Plateforme de publication d'articles de la Société de généalogie des Cantons-de-l'Est portant sur des sujets liés à la généalogie, à l'histoire et au patrimoine.


Chroniques de lectures – Nouveautés dans les librairies – Octobre 2023

De façon régulière, nous surveillerons pour vous les récentes parutions dans les librairies à travers cette chronique qui reviendra au moins une fois par mois et maintiendra un focus particulier sur nos domaines prioritaires: la généalogie, l’histoire et le patrimoine. Nous allons surtout privilégier les sujets et auteurs liés à l’Estrie, ou au Québec en général.

Pour cette nouvelle chronique, cinq bouquins ont retenu notre attention.

Lorsqu’un bouquin en particulier est déjà disponible dans les dernières acquisitions de notre bibliothèque Raymond-Lambert à la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est (SGCE) ou encore à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke, nous vous l’indiquerons à la fin de la présentation du bouquin. Lorsque notre sélection dans cette chronique influencera les achats de la bibliothèque suite à la publication de l’article, nous mettrons à jour l’article à posteriori pour vous le faire savoir.

Temps de lecture estimé – 19 minutes

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Le XVIIIe siècle à la Baie Saint-Paul

Le XVIIIe siècle à la Baie Saint-Paul est l’un des livres que j’ai eu l’occasion de lire ces dernières semaines, d’abord attiré par cette opportunité de lire davantage sur cette région du Québec. Lorsque l’on nous raconte la Nouvelle-France, la littérature est souvent concentrée entre les régions de Montréal et de Québec.

Publié aux Éditions GID et écrit par Fernand Gauthier, ce livre nous transporte aux débuts de la colonisation de ce territoire jusqu’à la conquête. Différents thèmes particuliers à cette région y sont racontés. On peut citer la présence des autochtones, l’attrait de la forêt pour attirer les premiers colons, la pêche aux marsouins et à l’anguille, la guerre de la conquête telle que vécue dans cette contrée de la colonie, l’établissement d’une fabrique de goudron par l’Intendant Talon, la Seigneurie de Rivière du Gouffre, les débuts de l’Île aux Coudres, le débarquement des Anglais sur l’île en 1759 qui s’en serviront comme poste de ravitaillement en route vers Québec, et j’en passe.

Le recensement de 1721 démontre le développement plutôt lent de la région : onze familles à la baie Saint-Paul, treize à Petite-Rivière, six aux Éboulements, cinq à l’Île aux Coudres et une seule à La Malbaie. Un total de trente-six familles après 45 ans d’occupation du territoire pour une population totale d’environ 200 à 250 habitants. À la fin du bouquin, on mentionne que la population passe rapidement à 1 092 lors du recensement de 1762 et à 2 830 en 1790 vers la fin du siècle. Les terres étant toutes attribuées, on s’est rapidement senti à l’étroit et sous la pression des habitants de Charlevoix, le Saguenay fut ensuite ouvert à la colonisation en 1838 qui ‘sera rapidement envahi par les jeunes familles de Charlevoix.’

Des personnages viendront parsemer le récit, comme Pierre Dupré, Léonard Pitoin, Monseigneur de Laval, l’Intendant Talon et son remplaçant l’Intendant Duchesneau, l’abbé Dudouit et Frontenac, sans oublier le roi Louis XIV qui n’est jamais bien loin malgré la distance.

Plus tard, lors de la conquête par les Anglais, l’amiral Durell, le capitaine la Naudière, le gouverneur Vaudreuil et Montcalm sont d’autres personnages qui viendront animer le récit. Le chapitre V – La guerre à la baie Saint-Paul (1744-1760) est d’ailleurs particulièrement intéressant avec la prise de l’Île aux Coudres, le saccage de la Baie Saint-Paul et les déserteurs. Cette région était de toute évidence la porte d’entrée menant à Québec pour les Anglais et donc vulnérable aux premiers assauts de l’ennemi contre la colonie. Avec l’improvisation que sous-entend le texte en commençant par la facilité avec laquelle les Anglais se sont emparés de l’Île aux Coudres, les origines de la défaite semblent davantage à la baie Saint-Paul que sur les Plaines d’Abraham.

Quatrième de couverture : Dans cet ouvrage, Fernand Gauthier dresse un portrait de la baie Saint-Paul, territoire qui regroupe alors tous les habitats situés à l’est du cap Tourmente entre 1670 et 1791. Son histoire concerne les habitants qui se sont établis autour de la baie : sur la côte Saint-François-Xavier, à l’île aux Coudres, aux Éboulements et dans la vallée le long de la rivière du Gouffre.

