Le volume VISAGES ESTRIENS – Hommage à nos gens a été publié en 2018 afin de souligner le 50^e anniversaire de fondation de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Comme l’indique le titre, ce travail se veut un hommage aux personnalités originaires de la région et qui se sont démarquées tant au niveau international, national, provincial ou régional. Cet ouvrage de référence régional contient les biographies et les lignées généalogiques directes, paternelle et maternelle, de plus de cent cinquante personnalités de chez nous. Il est encore disponible à la vente en vous adressant à la Société ou en le commandant par internet.

Le journal La Tribune de Sherbrooke a publié, dans une chronique hebdomadaire intitulée VISAGES ESTRIENS, quelques soixante-quinze articles de ces personnalités estriennes dès janvier 2017. Nous vous présentons aujourd’hui l’une de ces courtes biographies, celle d’Adalbert (Ti-Blanc) Richard.

Temps de lecture estimé – 8 minutes

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Photo : Collection Gérard Coté, Sherbrooke.

Adalbert Richard est né à Martinville, le 13 août 1920. Il était le huitième des dix enfants de Joséphine Veilleux, originaire de Saint-Georges, en Beauce, et de Louis Richard, originaire de Lambton, cultivateur, qui s’étaient épousés en l’église de Saint-Georges, en Beauce, le 12 septembre 1905.

Dès son plus jeune âge, on lui donna le surnom de Ti-Blanc en raison de son teint laiteux, ainsi que de sa taille et carrure imposantes. En 1933, sa famille s’établit à Sherbrooke où son père ouvrit une boucherie. Il devint alors livreur dans le commerce familial.

En 1934, en livrant une commande chez le père de la comédienne Yvette Brind’Amour qui possédait une collection de violons, il se fit payer avec un violon. Il travailla ensuite dans une meunerie puis devint chauffeur de taxi tout en faisant de la musique pour des noces et des fêtes de famille.

En 1937, le poste de radio CHLT de Sherbrooke entra en ondes et il offrit à Ti-Blanc de faire sa première prestation à l’émission Bonjour voisin : ce fut le début de sa carrière. En 1940, il monta son premier groupe musical, Les Copains de l’Est, qui se produisit partout en province.

Il épousa Germaine Bouchard surnommée Mignonne, en l’église de Sainte-Praxède, à Bromptonville, le 2 juillet 1945. Le couple, qui s’installa dans le quartier est de Sherbrooke, eut une fille unique, Michèle.

En 1945, il enregistra un grand nombre d’émissions pour le poste de radio anglophone CKTS de Sherbrooke et se fit connaître jusqu’au Vermont. En 1948, il enregistra ses premiers 45 tours Reel de Ti-Blanc et Reel de Sherbrooke. En 1950, il enregistra son premier disque 78 tours Le reel de Mexico qui fut un franc succès. En 1955, il créa un nouveau groupe Ti-Blanc Richard et ses gais lurons. Avec ses musiciens, il parcourut le Québec, la Nouvelle-Angleterre, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario au rythme de 75 000 milles par année, pour y donner 350 soirées.

Le poste CHLT-TV de Sherbrooke ouvrit en 1956 et, jusqu’en 1965, Ti-Blanc y anima sa propre émission Ti-Blanc Richard et ses gais lurons, diffusée trois fois par semaine en direct. C’est dans ce cadre que débuta la carrière de sa fille, Michèle. En 1967, son épouse le quitta, car il avait une aventure sérieuse avec sa secrétaire et elle alla vivre avec sa fille à Montréal. La même année, il anima l’émission Signé Ti-Blanc Richard à CFCM (TVA Québec). En 1971-1972, il anima l’émission À la canadienne à TVA avec André Lejeune et Monsieur Pointu.

En 1972, il joua dans le film Quelques arpents de neige de Denis Héroux et y incarna un violoneux et en 1976 dans Je suis loin de toi Mignonne de Claude Fournier. De 1974 à 1980, il participa au Festival des Cantons, festival de musique folklorique animé par Louis Bilodeau au parc Jacques-Cartier, à Sherbrooke. Avec d’autres folkloristes, il se produisit même en spectacle à l’Olympia de Paris en 1977.

Il décéda à Sherbrooke, le 22 février 1981 à la suite d’une longue lutte contre le cancer du pancréas. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Michel, à Sherbrooke. Lors de son décès, Pierre-Elliot Trudeau, premier ministre canadien à ce moment, écrivit à sa fille Michèle : « Rares sont les musiciens qui ont pu incarner avec autant de succès que Ti-Blanc Richard la culture populaire du Canada français ».

En 1982, sa fille lança son album J’entends son violon à la mémoire de son père et, en 1983, elle donna de nombreux documents et objets de son père au Musée du Séminaire de Sherbrooke qui créa un fonds à cet effet. Au cours de sa carrière, Ti-Blanc enregistra 75 disques de reels endiablés et il fut reconnu comme un des violoneux les plus célèbres du Québec.

En 1996, de nombreux citoyens font des pressions pour changer le nom de la rue Mont-Plaisant, où il demeurait, pour le sien. Le conseil municipal de Sherbrooke décida plutôt d’attribuer son nom à un équipement en lien avec le folklore, soit le kiosque de danse du parc Victoria.

Recherche : Gérard Coté, Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot et Jean-Marie Dubois, Université de Sherbrooke.

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