Plateforme de publication d'articles de la Société de généalogie des Cantons-de-l'Est portant sur des sujets liés à la généalogie, à l'histoire et au patrimoine.


Chroniques de lectures – Nouveautés dans les librairies – Février 2024 (2 de 2)

Note de la rédaction: Nous avons commencé à publier sur ce site le 15 août dernier. Nous vous présentons aujourd’hui – déjà – notre 100e article.

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De façon régulière, nous surveillons pour vous les récentes parutions dans les librairies à travers cette chronique qui revient au moins une fois par mois et qui se donne comme mandat de couvrir nos domaines prioritaires: la généalogie, l’histoire et le patrimoine avec un focus sur notre région, l’Estrie, et sur le Québec en général.

Pour cette chronique de février, six bouquins ont retenu notre attention. Trois vous ont été présentés la semaine dernière. Les trois autres font l’objet du second article présenté aujourd’hui.

Le thème principal qui relie ces trois nouveaux bouquins sera évident suite à votre lecture. Il s’agit de trois biographies de personnages méconnus de notre histoire collective, y compris celle des Cantons-de-l’Est.

Tous les livres dont nous parlons sont disponibles en librairie, y compris sur le site Web de ces libraires ou chez les éditeurs, pour livraison à domicile ou en succursale. Basé sur notre expérience des chroniques précédentes sur notre site, ils sont également rapidement disponibles à la bibliothèque de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est ou encore à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke. En vous renseignant auprès de ces institutions ou encore auprès de votre propre bibliothèque municipale, vous pourrez y réserver et emprunter votre copie si c’est votre préférence.

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Temps de lecture estimé – 18 minutes

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LA MÈRE DES MÈRES – FLORENCE LOUISE BRADFORD

Une nouveau bouquin publié aux Éditions GID met en relief la vie de Florence Louise Bradford, une femme, infirmière de profession, un peu méconnue… et qui a oeuvré… à Sherbrooke au cours du 20e siècle. La Commission de Toponymie du Québec en parle ainsi pour souligner la reconnaissance de sa contribution en nommant le Mont Florence-Louise-Bradford  ‘pour rappeler la contribution exceptionnelle de cette femme à la vie sociale des Cantons-de-l’Est’ lors de la Journée Internationale des Femmes en 1984, quelques années seulement après son décès.

Pour les intéressés, ce mont est situé dans la municipalité du Canton d’Orford, à quelques kilomètres au nord du Parc national du Mont-Orford. Il s’élève à 502 m d’altitude, près du lac Bowker. Voici pour la géographie régionale.

Plus précisément, la Commission de Toponymie du Québec la présente comme suit:

Florence-Louise Bradford (1890-1977) est née à Saint-Élie-d’Orford. Après des études par correspondance, elle obtient son diplôme d’infirmière de la Chautauqua School of Nursing, à Jamestown, dans l’État de New York, en 1913. Elle s’installe à Sherbrooke où elle ouvre une maternité privée destinée aux mères célibataires, en 1915. Pendant 35 ans, elle y accueille plus de 8 000 femmes de toutes conditions sociales qui venaient de différentes régions du Québec, d’Ontario et même de Nouvelle-Angleterre.

En plus de faciliter la naissance des enfants, l’infirmière s’occupe de trouver des familles d’adoption en tenant compte de l’origine ethnique des mères, dont 70 % sont francophones, et suit l’évolution des enfants dans leur nouvel environnement. De plus, Florence-Louise Bradford aide les femmes à trouver du travail et parfois à terminer leurs études, à une époque où la morale ostracisait les mères célibataires.

L’auteure de ce nouvel ouvrage intitulé La mère des mères – Florence Louise Bradford est Aline Élie. Elle est originaire du Centre-du-Québec et elle habite Sherbrooke depuis de nombreuses d’années. Maintenant à la retraite, elle s’intéresse à l’écriture et à la lecture, parmi d’autres intérêts. Il semble que ce soit son premier bouquin. Sa carrière l’a amené à explorer différents domaines liés quand même de près ou de loin à l’intérêt qu’elle porte à l’héroine de sa biographie comme son éditeur la présente dans son livre :

Dès son plus jeune âge, elle est fascinée par les contes et les légendes racontés par ses grands-parents et en développe un intérêt pour la lecture et l’écriture. Un début de carrière en enseignement préscolaire lui procure le terreau nécessaire pour créer ses propres contes. Après quelques années en Afrique, elle réoriente sa carrière en obtenant un certificat en traduction de l’Université de Montréal. Avide de découvertes, elle opte pour un travail et un bénévolat qui la conduisent au Pérou, dans le Nord-du-Québec et en Haïti. Maintenant à la retraite, ses champs d’intérêt, outre l’écriture, sont la lecture, le cinéma, les projets d’arts visuels et les voyages.

