De façon régulière, nous surveillons pour vous les récentes parutions dans les librairies à travers cette chronique qui revient au moins une fois par mois et qui se donne comme mandat de couvrir nos domaines prioritaires: la généalogie, l’histoire et le patrimoine avec un focus sur notre région, l’Estrie, et sur le Québec en général.

Pour cette première chronique de 2024, cinq bouquins ont retenu notre attention.

Tous les livres dont nous parlons sont disponibles en librairie, y compris sur le site Web de ces libraires ou chez les éditeurs, pour livraison à domicile ou en succursale. Basé sur notre expérience des chroniques précédentes sur notre site, ils sont également rapidement disponibles à la bibliothèque de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est ou encore à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke. En vous renseignant auprès de ces institutions, vous pourrez y réserver et emprunter votre copie si c’est votre préférence.

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Temps de lecture estimé – 15 minutes

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MONTRÉAL, NID D’ESPOINS – LES OPÉRATIONS SUDISTES À MONTRÉAL PENDANT LA GUERRE DE SÉCESSION

Les opérations sudistes à Montréal pendant la guerre de Sécession américaine ? Montréal, nid d’espions au 19e siècle ? Vous pensiez que le Québec était étranger à ce qui se passait au sud de notre frontière durant la guerre civile américaine ? Détrompez-vous. Montréal était un repaire important des Sécessionnistes. On dit que le Canada de l’époque, quelques années avant la Confédération de 1867, était plutôt favorable aux Sécessionnistes du Sud. Un voisin au sud de nos frontières, divisé et affaibli, était moins menaçant pour notre propre indépendance. L’assassin d’Abraham Lincoln, John Wilkes Booth, aurait même séjourné à Montréal en octobre 1864, quelques mois avant d’assassiner le président américain en avril 1865.

Ce livre, publié aux Éditions Septentrion, nous vient d’un auteur anglophone et originaire de Montréal. Barry Sheehy a déjà écrit plusieurs ouvrages et partage sa vie entre la Nouvelle-Écosse au Canada et Savannah, en Georgie, aux États-Unis. Certains de ses livres précédents racontent d’ailleurs Savannah, ville du Sud, au temps de la guerre civile américaine. On peut d’ailleurs parcourir son site Web personnel pour plus de détails.

Publié originalement en anglais, Septentrion nous propose donc une version française de cet ouvrage qui est paru en anglais sous le titre de Montreal, City of Secrets. Au contenu un peu étonnant mais nettement intéressant, ce livre nous plonge dans la trame narrative de la guerre entre Sudistes et Nordistes avec une petite sauce québécoise.

Laissons parler la quatrième de couverture qui m’a aussitôt entraîné dans la lecture de ce livre en débutant 2024.

Quatrième de couverture : Durant la guerre de Sécession, Montréal a accueilli la plus grande base des services secrets confédérés. Les banques de la ville et d’autres institutions financières canadiennes ont financé des activités clandestines et ont tenté de déstabiliser l’économie nordiste. Envahie de réfugiés, de mercenaires, d’espions, d’assassins et de contrebandiers, Montréal était une ville pro-sécessionniste. C’est d’ailleurs là que s’est réfugié le président sudiste Jefferson Davis à la fin du conflit. Dans les grands hôtels de la ville se sont ourdis des complots de toutes sortes, dont l’enlèvement de Lincoln qui s’est transformé en assassinat. On a retrouvé dans la poche du manteau du tireur une traite bancaire signée par le banquier montréalais et futur maire Henry Starnes.

S’appuyant sur des recherches d’archives originales et sur ses précédents livres, Barry Sheehy remet en question les principaux éléments de la narration de la guerre civile américaine. Le tout est accompagné de nombreuses photos du célèbre William Notman.

LES RÉCITS DE NOTRE TERRE – LES ABÉNAKIS

Le prochain livre fait partie d’une Collection sur les récits de différents peuples autochtones. Ce dernier titre publié, sorti à l’automne chez les Presses de l’Université Laval, se concentre sur les Abénakis. Écrit par Daniel Clément, il suit d’autres bouquins dans la même collection et écrits par le même auteur.

On peut citer entre autres celui sur les Algonquins, celui sur les Malécites, celui sur les Cris, celui sur les Innus et celui sur les Mi’cmaq. La plupart d’ailleurs publiés au cours des trois dernières années. Comme son titre l’indique, chaque livre raconte différents récits de cette communauté autochtone. Ce dernier sur les Abénaquis en contient 56.

Quatrième de couverture : Les Abénakis ou « Peuple du soleil levant » (de waban- : ‘aube, aurore’ et -aki : ‘terre’), originaires de la Nouvelle-Angleterre, se sont établis au Québec dès le XVIIe siècle. Après avoir vécu dans la région de Sillery ainsi qu’aux abords des chutes de la rivière Chaudière, ils se fixèrent au début des années 1700 autour des rivières Bécancour et Saint-François, sur la rive sud du Saint-Laurent, près de Trois-Rivières. Les communautés d’Odanak et de Wôlinak y virent le jour.

Traditionnellement, les Abénakis vivaient de pêche, de chasse, de cueillette et d’agriculture. Ils ont poursuivi ces activités au Québec, d’abord au sud du Saint-Laurent et dans les Cantons-de-l’Est, ensuite à partir du XIXe siècle en Mauricie. Il y a plus de 2 100 Abénakis aujourd’hui au Québec, dont environ 400 vivent dans les deux communautés. Ce recueil de cinquante-six récits hauts en couleur se veut une introduction à leur culture, à leur mode de vie traditionnel et à leur histoire.

