Pour le lancement de notre nouvelle plateforme L’Entraide numérique, nous rendons hommage à nos pionniers qui ont fondé la Société généalogique des Cantons-de-l’Est il y a aujourd’hui 55 ans. C’était le premier nom de la Société.

Dans une série de 25 articles, nous vous présenterons au fil des prochains mois l’histoire des 55 ans de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Voici le premier épisode. Retour sur une soirée de novembre 1968.

Cet épisode vous est raconté à travers le tout premier article du premier numéro de L’Entraide généalogique, qui lui fut créé 10 années plus tard, autour de l’automne 1978.

Temps de lecture estimé – 10 minutes

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Au début des années 1960, il est certain que dans la région quelques mordus s’intéressaient déjà à la généalogie. Vraisemblablement, ils s’occupaient principalement de travaux personnels sur leur famille et effectuaient des recherches pour en parfaire la généalogie et l’histoire. Ces chercheurs, laissés à eux-mêmes, devaient déployer de grands efforts, car les facilités que nous pouvons offrir aujourd’hui étaient à peu près inexistantes.

Déjà au cours des années 1966-1968, quelques personnes de Sherbrooke et des environs étaient membres de la Société généalogique canadienne-française de Montréal. Tel que mentionné dans la revue Mémoires, ceux-ci étaient de Sherbrooke, Louis-Philippe Demers, Raymond Lambert, Gérard Thivierge, Mgr Hermann Morin, le Frère Benoît Charrette et Mlle M.-Jeanne Daigneau et de Danville, Robert Perreault. Le fait de s’être retrouvés membres d’une société de généalogie ne fut pas étranger aux premiers contacts qui se sont établis entre eux.

Gérard Thivierge raconte dans le premier épisode de cette série sur l’histoire des 55 ans de la SGCE, comment douze personnes furent invitées à jeter, ici même à Sherbrooke, les bases d’une société de généalogie. Six d’entre elles seulement assistèrent à la première réunion. Après discussion sur l’opportunité de fonder un tel mouvement, elles en sont venues à la conclusion qu’il était avantageux de poursuivre le projet afin de regrouper et d’encourager tous ceux que la généalogie intéressait ou qui étaient déjà à la besogne.

L’article qui suit a été originalement signé par Gérard Thivierge en 1978, dans le premier numéro de la revue L’Entraide généalogique qui a été créé lors du 10e anniversaire de fondation de la Société généalogique des Cantons-de-l’Est.

Page couverture du premier numéro de L’Entraide généalogique en 1978-1979.

LES PRÉLIMINAIRES DE LA FONDATION

La naissance d’une Société de Généalogie ne se fait pas du jour au lendemain ! Tel fut le cas de la « Société Généalogique des Cantons de l’Est«.

Depuis quelques années. des chercheurs isolés se rencontraient par hasard, dans les bibliothèques de la ville, à la Société d’Histoire, et échangeaient des propos et même quelques bons conseils sur leur travail de prédilection. C’était là, leur seule forme de collaboration et de fraternité !

Certains devaient, sans doute rêver de la fondation d’une Société, mais se gardaient bien d’en prendre l’initiative. Or, avec quelques chercheurs débutants, j’ai voulu tenter cette expérience, sans objet ni but bien précis, par une première réunion convoquée chez Mgr. Hermann Morin. C’était en 1967 !

Après que chacun eut donné son idée sur cette initiative. Mgr. Gravel, historien bien connu dans la région, lança: « Commence, mon vieux, et on va te suivre! … » Ce n’était pas le résultat désiré ! On semblait oublier qu’une telle Société ne pouvait être la création d’une seule personne. Donc, la tentative échoua !

Mais un généalogiste est d’une espèce trop mordue pour lâcher prise au premier échec. Il remet son problème au lendemain, mais reste en quête de possibilités nouvelles d’atteindre ses fins. Ce fut notre cas.

Dans les mois qui suivirent, de « nouveaux » chercheurs se rencontrèrent. L’idée de former une Société faisait graduellement son chemin: mais, cette fois, avec des buts de plus en plus précis.