Quatrième de couverture : Bien qu’une montagne porte son nom, peu de gens connaissent l’histoire de Florence Louise Bradford (1890-1977) et le cran dont elle a dû faire preuve pour créer sa clinique de maternité. Elle y est arrivée grâce à son sens des affaires et à sa débrouillardise. Cette vaillante infirmière, très professionnelle, n’a jamais baissé les bras même dans les moments difficiles et son sens de l’humour a redonné du courage à plus d’une.

Florence est une héroïne, une avant-gardiste, une anticonformiste, une défricheuse. Les jeunes femmes du 21e siècle ne peuvent peut-être pas s’identifier à elle ou en faire leur modèle, car sa vie se situe dans un cadre totalement différent. Cependant, il faut absolument se rappeler que nous lui devons une grande part de la liberté dont nous jouissons de nos jours. Florence a lutté contre les préjugés et les tabous qui, hier encore, écrasaient la société et plus particulièrement les femmes.

Portée par son destin, elle a agi sur celui d’autres femmes. Dans sa grande maison dans la rue High à Sherbrooke, si les murs pouvaient parler, que nous raconteraient-ils? Des histoires de vies chambardées, toutes semblables, et toutes différentes à la fois. Des histoires de mères et des histoires d’enfants oubliés — mais ne peut-on jamais oublier ? Tout reste gravé dans le corps, dans le cœur, dans l’âme, si loin qu’on puisse en repousser le souvenir. En 1912, en 1935 et encore en 1950 ou 1960, la société rejetait ces femmes et leur enfant soi-disant illégitime.

Un livre à considérer pour vos prochaines lectures pour mieux connaître cette femme méconnue de notre région et de l’oeuvre qu’elle a laissé derrière elle. Née en 1890, elle est décédée en 1977. Elle aurait donc accueilli plus de 8,000 femmes au cours de son parcours qui s’est étendu sur plus de 35 ans. Elle est inhumée au cimetière Elmwood de Lennoxville, à Sherbrooke.

PREMIO-REAL DANS LA CAPITALE

Un livre intriguant que ce Premio-Real de Québec. Le sous-titre Voyage sentimental d’un aristocrate et diplomate espagnol à Québec au XIXe siècle commence déjà à mieux situer le contexte et le personnage. Premio-Real dans la capitale est publié aux Éditions Septentrion. Cette biographie se déroule en bonne partie dans le monde consulaire de la ville de Québec dans l’environnement politique du 19e siècle. Différent angle de notre histoire pour dire le moins. Le livre est écrit par Tommy Byrne de Québec. Il est lui-même lié à ce consulat d’Espagne puisqu’il occupe depuis 2017 le même poste qu’occupait son prédécesseur du siècle dernier.

La préface du livre, écrite par le récent lieutenant-gouverneur du Québec, l’Honorable J. Michel Doyon qui a quitté ses fonctions à la fin de son mandat il y a quelques semaines, mentionne:

La lecture de cette biographie de Premio-Real met en lumière le fait que la vie consulaire et diplomatique de la vieille capitale était, au milieu du XIXe siècle, foisonnante bien que Québec, malgré sa croissance remarquable, cédait sa place à Montréal en tant que ville canadienne la plus importante. L’auteur nous présente un portrait de la vie culturelle, politique et mondaine des années suivant la création du Dominion du Canada. On sent bien à la lecture de l’ouvrage toute l’importance dont jouissait la ville de Québec pour les hauts dignitaires, notamment pour les gouverneurs généraux du Canada.

Cette vie diplomatique et mondaine dans les années qui suivent les débuts de la Confédération canadienne ne laisse pas entrevoir son destin tragique, c’est-à-dire son suicide en 1888:

Le destin du comte de Premio-Real est cependant des plus tragiques. Ses malheurs et déboires ont sans doute contribué à son oubli. Mis en terre, sans dignité, dans le lot des enfants sans baptême de l’ancien cimetière de Sainte-Foy, le comte a sans doute emporté avec lui ses secrets, privant ainsi plusieurs historiens d’obtenir certaines réponses à leurs interrogations.