ERNEST GAGNON ET L’ÂME DU CANADA FRANÇAIS

Le prochain livre, écrit par Bernard Cimon et publié aux Presses de l’Université Laval (PUL), est une biographie de 400 pages d’un musicien et folkloriste québécois qui a beaucoup contribué au répertoire des chansons populaires du pays. Il était aussi organiste de métier. Né en 1834 à Louiseville et mort en 1915 à Québec, il venait d’une famille de musiciens. Parmi ses différents rôles à travers sa carrière, il fut le temps d’une dizaine d’années, organiste à la Basilique Notre-Dame de Montréal. Pour les amateurs de musique et de patrimoine qui pourraient être intéressés par ce livre, vous pouvez d’abord lire cette courte biographie sur le site Dictionary of Canadian Biography (disponible en anglais seulement) pour avoir un avant-goût plus complet. Voici également ce qu’en dit la quatrième de couverture.

Quatrième de couverture : Musicien, folkloriste, écrivain, historien et officier public, Ernest Gagnon (1834-1915) est l’une des figures les plus attachantes de la vie culturelle à Québec au XIXe siècle. L’essai de Bernard Cimon nous invite à découvrir, par-delà Chansons populaires du Canada et l’harmonisation des Cantiques populaires pour la fête de Noël, l’homme, le chrétien et le patriote.

L’auteur fait parler également des acteurs oubliés de notre histoire qui ont gravité autour d’Ernest Gagnon : les Cazeau, Hamel, Bouchy, Dessane, LaRue, Casgrain, Lagacé et autres qui sont à l’origine de notre littérature, de notre musique et de notre pensée distincte en tant que Canadiens français. De nombreux témoignages inédits sont ainsi tirés de l’ombre.

Avec la collaboration de Madeleine Gagnon, qui a recueilli les documents d’archives sur Ernest Gagnon, cet ouvrage apporte un nouvel éclairage sur le XIXe siècle à Québec et sur ce qui constitue l’âme du Canada français.

ZIGOUNE ET AUTRES HISTOIRES DU PAYS DE BEAUCE

Plusieurs se rappelleront de Daniel Lessard, journaliste à l’emploi de Radio-Canada pendant 40 ans. Pendant une bonne partie de sa carrière, il était basé à Ottawa et couvrait la politique fédérale. Il a animé pendant de nombreuses années l’émission Les coulisses du pouvoir. Cette introduction sera probablement suffisante pour bien le situer. Il a pris sa retraite en 2011 et s’est depuis fait écrivain. Il ne fait d’ailleurs pas ses 76 ans.

Sa plume est depuis très régulière avec au moins un roman chaque année – à l’automne généralement lors de la saison des Salons du Livre. On peut consulter ici sa quinzaine de bouquins déjà publiés pendant la dernière décennie. Ses romans sont généralement à saveur historique et accessible au grand public pour les amateurs du genre. Ils partent généralement de faits réels dans diverses régions du Québec.

Son précédent roman – Le p’tit docteur de Saint-François-de-Beauce – publié pendant la pandémie se situait dans la Beauce, sa région natale, au temps de la grippe espagnole de 1918.

Il reste donc dans cette région beauceronne pour son tout dernier roman intitulé Zigoune et autres histoires du pays de Beauce, sorti dans les librairies il y a quelques semaines aux Éditions Pierre Tisseyre.

Quatrième de couverture : Zigoune, c’est un florilège d’histoires basées sur des faits vécus, mettant en scène tantôt des bêtes, dont un cochon friand de pommes, un agnelet orphelin, un pigeon amoureux, un chat possédé du démon; tantôt des femmes : une maîtresse d’école de rang dévouée, une jeune fille dont la découverte lança la ruée vers l’or en Beauce, deux suffragettes à qui on a fait la vie dure en milieu rural, ou la religieuse qui fit de l’auteur «un bon catholique»; et puis des hommes aux prises avec des désastres naturels, des conflits lointains ou des crises économiques qui les réduisent à s’expatrier.

Sans oublier les campagnes électorales, un sujet que l’auteur, ancien journaliste et commentateur politique, connaît «comme le creux de sa main». Or la Beauce, nous conte-t-il, en a connu deux «pas piquées des vers»… Écrites dans le style truculent, imagé et humoristique qu’on lui connaît, ces histoires drôles ou tristes, hilarantes ou tragiques, vous procureront des heures de plaisir.

LE VIEUX-MONTRÉAL EN CARTES POSTALES ANCIENNES

Pour clore cette chronique de janvier, déposons rapidement ce livre sorti en novembre et intitulé Le Vieux-Montréal en cartes postales anciennes avec le patrimoine à l’avant-plan. Il est édité chez Des Plaines, sous la Collection L’histoire en cartes postales. Il s’agit d’une maison d’édition basée à Winnipeg qui publie depuis 1979. Ils publient une dizaine de titres par année, dont plusieurs livres Jeunesse ou scolaires. Celui-ci est écrit par Joanne Therrien et Martine Bordeleau qui avaient déjà publiés un livre semblable sur le Vieux-Québec, dans la même Collection et chez le même éditeur.

Quatrième de couverture : Dans cet ouvrage, vous découvrirez le Vieux-Montréal dans toute sa splendeur par l’entremise de cartes postales anciennes dont certaines remontent à 150 ans. Elles mettent en lumière des aspects marquants de son patrimoine en permettant aux lecteurs de remonter dans le temps grâce à des images anciennes. Le livre se promène aussi vers des endroits de Montréal comme Côte-des-Neiges et le mont Royal qui se sont développés alors que le Vieux-Montréal ne suffisait plus pour répondre aux besoins de l’économie florissante de la ville et pour loger la population grandissante. Les lecteurs désirant mieux connaitre cette ville fascinante qu’est Montréal seront captivés par de superbes images d’époque.

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