Pour le lancement de notre nouvelle plateforme de publications L’Entraide numérique en cette année 2023, nous rendons hommage à nos pionniers qui ont fondé et développé la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est depuis 1968, il y a aujourd’hui 55 ans.

Dans une série de 24 articles pour souligner ce 55e anniversaire, nous vous présenterons au fil des prochains mois l’histoire de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Dans ce cinquième article, nous vous racontons l’année 1978.

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Temps de lecture estimé – 10 minutes

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Au printemps de 1978, une équipe de bénévoles s’est attaquée à la tâche de constituer un fichier pour la bibliothèque. Sans tenir compte des répertoires, rapports de l’Archiviste, délibérations, etc., les quelque 1,000 volumes furent répartis en sections :

• Monographies paroissiales ;
• Histoire et petite histoire ;
• Généalogies et histoires de familles ;
• Biographies ;
• Revues et recensements ;
• Dictionnaires et documentation ;
• Géographie et divers, etc.

Une cote a été attribuée à chaque volume, ce qui a permis de retracer les volumes facilement et rapidement à l’intérieur de chaque section.

Au printemps de la même année, pour la seconde fois, la Société participa au Festival des Cantons et en profita pour sensibiliser les gens à la généalogie, cette fois dans un kiosque au parc Racine. Pendant dix jours, des centaines de personnes s’y sont arrêtées. Tous les jours, grâce à la collaboration de bénévoles, la Société a pu faire un succès de cet événement.

1968-1978, la Société a maintenant 10 ans. Déjà ! Quelques mois plus tard, dans le premier numéro de L’Entraide généalogique, en pages 35, 36 et 37, Jeanne Beauchemin (ndlr : membre #341 déjà – du membre #1 en 1968, nous sommes dans la séquence #4800 en 2023), revient sur cette première décennie de la Société dans un texte qu’elle intitulait L’Estrien en quête de son passé :

Au mois de mai 1978, la Société généalogique des Cantons-de-l’Est Inc. fêtait le dixième anniversaire de sa fondation.

Je me dois de féliciter les membres de l’Exécutif et du Comité des Fêtes pour les initiatives prises à cette occasion. Depuis la toute première heure jusqu’à ce jour, nos dirigeants ont travaillé sans se décourager, avec beaucoup de zèle et de conviction, pour bâtir une société active.

Hommage et reconnaissance à la Société elle-même, à ses fondateurs, à ses dirigeants actuels et à tous ses membres.

A une époque comme la nôtre, où une publicité tapageuse accompagne toute réalisation, bonne ou mauvaise, il est parfois difficile de discerner le bon grain de l’ivraie, autrement dit, de garder le sens des valeurs. D’une part, la publicité a atteint un sommet d’ingéniosité et d’insistance ; d’autre part, la vie moderne a développé un curieux esprit moutonnier chez un grand nombre. Résultat: diminution de la personnalité et du caractère. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant de constater une espèce de soumission lâche à tel ou tel slogan publicitaire dans quelque domaine que ce soit pourvu qu’on le lance avec bruit.

Dans ces conditions, que devient donc notre esprit critique de latins? Ou, si l’on préfère, le simple bon sens qui permet:

1 – de distinguer l’essentiel de l’accessoire;

2- de rejeter ce qui est nuisible, vulgaire, inutile;

3- de combattre pour les causes qui en valent l’effort.

Évidemment, ces trois conditions de l’esprit critique supposent pas mal de temps accordé à la réflexion, assez de lumière pour faire un choix, et enfin, une bonne provision de courage et de générosité pour « tenir le coup ».

Or, nous vivons en gens essoufflés, nerveux, opportunistes. Nous cédons à un climat de bousculade et de hâte maladive qui affecte certainement nos facultés pensantes et réagissantes. Mais où aboutirons-nous à vivre trop souvent en esclaves d’un matérialisme si épais que l’âme y étouffe? Il est vrai que l’âme, elle, semble de trop dans certains milieux spécialisés dans les plaisirs du corps, la paresse de l’esprit, le sommeil de la conscience.

Voilà un petit tableau assez peu reluisant, j’en conviens, de la vie quotidienne de trop de familles et d’individus trompés, aveuglés par de fausses valeurs. Dieu merci, restent les élites qui, dans toutes les classes de la société, opposent une défense vigoureuse aux forces du mal. Tels sont les membres de la Société de généalogie qui travaillent pour la beauté, la vérité, la défense des familles.

Aujourd’hui, où le pire voisine souvent avec le meilleur, il nous faut, pour garder le sens des valeurs, puiser à la source même de la foi religieuse de nos ancêtres: une foi profonde et éclairée, un sens pratique des responsabilités. Les fondateurs de la Société de généalogie possédaient la conviction profonde qu’il fallait promouvoir ces valeurs ancestrales. Bien plus, ils ont su nous transmettre le feu sacré. À notre tour de scruter l’âme de nos aieux. A nous d’agir… maintenant!

Quoi de plus réconfortant, en effet, que de chercher à mieux connaître notre pays, à renouer avec nos ancêtres ! Cette étude nous révélera, entre autres, que leur artisanat était plus qu’une science: c’était un art exigeant la beauté. Bien plus, cet artisanat devient le langage le plus expressif des coutumes, de l’habitat et des traditions d’un peuple.

Ce dixième anniversaire fut l’occasion par excellence de faire régner plusieurs semaines durant, sur tout notre milieu, un esprit familial, joyeux, bon enfant qui mettait en lumière les traits caractéristiques de la région. Cette atmosphère rappelait aussi à la population un passé de foi, de labeur et de vaillance sur lequel doivent s’édifier et le présent et l’avenir:  »L’Estrien à la recherche de son passé ».

Merci à nos dirigeants, anciens et actuels, pour avoir mis sur pied la Société généalogique des Cantons de l’Est Inc. Longue vie à la Société, à ses dirigeants et aux membres qui la composent !

Ndlr : Ces propos ont été repris dans le livre commémorant le 25e anniversaire de la Société en 1993 mais ils n’ont pas été retenus dans le texte soulignant l’histoire de la Société lors du 50e anniversaire en 2018. Ils refont donc surface dans cette version de 2023.

Le 12 septembre 1978, à l’assemblée annuelle, monsieur Sauveur Talbot fut élu président et il demeurera en poste jusqu’en 1983.

Sauveur Talbot, président de la SGCE de 1978 à 1983 (photo SGCE)

Les 17 et 18 juin 1978, on fête donc officiellement le 10e anniversaire de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est.

Une autre expérience à signaler : l’offre par les responsables de la télévision communautaire de Sherbrooke d’une série d’émissions sur la généalogie. Ces présences à l’écran ont permis à la Société d’atteindre les gens de Sherbrooke et des environs.

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Dans le prochain épisode, nous vous raconterons les débuts de notre revue au début de 1979. Qui aurait dit qu’elle serait encore bien vivante en 2023-2024 ? 45 années plus tard après plus de 170 numéros publiés. Des membres qui se sont relayés pour pondre plus de 1,000 articles au fil des années !

L’histoire de la SGCE a été compilée à quelques reprises durant l’histoire de la Société, généralement lors de dates anniversaires. La dernière fois fut lors du 50e anniversaire en 2018. À cette occasion, elle fut mise à jour par Denis Beaulieu en utilisant les sources disponibles à ce jour provenant de versions antérieures.

Pour le 55e anniversaire, Guy Boulanger a procédé à cette nouvelle mise à jour, essentiellement pour rajouter aux textes antérieurs des éléments d’autres sources comme la revue L’Entraide généalogique.

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