Quatrième de couverture: La ville de Québec a accueilli peu de personnages comme celui de José Antonio de Lavalle, aussi connu en tant que Son Excellence le comte de Premio-Real, consul général d’Espagne pour le Dominion du Canada et les possessions britanniques et françaises en Amérique du Nord. Il a été en poste à Québec de la fin de l’année 1874 jusqu’à son décès à l’automne 1888.

Homme de lettres, architecte, mathématicien, compositeur, mécène et diplomate aguerri, Premio-Real est très actif dans la vie culturelle et scientifique de Québec. Plusieurs de ses contemporains lui rendent d’ailleurs hommage en lui dédiant des oeuvres, notamment Louis Fréchette, Calixa Lavallée et Joseph Vézina.

Croulant sous les dettes, Premio-Real termine ses jours en commettant l’impardonnable péché à l’époque, soit celui de s’enlever la vie, la journée suivant sa mise en disponibilité par Madrid.

RETRACER LE TERRITOIRE, TRACER LE PAYS. L’ARPENTEUR GÉNÉRAL JOSEPH BOUCHETTE 1791-1840

Pour terminer cette chronique de parutions récentes qui s’est arrêtée sur six bouquins, voici une autre biographie qui retrace un pan de notre histoire collective avec un personnage aussi méconnu : Joseph Bouchette. Un arpenteur général, particulièrement intéressant pour les adeptes de géographie et de l’histoire de la cartographie de notre territoire.

Publié aux Éditions PUL – Presses de l’Université Laval, le livre s’attarde sur la biographie de Joseph Bouchette, un arpenteur du 19e siècle. L’auteur de Retracer le territoire, tracer le pays – L’arpenteur général Joseph Bouchette, 1791-1840 est Jérémie Lévesque-St-Louis, détenteur d’un doctorat en histoire de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

La préface, signée par Dany Fougères, situe davantage le personnage de cette biographie :

Joseph Bouchette est un personnage historique peu connu de l’histoire canadienne du premier tiers du XIXe siècle. Pourtant, c’est ce dernier qui a réalisé ce que Jérémie Lévesque-St-Louis désigne comme étant le travail de mise en carte et de description topographique du Bas-Canada pendant cette période charnière de notre histoire qu’est celle comptant les décennies suivant l’adoption de l’Acte constitutionnel de 1791. Bouchette, qui est issu d’une famille près du pouvoir anglais, est nommé en 1801 arpenteur général du Bas-Canada, poste occupé précédemment par son oncle Samuel Johannes Holland. (…) Dans cet ouvrage, Lévesque-St-Louis retrace l’histoire d’un des plus grands fonctionnaires de l’État colonial, acteur central de la mise en œuvre administrative de l’appropriation du territoire, cela au bénéfice de l’Empire britannique.

Quatrième de couverture: À l’aube du XIXe siècle, le Union flag flotte de l’Amérique du Nord à l’Australie, en passant par l’Afrique et l’Asie du Sud. Un peu partout sur le globe, des navigateurs, des cartographes et des arpenteurs dressent des cartes représentant les vastes territoires soumis à l’hégémonie de Londres. Celles-ci servent directement les autorités impériales, qui cherchent à faire croître le commerce et le peuplement britannique. En terres canadiennes, un personnage fort important, mais peu connu, dédie justement l’ensemble de sa carrière à créer des représentations cartographiques du territoire, à l’explorer, le décrire et le mesurer : l’arpenteur général Joseph Bouchette. Actif des années 1790 jusqu’à la toute fin des années 1830, son labeur nous permet de plonger dans les rouages administratifs de l’Empire au Canada, d’étudier les politiques d’aménagement du territoire ainsi que les objectifs d’exploitation des ressources naturelles.

L’œuvre qu’a laissée ce haut fonctionnaire ouvre effectivement une fenêtre « au ras du sol » qui permet à l’historien d’entrevoir plus de 30 ans d’intervention d’un pouvoir impérial sur l’une de ses nombreuses colonies. Bien que cette histoire se déroule avant la construction des grands chemins de fer et des plus imposantes infrastructures d’acier, le territoire est transformé à tout jamais alors que l’on perce toujours plus loin dans les anciennes forêts et que l’on étend l’aire colonisée bien au-delà du fleuve Saint-Laurent.

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