Cette chronique traite du patrimoine toponymique de la Ville de Sherbrooke. Ces chroniques régulières nous viennent de Jean-Marie Dubois, membre émérite de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est, et de Gérard Coté, membre de la Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot.
Aujourd’hui, nous prenons la direction du secteur Jacques-Cartier de Sherbrooke vers la rue Wilson, nommée en l’honneur de Walter Hiram Wilson (1858-1928). Né à Compton, il a fait sa marque à Sherbrooke. De nos jours, cette rue relie la rue King Ouest au sud et le boulevard de Portland au nord.
Qui se rappelle des pianos H.C. Wilson & Sons ?
Source: Commission de toponymie du Québec.
Temps de lecture estimé – 7 minutes
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Wilson, Rue
Walter H., Conseiller municipal et commerçant (1858-1928)
Photo libre de droits : Pierce, Erastus G. (1917) Men of Today in the Eastern Townships. Sherbrooke Record Company Publishers, Sherbrooke, p. 295.
Walter Hiram Wilson est né à Compton, le 9 septembre 1858. Il est le deuxième des cinq enfants de Sarah Elizabeth Bucknam (New Ipswich, New Hampshire 09-08-1827—Sherbrooke 11-12-1896) et de Hiram Corliss Wilson (Bradford, Vermont 10-01-1827—Sherbrooke 15-11-1900). Ceux-ci s’étaient épousés le 1er avril 1850 au New Hampshire et s’étaient établis à Compton au début des années 1850. Walter fait ses études au Compton Academy et au Sherbrooke High School, sur la rue de l’Ontario.
En 1875, il travaille au commerce de pianos et d’orgues que son père avait ouvert à Compton en 1863. En 1875, la famille déménage à Sherbrooke et le commerce est installé au Marquet Square (carré Strathcona depuis 1904). Walter Hiram épouse Clara M. Bryant (21-04-1859—Sherbrooke 1925) en la Congregational Church, à Sherbrooke, le 25 octobre 1882. Le couple a quatre enfants nés à Sherbrooke : George Bryant (18??—inhumé le 21 septembre 1890), Edith [Maude] (10-05-1893—Sherbrooke 1978), Mabel (11-06-1895—après 1921) et Dora Bryant (26-02-1898—après 1929).
Son frère, Francis [Frank] Bucknam (Compton 27-01-1866—Sherbrooke 08-08-1922) le rejoint, vers 1887, dans le commerce, qui prend le nom de H. C. Wilson & Sons vers 1890. Même si le fondateur décède en 1900, le commerce gardera toujours ce nom en sa mémoire.
De 1901 à 1903, Walter est conseiller municipal. En 1910, le commerce est installé dans un bâtiment neuf, l’actuel 61 de la rue Wellington Nord. Comme le seul fils de Walter est décédé jeune, ce sont donc ceux de Frank qui entrent dans l’entreprise : Meredith William (Sherbrooke 21-07-1891—Sherbrooke 06-05-1930) en 1912 et Francis Lennox (Sherbrooke 09-07-1895—Sherbrooke 05-05-1970) en 1917.
Frank décède en 1922, Walter décède le 26 juin 1928 et Meredith décède en 1930. Ils sont tous inhumés au cimetière Elmwood, à Sherbrooke, avec leurs épouses.
Francis Lennox poursuit donc seul le commerce et se diversifie avec la vente de radios, de meubles et d’électroménagers. En 1949, Jeffrey Meredith (Sherbrooke 09-06-1921–Sherbrooke 30-08-2004), le fils de Meredith, entre dans l’entreprise et en devient le seul propriétaire lorsque Francis Lennox prend sa retraite en 1968 ou 1969.
Le commerce H. C. Wilson & Sons poursuit ses opérations pendant 132 ans, soit jusqu’en 1995, toujours au même endroit.
Quand elle ferme ses portes, l’entreprise familiale était le plus vieux commerce de Sherbrooke.
Monument funéraire Walter H. Wilson, Cimetière Elmwood à Sherbrooke.
