Dans ce 6e épisode de la biographie de Jérôme-Adolphe Chicoyne, nous terminons de couvrir les années 1866 à 1872 qui correspondent à son mariage et aux débuts de sa carrière d’avocat.

Après quelques épisodes visant à présenter J.A. Chicoyne au cours de ses années de jeunesse à Saint-Hyacinthe, nous le verrons ensuite commencer une nouvelle étape de sa vie et faire ses premiers pas à oeuvrer à la colonisation des Cantons-de-l’Est. Dès le prochain épisode, nous le retrouverons au centre de la colonisation de ce qui deviendra plus tard La Patrie et Chartierville.

Cette série est tirée du livre de Denis Beaulieu:  »Jérôme-Adolphe Chicoyne, avocat, journaliste, agent d’immigration et de colonisation, entrepreneur, développeur, maire, député ».

Temps de lecture estimé – 8 minutes

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Comme nous l’avons vu dans le précédent épisode, ce fut le 7 janvier 1868, que Jérôme-Adolphe Chicoyne, âgé de 23 ans et cinq mois, épousa, à la cathédrale de Saint-Hyacinthe, Marie Rose Caroline Perrault, fille unique de Joseph Élie Perrault et de Sophronie Marcotte, tous trois de Saint-Hyacinthe.

En lisant son acte de mariage, nous pouvons noter certains détails. D’abord, la publication des bancs fut faite dans les paroisses Saint-Hyacinthe-le-Confesseur et Notre-Dame-du-Rosaire. Les Perrault demeuraient dans la première, et J.A. Chicoyne demeurait dans la seconde et encore chez son oncle et sa tante, sur la rue Girouard. J.A. Chicoyne était majeur et Caroline Perrault était mineure, ses parents durent donner leur consentement. C’est le Grand Vicaire, J. Desaulniers, qui maria les nouveaux époux. Il nota, dans l’acte de mariage, les noms du père et de la mère de J.A. Chicoyne qui étaient de la paroisse de Saint-Pie. Cependant, aucune mention ne fut faite de leur présence à la cérémonie.

De plus, ce fut Joseph-Onésime Dion qui a agi comme témoin de J.A. Chicoyne. Dans l’acte, on constate que la mère de Caroline, Sophronie Marcotte, était décédée. Dans le journal de J.A. Chicoyne, Caroline Perrault nous donne la date du décès et de l’inhumation de sa mère : décédée le 10 juillet 1851, à l’âge de 26 ans, et inhumée le 12 juillet à Saint-Antoine-sur-Richelieu. Le père de Caroline, Élie Perrault, s’était remarié, le 16 février 1863, avec Adèle Pigeon, à la même paroisse. À la fin, le Grand Vicaire nota la présence d’un grand nombre d’amis qui ont signé avec nous … .

Le Grand Vicaire, J. Desaulniers. Source: Andrée Benoît et Richard Flibotte, collection privée, Saint-Hyacinthe, (Photo tirée de l’album personnel de J.A. Chicoyne, p. 5).

Après le mariage, le jeune couple Chicoyne s’installa dans la maison de l’oncle Joseph sur la rue Girouard, où Jérôme-Adolphe vivait depuis 1853. Comme il était coutume à l’époque, l’oncle et la tante demeurèrent avec la famille Chicoyne.

À son décès, en 1869, l’oncle Joseph Charbonneau laissa à sa femme, Josephte Chicoyne, la maison de la rue Girouard, ainsi que la moitié de sa propriété de Saint-Damase, l’autre moitié ayant été laissée en héritage à son frère Isidore. Le 17 novembre 1871, chez le notaire Samuel Adam de Saint-Hyacinthe, Isidore Charbonneau de Saint-Hyacinthe vendit à Josephte Chicoyne de Saint-Hyacinthe la moitié de l’emplacement de la terre de Saint-Damase, pour la somme de cinq mille cinq cent livres, ancien cours. Le contrat de vente spécifiait que Josephte Chicoyne gardait l’usufruit de la vente jusqu’à son décès et que ses héritiers avaient six mois pour payer la dite somme à qui de droit[ii]. Ce n’est qu’en juillet 1876 que J.A. Chicoyne a vendu, au profit de sa tante Josephte, la terre de Saint-Damase pour la somme de vingt-deux mille livres, ancien cours[iii].

