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Qui était Raymond Lambert ?

Raymond Lambert reste toujours présent dans l’environnement de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est (SGCE). La bibliothèque de la Société porte son nom et chaque année, nous décernons les Prix Raymond-Lambert pour les meilleurs écrits de l’année dans différentes catégories. Alors que ces prix seront annoncés dans les prochains jours, le moment est idéal pour revenir sur le legs important laissé par Raymond Lambert dans l’histoire de la SGCE dont il était l’un des membres fondateurs en 1968, il y aura 55 ans dans quelques semaines.

Pour en savoir un peu plus long sur sa vie et sa contribution, reproduisons ici l’hommage que la revue L’Entraide généalogique lui a réservé lors de son décès en l’an 2000.

L’article intitulé ‘Hommage à M. Raymond Lambert (1915-2000)’ était alors signé par Paulette Gendron (membre #2036). Plusieurs photos ont été ajoutées au texte original dans cette première version Web, de même que sa généalogie paternelle et maternelle.

Temps de lecture estimé – 14 minutes

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Hommage à M. Raymond Lambert (1915-2000)

L’Entraide généalogique / Vol. 24, N” 3, juillet – août – septembre 2001 – pp. 7-9

Rendre hommage à une personnalité telle que M. Raymond Lambert, c’est saluer la vision, la persévérance et la foi en l’avenir de notre identité nationale.

Reportez-vous, il y a trente ans, un laïc sans poste d’autorité ni éducation universitaire qui se lance dans le monde des bibliothèques et de la recherche. Un autodidacte animé de courage qui, avec d’autres personnes dévorées de la même passion, se voue à un vaste projet de cueillette de données, laquelle à cette époque n’était faite la plupart du temps que par des religieux ou par des organisations commerciales ayant des entrées auprès des autorités.

C’est bien le contexte dans lequel M. Lambert a évolué, travaillant sans relâche à la réalisation de ses objectifs. Je m’efforcerai de vous présenter ce personnage à travers des notes biographiques de son Fonds privé d’archives, conservées à la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est.

Raymond Lambert est né le 21 février 1915 à Woonsocket, Rhode Island, États-Unis. Il était le benjamin d’une famille de quinze enfants. Ses parents Napoléon Lambert et Léa Blain, mariés à Saint-Marcel de Yamaska, émigrent avec leur famille aux États-Unis en 1911. Après un exil de douze ans chez nos voisins du sud, ils décident de réintégrer le pays natal.

Le père de Raymond Lambert, Napoléon Lambert (1873-1938).

Les parents de Raymond Lambert. Léa Blain et Napoléon Lambert le jour de leur mariage le 10 avril 1893 à St-Marcel-de-Richelieu.

À l’âge de sept ans, Raymond Lambert se voit arraché au macadam américain et métamorphosé en fils de cultivateur sur une ferme au 7e rang de St-Élie. Il fit des études primaires à l’école rurale pour ensuite se diriger vers Saint-Hyacinthe et Iberville chez les Frères Maristes.

Raymond Lambert à l’âge de 9 mois en 1915.

En 1938, il épouse Christiane Vallières, nièce du poète Alfred Desrochers. Une famille de sept enfants vit le jour. En 1950, il quitte la campagne pour s’établir à Sherbrooke, où il s’inscrit à des cours de menuiserie et bâtit lui-même une maison pour loger sa famille. En 1954, il devient sacristain à la paroisse St-Jean-de-Brébeuf de Sherbrooke, poste qu’il occupera de nombreuses années.

Depuis son enfance, Raymond s’intéresse aux événements de sa famille. Il avait pris connaissance des notes de baptêmes que son père avait amassées sur lui et la famille de son épouse et sur chacun des enfants. À Saint-Marcel où ses parents avaient vécu, il obtint les actes de sépultures de ses grands-parents et arrière-grands-parents mais après eux, les ponts étaient coupés.

La photo la plus commune en circulation au sein de la Société lorsque l’on mentionne le nom de Raymond Lambert, presque 25 ans après son décès.

En 1965, un neveu de sa parenté s’était payé à grands frais une généalogie. Or, en consultant ces documents, Raymond Lambert eut la stupéfaction de constater que cette généalogie toute faite attribuait à son propre frère des grands-parents différents des siens. La rage au coeur, selon son expression, il intensifie ses recherches. Il devint membre de la Société de généalogie canadienne-française, il s’abonne à la bibliothèque du Séminaire et à celle de l’Université de Sherbrooke et se met en communication avec le département de généalogie aux Archives culturelles du gouvernement du Québec. Un généalogiste était né.

