de-l’Est (pp. 16 à 20).
L’auteur de ce dernier article, Louis-Georges Harvey, professeur émérite au département d’histoire de l’Université Bishop’s, analyse l’apport de ces sociétés historiques anglophones des Cantons-de-l’Est :
Les activités de premières sociétés historiques anglophones des Cantons-de-l’Est se structurent autour de la valorisation du rôle des pionniers et du loyalisme de cette première génération et de leurs descendants. Le mythe du premier loyaliste influence puissamment les efforts de commémoration des sociétés historiques qui les suivent.
Son article passe en revue l’histoire de la Brome County Historical Society (BCHS) et celle de la Stanstead Historical Society (SHS) et mentionne également l’apport de quelques autres sociétés au patrimoine régional des Cantons-de-l’Est.
Les 26 Sociétés d’histoire en Estrie
26 Sociétés d’histoire en Estrie disions-nous… Quelles sont-elles ? Puisque cet inventaire va nous servir concrètement pour la suite des choses sur L’Entraide numérique, prenons le temps de les nommer avec leur date de fondation entre parenthèses. L’hyperlien menant à leur site Web ou à leur page Facebook est également ajouté lorsque disponible.
- Le Musée d’histoire de Sherbrooke ou MHIST (depuis 2019 et connu auparavant sous les noms de Société d’histoire de Sherbrooke depuis 1989 et Société d’histoire des Cantons-de-l’Est entre 1927 et 1989) ;
- Centre d’archives Mgr-Antoine-Racine – archives religieuses (1976) ;
- Centre de ressources pour l’étude des Cantons-de-l’Est (1982) ;
- Société d’histoire de Magog (1988) ;
- Société d’histoire de Coaticook (1996) ;
- Société du patrimoine de Racine-Brompton-Gore (2000) ;
- Société d’histoire du Canton d’Orford (2016) ;
- Société historique de Stanstead – Musée Colby-Curtis (1928) ;
- Compton County Historical Museum Society (1959) ;
- Richmond County Historical Society (1962) ;
- Lennoxville-Ascot Historical and Museum Society (1970) ;
- Comité du patrimoine de Bromptonville (1985) ;
- Association du patrimoine de Potton (1990) ;
- Georgeville Historical Society (1991) ;
- Patrimoine-Ascott-Heritage (1994) ;
- Quebec Anglophone Heritage Network / Réseau du patrimoine anglophone du Québec (1995) ;
- Bury Historical and Heritage Society / Société d’histoire et du patrimoine de Bury (2002) ;
- Musée Copp’s Ferry – Georgeville (2016) ;
- Bolton Historical Society / Société d’histoire de Bolton (2018) ;
- Société d’histoire de Compton / Compton Historical Society (2018) ;
- Heritage Sutton Historical Society / Société d’histoire Héritage Sutton (date de fondation inconnue) ;
- Patrimoine Huntingville – Heritage Huntingville (date de fondation inconnue) ;
- Société d’histoire d’Asbestos (1995) ;
- Société d’histoire de Weedon (1981) ;
- Société d’histoire et de généalogie du Granit (2000) ;
- Corporation du patrimoine archéologique du Méganticois (2000).
À la rencontre de ces Sociétés d’histoire
Voici maintenant comment ce sujet des sociétés d’histoire retiendra notre attention à L’Entraide numérique. Nous voulons graduellement aller à la rencontre des Sociétés d’histoire de notre région, les découvrir et voir le rôle qu’ils jouent dans leur communauté.
Nous lançons l’invitation à ces sociétés qui le souhaitent à utiliser la plateforme L’Entraide numérique qui elle, facilitera la rédaction d’un article d’introduction pour les présenter et aussi la publication de leurs écrits et les résultats de leurs travaux. Il va sans dire que l’intérêt de leurs activités déborde amplement leur communauté immédiate.
Le MHIST, ou Musée d’histoire de Sherbrooke, est le premier de ces organismes à avoir accepté notre invitation. Nous avons récemment publié un article sur leur exposition temporaire actuelle – Folles, les années 1920 ? Nous comptons les retrouver ensuite sur L’Entraide numérique de façon régulière. Nous espérons que d’autres Sociétés suivront ce mouvement à leur propre rythme pour le bénéfice de toute la région de l’Estrie.

Exposition temporaire actuellement en cours au MHIST – Musée d’histoire de Sherbrooke. Source: MHIST.
Dans quelques jours, la Société d’histoire des Filles du Roy – qui elle, a une mission provinciale et a été formellement fondée en 2010 – collaborera avec L’Entraide numérique avec quelques articles qui serviront de compléments utiles à la conférence sur les Filles du Roy que la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est (SGCE) offre avec cette société le mardi 26 septembre prochain. Cette conférence est d’ailleurs ouverte à tout le monde, et ce gratuitement, aux membres et aussi aux non-membres de la SGCE.
Nous souhaitons ardemment que cette collaboration avec la Société d’histoire des Filles du Roy sera le début d’autres collaborations à venir pour le bénéfice de tout le monde dans ce partage des connaissances.
On peut retourner à l’étude de l’INRS, qui est à l’origine de cet article, en suivant cet hyperlien sur le site de la Société des Dix.
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