L’auteur nous propose une randonnée à travers le premier siècle de l’occupation du territoire par des Canadiens en nous faisant découvrir, entre autres, la première tentative de fabrication de goudron en Nouvelle-France, l’importance de la pêche à l’anguille et au marsouin comme activité économique, l’épisode de la guerre de la Conquête constituant l’évènement le plus traumatisant de l’histoire de la baie Saint-Paul et les raisons qui expliquent la pauvreté de l’instruction parmi la population. En suivant divers personnages, Fernand Gauthier plonge en quelque sorte le lecteur dans la vie quotidienne de l’époque.

Note : Ce livre est disponible en librairie. Il est également disponible à la bibliothèque Raymond-Lambert de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est.

Faux-sauniers et contrebandiers de France déportés au Canada 1730-1743

Sorti au début de l’été chez les Éditions GID, ce livre revient sur une brève période de la Nouvelle-France, c’est-à-dire la période entre 1730 et 1743. Qu’est-ce qu’un faux-saunier avant d’aller plus loin? Un saunier est celui qui recueille ou vend du sel. Un faux-saunier est donc quelqu’un qui se livre à la contrebande du sel. Pour ceux et celles qui sont peu familiers avec cet épisode de notre histoire, laissons tout de suite la quatrième de couverture faire un tour rapide du contexte historique et du contenu de ce livre.

Description du livre par l’éditeur : Entre 1730 et 1743, quelque 900 Français ont été déportés en Nouvelle-France sur les ordres du roi Louis XV pour des crimes reliés au faux saunage ou à la contrebande de matières interdites en France. Les archives canadiennes permettent aujourd’hui de retrouver les noms d’environ 400 faux-sauniers et contrebandiers qui ont séjourné au Canada au milieu du XVIIIe siècle. Bien que la majorité soit rentrée clandestinement en France au cours des années qui ont suivi leur exil, 128 individus ont fondé une famille en Nouvelle-France devenant ainsi les ancêtres de plusieurs milliers de Québécois.

Ce livre relate l’histoire, souvent méconnue et parfois mouvementée, de ces contrebandiers du sel depuis leur naissance en France, leur incarcération dans les prisons provinciales et leur parcours au Canada. La partie biographique de cet ouvrage présente les notices biographiques de 396 individus exilés de France vers le Canada.

Note : Ce livre est disponible en librairie. Il est également disponible à la bibliothèque Raymond-Lambert de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est ainsi qu’à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke.

Les débuts de l’embaumement artériel au Québec avec Adélard Lépine

Ce bouquin est également publié aux Éditions GID. Sorti au milieu de l’été, il traite d’un sujet que plusieurs considéreront un peu morbide, à savoir l’évolution des pratiques d’embaumement au Québec. Le titre fait référence à la famille Lépine, réputés entrepreneurs de pompes funèbres au Québec depuis quelques générations.

Écrit par Brigitte Garneau, docteure en anthropologie sociale et culturelle de l’Université Laval, elle a publié récemment sur des sujets connexes comme Les pierres tombales nous parlent – La vieille partie du cimetière Saint-Charles à Québec 1855-1967 et Les textiles dans les services funéraires de la maison Germain Lépine à Québec : 1845-1975.

Très informatif si le sujet vous intéresse, il est également fortement illustré, ce qui n’est certainement pas pour rassurer ceux et celles qui sont déjà hésitants à s’aventurer dans un tel bouquin. Certainement pas une lecture d’été à la plage. Pour les autres, plutôt curieux, vous en apprendrez certainement beaucoup sur ce sujet plutôt original.

Quatrième de couverture : L’anthropologue Brigitte Garneau met ici à contribution son expertise en vulgarisation de la culture scientifique et technologique pour remonter à l’origine de l’embaumement artériel. Elle nous fait connaître les premiers instruments utilisés à domicile par le précurseur de cet art au Québec, Adélard Lépine, le petit-fils du réputé entrepreneur de pompes funèbres Germain Lépine. En s’appuyant sur le savoir d’Estelle Lépine, diplômée de l’Institut de thanatologie du Québec et appartenant à la cinquième génération de cette illustre famille de thanatopracteurs, elle explique le fonctionnement de l’équipement manuel d’embaumement et retrace les entreprises pionnières qui l’ont mis en circulation.

Loin des détails anecdotiques ou des explications hermétiques qui caractérisent trop souvent les écrits dans le domaine mortuaire, cet ouvrage est accessible à un large public et ouvre la voie à un type de muséologie qui manque en territoire québécois, celle des sciences, des technologies et des métiers non traditionnels.