De ce cheminement, il lui est resté la conviction que la généalogie d’une famille est une chose trop personnelle pour en confier le soin à des mains étrangères. Dès lors, il s’inscrit en ombudsman des droits du consommateur en matière de généalogie et d’histoire de famille. Cofondateur de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est en 1968, il refuse tous les postes de direction pour se consacrer intensément à ses fonctions de propagandiste et de bibliothécaire. Au cours des années, plusieurs publications ont été produites, seul ou en collaboration avec d’autres chercheurs.

Histoires de famille

  • Du Perche au Canada, La Famille Jean Guyon
  • Du Poitou au Canada, La Famille Jean Beaudet
  • De la Saintonge au Canada, La Famille Pierre Vallières
  • Histoire d’Antoine Fortier
  • Histoire de la Famille Étienne Gobeil, un pionnier de La Patrie
  • Histoire de Pierre Jeansone dit Lapalme

Répertoires de mariages

  • Recueil des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse St-Jean-de-Brébeuf
  • St-Élie d’Orford,
  • St-Romain de Winslow,
  • St-Roch d’Orford,
  • St-Stanislas d’Ascot,
  • St-Gérard Majella de Yamaska.
  • Répertoires de mariages du district St-François, 15 comtés (collaboration).

Autres publications

  • Réminiscences ou notes pour le prône de Sainte-Élisabeth de Hatley
  • Au soir de la vie
  • Horizons anciens (collaboration)
  • Articles dans la revue L’Entraide généalogique
  • Articles dans la revue Mémoires de la Société de généalogie canadienne-française.

Outre son implication à la Société de généalogie, Raymond Lambert a collaboré à d‘autres activités. Il a participé à des émissions télévisées visant à faire connaître la généalogie et la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Au festival des Cantons, à cinq reprises, il a été animateur et responsable d’un kiosque. II a été le promoteur de la publication en 1978 de la revue L’Entraide généalogique de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est à laquelle il a collaboré pendant dix ans. Il a organisé les voyages historiques de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Il a été l’instigateur de l’établissement de la Fondation des Amis de la Généalogie. Il a été conférencier invité dans plusieurs organismes.

Dimanche 29 avril 1984. Monsieur Raymond Lambert reçoit le titre de Membre émérite de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. À gauche, Madame Marthe Faribault-Beauregard de la Société généalogique canadienne française de Montréal et à droite, Madame Christiane Vallières, son épouse.

Les affiliations professionnelles de Raymond Lambert ont été particulièrement nombreuses :

  • Société de généalogie des Cantons-de-l’Est: Membre Émérite
  • Société St-Jean-Baptiste de Sherbrooke : lauréat en 1977 du Prix littéraire Juge-Lemay
  • Société St-Jean-Baptiste d’Asbestos et de Disraëli
  • Société de généalogie canadienne-française
  • Société d’histoire des Cantons de l’Est
  • Association «Les Robillard d’Amérique»
  • Fondation des Amis de la Généalogie
  • American-Canadian Genealogical Society.

En conclusion, Raymond Lambert nous a laissé son testament spirituel dans son allocution qu’il a prononcée lors de la remise du Prix littéraire Juge-Lemay de la Société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke:

Je désire avec les Cofondateurs de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est que la population estrienne apprenne qu’il existe pour elle un lieu privilégié pour se retremper dans ses origines et il ajoute: l’histoire des familles et de chaque famille, c’est la grande figuration de l’histoire. Chaque individu doit s’efforcer de connaître le rôle que sa famille a rempli ; si l’on veut que soit maintenu l’esprit des traditions qui aideront à la conservation de notre patrimoine.

Généalogie paternelle et maternelle de Raymond Lambert.

Ndlr: La plupart des photos illustrant cet article ont été ajoutées à l’article original publié en 2001 suite à son décès. Elles proviennent d’un tiré à part de L’Entraide généalogique regroupant des articles qui racontent la généalogie paternelle et maternelle de Raymond Lambert. On peut télécharger dans son entièreté ce tiré à part de 21 pages sur le site de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est.

Pierre tombale de la famille au cimetière Sainte-Praxède de Sherbrooke (arrondissement de Brompton-Rock Forest-Saint-Élie-Deauville) – Source: FindAGrave.com

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