Un film – pour la première fois sur ce site – me donne l’occasion de revenir sur un article que j’ai publié sur mon blogue personnel il y a quelques mois qui accompagne l’histoire de mes familles que je documente depuis trois ans pour un livre à venir. Cet article concernait la pierre tombale de mes arrière-arrière-grands-parents Boulanger – Georges Boulanger et Délia Pratte – dans le cimetière des Saints-Anges de Ham-Nord. Ce film raconte une histoire semblable, celle du cimetière de Notre-Dame-de-Ham, situé à peine quelques kilomètres plus loin.

Temps de lecture estimé – 7 minutes

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J’ai donc découvert ce film captivant au cours de mes recherches pour ce livre que je rédige depuis trois ans sur l’histoire de mes familles.

Mes arrière-arrière-grands-parents Boulanger ont eux aussi été inhumés dans un de ces cimetières oubliés comme il en existe d’autres dans la région, soit celui du cimetière des Saints-Anges de Ham-Nord, situé à peine quelques kilomètres seulement de celui dont il est question dans ce film que je vous introduis ici. Malgré le fait qu’une pierre tombale de cette génération de la famille Boulanger est bien située dans le cimetière actuel de la paroisse des Saints-Anges de Ham-Nord, les corps de mes arrière-arrière-grands-parents n’y reposent probablement pas. J’avais raconté dans un article sur mon blogue personnel les résultats de ma petite enquête sur le sujet suite à une visite des lieux en juillet 2023 et mes recherches subséquentes.

On pourra voir plus bas – à l’extrême droite de la prochaine photo – cette étrange pierre tombale de mes ancêtres Boulanger qui, comme les quatre autres qui co-habitent ensemble, est située à plusieurs dizaines de mètres des autres pierres tombales de ce cimetière et ce, sans plus d’explications (voir aussi la photo qui suit cette première pour mieux apprécier cette distance). La pierre tombale est relativement récente bien que mes arrière-arrière-grands-parents soient décédés depuis plus d’un siècle (elle en 1910 et lui en 1923).

Le film dont il est question dans cet article aujourd’hui raconte donc celle d’une autre histoire, à quelques kilomètres de distance, soit à Notre-Dame-de-Ham.

La pierre tombale de mes arrière-arrière-grands parents Boulanger dans le cimetière des Saints-Anges de Ham-Nord. Photo : Guy Boulanger.

Les cinq pierres tombales au loin dans le cimetière des Saints-Anges de Ham-Nord sont très isolées des autres. Photo: Guy Boulanger.

Le cimetière oublié de Notre-Dame-de-Ham

Le film est intitulé Le cimetière oublié et raconte donc une histoire semblable au milieu du siècle dernier. Voici un extrait d’un article publié en 2016 lors de la sortie du film concernant la situation particulière du cimetière de Notre-Dame-de-Ham :

En 1952, parce que les fossoyeurs butaient sur les tombes chaque fois qu’ils voulaient inhumer une dépouille, le curé d’alors obtenait de l’archevêque de Sherbrooke l’autorisation de déménager le cimetière là où il se trouve aujourd’hui en bordure de la route 160. Et déménager le cimetière signifiait alors déménager ses sépultures. C’est ce qu’ont dû faire les proches et les descendants de quelques 150 disparus. Les 350 corps restants (dont ceux de 280 enfants) n’ont pas été déplacés, encore enfouis aujourd’hui sous une plantation d’épinettes dans le 1er rang sud.

Le déplacement s’est fait en quelques mois. Et s’il est resté tant de sépultures par la suite, c’est que bien des gens se refusaient à déterrer leurs morts. D’autres ne l’auraient tout simplement pas su. »

Cimetière Notre-Dame-de-Ham. Source: FindAGrave.com.

Retour à 2023

Ces situations qui ont existé dans notre région, et probablement ailleurs également – celui de Compton est un autre exemple qui m’est familier et qui est survenu il y a plus d’une centaine d’années – font maintenant partie de notre histoire et de notre patrimoine collectif qu’il est utile de connaître. Il faut même en faire un devoir de mémoire, surtout pour les nouvelles générations qui autrement ne sauront pas. Particulièrement lorsqu’elles impliquent également nos propres familles.

Peu ont fait de façon concrète ce que la tante de mon père a décidé de son propre chef il y a plusieurs années en installant cette pierre tombale de ses grands-parents que l’on peut voir sur cette photo du début de l’article même si elle savait que ses ancêtres ne sont vraisemblablement pas enterrés dans ce cimetière. Tante Jeanne, une ancienne religieuse, s’intéressait à la généalogie et à l’histoire de notre famille. Elle est décédée récemment en 2017, à l’âge de 93 ans, emportant avec elle les détails de cette histoire. Elle tenait simplement à ce qu’il reste quelque chose de tangible de ses ancêtres dans la mémoire familiale.

Le film

Le film amène donc un contexte historique additionnel dans un cimetière voisin, au-delà de l’histoire de notre famille, et qui met en relief certaines pratiques de l’époque. Plusieurs seront probablement étonnés, voire choqués, par cette histoire.

Voici la légende rattachée au film:

En 1952, le diocèse de Sherbrooke a décrété que le cimetière de Notre-Dame-de-Ham devait être déménagé par les citoyens eux-mêmes. Plus de 150 corps ont été transférés et près de 350 sont restés dans ce lieu sacré. En 1959, ce qui restait du cimetière, abandonné et pillé de ses monuments et artéfacts, a été revendu et nivelé avec une pelleteuse pour en cultiver la terre.

Ce film raconte l’histoire de ce drame, 64 ans plus tard à travers six témoignages tous aussi troublants les uns que les autres.

Musique: La Nef (du début à 24min20 ) Louis Babin (24min20 à 36min51) et Frédéric Metthé (36min51 à la fin).

Voici plus bas l’hyperlien à utiliser si vous voulez accéder au film directement à partir de votre propre compte YouTube. Alternativement, les mots-clés suivants devraient vous amener directement au film dans le moteur de recherche de YouTube: Frédéric Metthé – Le cimetière oublié.

Frédéric Metthé – Le cimetière oublié © 2016 – YouTube

Pour plus de confort, regardez le film directement dans votre écran de télévision en utilisant vos outils habituels comme AirPlay ou Chromecast.

Bon visionnement!

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