Ce livre est le deuxième d’une série de trois volumes qui s’attardent à la collection funéraire de la famille de Cécile et Robert Lépine acquise en 2020 par le Musée de la civilisation à Québec.

Note : Ce livre est disponible en librairie. Il est également disponible à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke.

Les corbillards à chevaux de la maison funéraire Germain Lépine à Québec : 1845-1975

Presque du même souffle, les Éditions GID publient également le dernier volume de cette trilogie consacrée à la famille Lépine. Fraichement publié au moment de rédiger cet article.

Quatrième de couverture : Les corbillards à chevaux de la maison funéraire Germain Lépine à Québec ont marqué notre mémoire collective. En 1938, alors que l’âge d’or des voitures à traction chevaline est révolu, les Lépine font encore rouler cinq corbillards hippomobiles. En 1955, lorsqu’ils démantèlent leur flotte, ils sauvegardent trois d’entre eux dans le but de les léguer à la postérité. Ne serait-ce qu’en raison de leur rareté, les trois spécimens en bois se sont imposés aux yeux de l’anthropologue Brigitte Garneau. Il faut ajouter à cela le fait qu’ils figurent parmi les plus anciens en usage au Québec et qu’ils ont été conservés dans leur intégralité. Dans cet ouvrage, elle les étudie sur les plans historique, architectural, artistique et technologique. Elle fait découvrir leur contexte d’acquisition et de production, leurs particularités ainsi que leurs traits communs. Le regard qu’elle pose sur les attelages des chevaux qui les tiraient, sans lesquels ils n’auraient pas pu se présenter sous leurs plus beaux atours, complète sa démarche remarquable.

Le présent ouvrage est le dernier de la trilogie consacrée à la collection funéraire de la famille de Cécile et Robert Lépine acquise en 2020 par le Musée de la civilisation à Québec. En 2023, la Commission canadienne d’examen des exportations de biens culturels (CCEEBC) a reconnu l’importance de la donation des objets et archives de la Maison Lépine à la contribution du patrimoine culturel canadien.

L’Appel de l’Ouest – La Vérendrye, Louis Riel et leurs intrépides compagnons

Avec nos standards modernes, il est difficile de déterminer ce qui demandait le plus de courage ou de témérité aux débuts de la Nouvelle-France : traverser l’Atlantique vers ces terres inconnues de l’autre côté de l’océan ou encore partir à l’aveugle sur des milliers de kilomètres à la découverte de l’Ouest de l’Amérique.

Ce nouveau bouquin est publié dans la Collection V aux Éditions Septentrion. V pour voyage dans l’espace ou dans le temps et V aussi pour Denis Vaugeois, le directeur de la collection, aussi historien et ancien ministre péquiste durant les années 1970 et 1980, et aujourd’hui âgé de 88 ans.

Écrit par Renée Joyal, docteure en droit à la retraite, le livre nous entraîne dans ces voyages à la découverte de l’Ouest au temps des La Vérendrye, Louis Riel et autres explorateurs moins connus de cette époque. L’époque des coureurs des bois, du combat des Métis pour leurs droits et des premiers développements du Manitoba et de la Saskatchewan.

Un livre d’à peine 135 pages qui se lit agréablement et qui permet un rappel historique rapide de cette partie de notre histoire où l’on repoussait toujours les frontières.

Quatrième de couverture : Les immenses territoires de l’Ouest de l’Amérique du Nord, aujourd’hui comme hier, en ont fait rêver plus d’un. Avant l’arrivée des Européens, cette vaste contrée était habitée par des nations qui, au rythme des saisons et des époques, l’ont occupée pacifiquement ou se la sont âprement disputée. À peine les Européens eurent-ils mis le pied sur ce continent qu’ils échaffaudaient déjà plans et expéditions pour l’explorer et le traverser.

Renée Joyal revient sur les grands moments de l’histoire de l’Ouest canadien, depuis les expéditions de La Vérendrye et de ses fils au XVIIIe siècle jusqu’aux combats de Louis Riel et des Métis au siècle suivant. Elle s’intéresse ensuite à la formation du peuple métis – issu d’unions entre hommes blancs et femmes autochtones – et aux luttes titanesques menées par Louis Riel et les siens pour la reconnaissance de leurs droits.

Entremêlant la grande et la petite histoire, L’Appel de l’Ouest retrace les chemins empruntés par les descendants de Jacques Goulet – premier du nom à s’établir en Nouvelle-France – qui ont répondu à l’appel des grandes plaines. À travers leurs parcours, ce sont ceux de tous les pionniers de l’Ouest qui sont entrevus.

Note : Ce livre est disponible en librairie. Il est également disponible à la bibliothèque Raymond-Lambert de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est ainsi qu’à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke.

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