Quant à la maison de la rue Girouard, le 22 février 1873, la tante Josephte, par un contrat de donation entre vifs[iv], céda la maison à J.A. Chicoyne et la totalité de l’immeuble aux conditions suivantes : le donataire paiera les taxes à venir, une rente viagère annuelle de cinquante piastres payable deux fois par année à la donatrice, l’inhumation et un service de deuxième classe au décès de la donatrice et 400 piastres aux héritiers légaux de la donatrice un an après son décès. De plus, le contrat spécifia que la donatrice se réservait le droit d’habiter la dite maison durant un an, le donataire devant lui fournir une chambre chaude. Ce ne fut que le 26 janvier 1880 que J.A. Chicoyne vendit cet emplacement au notaire Michel Esdras Bernier de Saint-Hyacinthe, pour la somme 950 piastres[v].

Maison de la rue Girouard Ouest, à Saint-Hyacinthe en 2011. Photo: Denis Beaulieu, 2011

Au cours des cinq premières années de son mariage, cinq enfants virent le jour dans la maison de la rue Girouard, à Saint-Hyacinthe. Toutefois, seulement un d’entre eux vécut jusqu’à l’âge adulte, les quatre autres décédèrent en bas âge. En 1881, un autre enfant naîtra à Sherbrooke, mais lui aussi décédera en bas âge.

La seule qui vécut jusqu’à l’âge de 65 ans, fut sa fille Émélie. Elle demeura toujours avec ses parents et ne se maria jamais.

Voici les dates de naissance et de décès de chacun des enfants Chicoyne :

Alfred, né le 12 février 1869, baptisé le 13 février 1869; décédé le 26 février 1869, à l’âge de seize jours, inhumé le 28 février 1869, à Saint-Hyacinthe;

Caroline-Hermine, née le 9 mars 1870, baptisée le 10 mars 1870; décédée le 17 juin 1870, à l’âge de trois mois et dix jours, inhumée le 19 juin 1870, à Saint-Hyacinthe;

Louise, née le 19 janvier 1871, baptisée le 19 janvier 1871; décédée le 26 janvier 1871, à l’âge de huit jours, inhumée le 28 janvier 1871, à Saint-Hyacinthe;

Élie, né le 25 mars 1872, baptisé le 25 mars 1872; décédé le 12 juin 1872, à l’âge de trois mois et treize jours, inhumé le 14 juin 1872, à Saint-Hyacinthe;

Émélie, née le 13 septembre 1873, baptisée le 13 septembre 1873; décédée le 18 juillet 1938, à l’âge de 65 ans, inhumée le 21 juillet 1938, à Saint-Hyacinthe;

Augustin, né le 13 octobre 1881, baptisé le 17 octobre 1881; décédé le 26 août 1882, à l’âge de onze mois, inhumé le 28 août 1882, à Sherbrooke.

À l’annexe 1 du livre, nous retrouvons les actes de baptême et de sépulture de chacun des enfants Chicoyne.

Voici maintenant trois photographies tirées de l’album de J.A. Chicoyne nous montrant Jérôme-Adolphe vers les années 1870, sa femme Caroline et son oncle et sa tante Charbonneau. De plus, on y voit une photographie de la maison de la rue Girouard, prise en 2011, après sûrement plusieurs rénovations (ndlr: voir cette photo plus tôt dans l’épisode).

J.A. Chicoyne, au début des années 1870. Source: Andrée Benoît et Richard Flibotte, collection privée, Saint-Hyacinthe, (Photo tirée de l’album personnel de J.A. Chicoyne, p. 39).

Sa femme, Caroline Perrault. Source: Andrée Benoît et Richard Flibotte, collection privée, Saint-Hyacinthe, (Photo tirée de l’album personnel de J.A. Chicoyne, p. 2).

Sa tante, Josephte Chicoyne et son oncle, Joseph Charbonneau. Source: Andrée Benoît et Richard Flibotte, collection privée, Saint-Hyacinthe, (Photo tirée de l’album personnel de J.A. Chicoyne, p. 7).

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Notes et références dans le texte

[ii] BUREAU DE LA PUBLICITÉ DES DROITS, Contrats # 18574 RB, 17 novembre 1871, Circonscription foncière de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe.

[iii] BUREAU DE LA PUBLICITÉ DES DROITS, Contrats # 21651 RB, 21 juillet 1876, Circonscription foncière de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe.

[iv] BUREAU DE LA PUBLICITÉ DES DROITS, Contrats # 19266 RB, 22 février 1873, Circonscription foncière de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe.

[v] BUREAU DE LA PUBLICITÉ DES DROITS, Contrats # 24583 RB, 26 janvier 1880, Circonscription foncière de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe

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