Cette rue est ouverte à une date inconnue entre 1883 et 1906 en tant que chemin du 3e Rang d’Orford (dont le tronçon nord est devenu la rue Duvernay). Toujours à une date inconnue, mais avant 1923, le tronçon sud du chemin bifurque vers le nord-ouest pour aller rejoindre le chemin du 4e Rang d’Orford et en prendre le nom.
En 1953, cette voie de communication devient la rue Wilson à la suite d’une décision du conseil municipal de Sherbrooke lors de sa réunion d’avril 1953. Quand le boulevard de Portland est prolongé vers l’ouest en 1966, la rue Wilson est coupée à son tour en deux parties, de part et d’autre du boulevard de Portland. Chacune de ces parties conserve cependant le nom de Wilson.
Avec l’aménagement d’un quartier résidentiel en face du Carrefour de l’Estrie, la partie de la rue Wilson au nord du boulevard de Portland est séparée en deux sections. En 1996, la section à l’est devient la rue Bolduc et celle à l’ouest, la rue Chapais (aujourd’hui Thomas-Chapais) à la suite d’une résolution du conseil municipal de Sherbrooke lors de sa réunion du 21 octobre 1996.
Depuis lors, la rue Wilson se limite à la portion de l’ancien chemin du 3e Rang comprise entre les rues King Ouest et le boulevard de Portland. Le toponyme est officialisé par la Commission de toponymie du Québec, le 25 mars 1997.
Renseignements
Annuaires de Sherbrooke entre 1887-1880 et 1979 et annuaires téléphoniques de 1974 à 1996, conservés à la Société d’histoire de Sherbrooke.
Coté, Gérard (1994) Rue Wilson. La Nouvelle, vol. 12, no 26, p. 10.
Demers, Louis-Philippe (1969) Sherbrooke : découvertes, légendes, documents, nos rues et leurs symboles. Gauvin et Frère, Sherbrooke, p. 269.
Désilets, Andrée (1984) Les noms de rues de Sherbrooke (1825-1980). Ministère des Communications, Québec, Études et recherches toponymiques no 7, p. 97.
Dubois, Jean-Marie et Coté, Gérard (2002) Les nom de lieux de Sherbrooke : Plus de 200 ans d’histoire. Tome I : Voies de communication. La Société d’histoire de Sherbrooke, Sherbrooke, p. 243.
Généalogie Québec, Famille Wilson. Fichier Connolly : https://www.genealogiequebec.com/membership/fr/connolly, consulté le 13 avril 2014.
Gingras, Marie-Ève (2009) H. C. Wilson & Sons, foyer de la bonne musique. La Tribune, vol. 100, no 234, 23 novembre 2009, p. 13.
Interment.net, Elmwood Cemetery Sherbrooke, Sherbrooke County, Quebec. Cemetery Records Online :
http://www.interment.net/data/canada/qc/sherbrooke/elmwood/index.htm,, consulté le 12 juin 2012.
Mercier, Jean (1964) Autour de Mena’sen. Apostolat de la Presse, Sherbrooke, p. 175.
Photographies aériennes du Gouvernement du Canada de 1945 et 1984 et du Gouvernement du Québec de 1956, 1964, 1966, 1971, 1978, 1979, 1985, 1988 et 1993 conservées à la cartothèque Jean-Marie-Roy de l’Université de Sherbrooke.
Pierce, Erastus G. (1917) Men of Today in the Eastern Townships. Sherbrooke, Sherbrooke Record Company Publishers, p. 294-295.
Recencements du Canada de 1901 et 1911.
Savary, Karine (2014) La famille Wilson : une passion musicale de 132 ans. La Tribune, vol. 105, no 44, 12 avril 2014, p. W23.
The Sprague Project, Hiram Corliss Wilson 1827-1900 : http://www.sprague-database.org/genealogy/getperson.php?personID=I363878&tree=SpragueProject, consulté le 12 juin 2012.
Gérard Coté (Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot) et Jean-Marie Dubois (Université de Sherbrooke).
19 avril 2014
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