Une deuxième réunion fut donc prévue pour le 12 novembre 1968, à la résidence de M. Raymond Lambert. Dieu merci, ce devait être la rencontre privilégiée où naîtrait, enfin, « notre » : « Société généalogique des Cantons-de-l’Est. »

Voici, minutieusement conservées, les minutes de cette réunion.

Gérard Thivierge

ASSEMBLÉE DE FONDATION

Voici une transcription des principaux passages du procès-verbal.

Première réunion 12 novembre 1968

Le mardi 12 novembre 1968, un groupe de généalogistes amateurs se réunissait à la résidence de Monsieur Raymond Lambert en vue de discuter de la possibilité de former une association de généalogistes dans la région de Sherbrooke.

Étaient présents : Raymond Lambert, Marcel Landry, Jean-Guy Dubois, Mlle Marie-Jeanne Daigneau, Louis Bilodeau et Gérard Thivierge.

Raymond Lambert, membre #2

Trois invités se sont excusés de ne pouvoir assister. Il s’agit de Lucien Côté de Sherbrooke, qui doit faire passer des examens à des apprentis plombiers ; L.G. Gagnon, de Disraéli, déjà engagé à une autre réunion ; Gratien Bineau, de Sherbrooke, retenu par d’autres occupations.

Présidence

M. G. Thivierge, l’initiateur de cette rencontre, accepte de diriger cette première réunion.

Présentations

(. . . ] chacun se présente, donnant ses nom, adresse, occupation, et faisant connaître le sujet des recherches qui l’intéressent ainsi que le nombre d’années qu’il s’y adonne.

Questionnaire

(…) un agenda questionnaire est remis à chacun, traitant de la formation d’une association locale. L’on discute d’abord des avantages d’une association : avantages comme individu puis comme groupes (…) Bref, chacun y voit des avantages multiples à la condition de participer et d’y prendre une part active.

Survie

Une deuxième question concernait la possibilité de survie d’un tel mouvement (…) d’abord à ses débuts, puis plus tard.

Recrutement

(. . .) L’on est à peu près assuré de pouvoir doubler nos effectifs d’ici six mois ou un an en invitant d’autres généalogistes déjà connus tels que :

Ls-Philippe Demers, actuellement à l’hôpital ;

L’abbé Camille Dionne, de St-Georges-de-Windsor ;

Robert Perreault, de Danville, etc.

Après discussion

Il est décidé d’un commun accord et du désir de tous ceux qui sont présents de former dès maintenant une association locale. Celle-ci prendra le nom de L’Association généalogique des Cantons de l’Est.

Il est aussi décidé de nommer un exécutif provisoire formé d’un président et d’un secrétaire-trésorier.

Comité provisoire

Les membres suivants acceptent de faire partie du comité exécutif :

– à la présidence, M. Marcel Landry

– secrétaire-trésorier, M. Gérard Thivierge

Marcel Landry, présent à la réunion de fondation a obtenu le numéro de membre #3 et fut élu premier président de la Société. Il est resté en poste comme président de 1968 à 1970.

Les deux membres élus promettent de faire leur grand possible pour mener notre Association à bonne fin. Puis il est convenu de tenir une réunion mensuelle le deuxième mardi de chaque mois.

Attributions

Le nouvel exécutif devra organiser les prochaines réunions, tout en cherchant à réaliser la formation de notre Association.

Les formalités, la publicité, la souscription et le recrutement sont remis à plus tard.

Levée de l’assemblée

Un rafraîchissement nous est servi par M. Lambert pendant que s’engagent des discussions libres entre les membres présents.

La réunion se termine à 11:00 heures, chacun se disant très satisfait de cette première rencontre.

Post-scriptum à l’article :

Dix personnes auraient assisté à la deuxième réunion qui s’est tenue quelques semaines plus tard, le 10 décembre 1968. Elles reçurent les premiers numéros de membre :

Gérard Thivierge, membre #1, Raymond Lambert, membre #2, Marcel Landry, membre #3, Jeanne Daigneau, membre #4, Louis Bilodeau, membre #5, Jean-Guy Dubois, membre #6, Lucien Côté, membre #7, Dorio Laliberté, membre #8, Gratien Bineau, membre #9 et Roger Boutin, membre #10.

55 ans plus tard, le mien est le numéro #4703.

Guy Boulanger

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