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Chroniques de lectures – Nouveautés dans les librairies – Mars 2024

De façon régulière, nous surveillons pour vous les récentes parutions dans les librairies à travers cette chronique qui revient au moins une fois par mois et qui se donne comme mandat de couvrir nos domaines prioritaires: la généalogie, l’histoire et le patrimoine avec un focus sur notre région, l’Estrie, et sur le Québec en général.

Pour cette chronique de mars, cinq bouquins ont retenu notre attention. 

Tous les livres dont nous parlons sont disponibles en librairie, y compris sur le site Web de ces libraires ou chez les éditeurs, pour livraison à domicile ou en succursale. Basé sur notre expérience des chroniques précédentes sur notre site, ils sont également rapidement disponibles à la bibliothèque de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est ou encore à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke. En vous renseignant auprès de ces institutions ou encore auprès de votre propre bibliothèque municipale, vous pourrez y réserver et emprunter votre copie si c’est votre préférence.

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Temps de lecture estimé – 20 minutes

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SI TU VOIS MON PAYS – TOME 2

Nous vous avions parlé de ce roman de Joseph Facal lors d’une chronique précédente – celle de décembre pour être plus précis. On publiait à ce moment – en novembre dernier – le premier tome de son roman historique – La tempête – qui se passait dans le Québec des Patriotes au début du 19e siècle. Je lis présentement ce premier tome. Cette série est intitulée Si tu vois mon pays. Une petite brique de 600 pages quand même mais qui se lit très bien.

Dès la parution de ce premier tome, on annonçait tout de suite la sortie du deuxième et dernier livre de la série pour le mois de février. C’est maintenant chose faite depuis le 29 février. Et vous aurez deviné… une autre petite brique, de 608 pages cette fois. Cependant, pour les personnes friandes de romans historiques à la sauce du Québec d’antan, c’est un menu qui devrait vous tenter.

Comme je le disais lors de la sortie du premier tome, Joseph Facal est cet ancien député et ministre de gouvernements péquistes dans les années 1990 et 2000. Originaire de l’Uruguay, il s’installait avec sa famille au Québec dans les années 1970. C’est d’ailleurs Sherbrooke qu’ils ont choisi d’abord. Depuis qu’il s’est retiré de la politique en 2003, il s’est impliqué dans les médias et les communications, notamment pour les médias de Québécor. Plein de diplômes, professeur d’université, journaliste et auteur, il compte sept livres à son crédit, surtout des essais politiques. C’est cependant la première fois qu’il se lance dans la fiction, et plus précisément le roman historique. On parie que ce ne sera pas son dernier. Une nouvelle (autre) carrière pour lui.

Pour se remettre dans le contexte du propos de la première partie, on peut retourner au synopsis du premier tome en suivant cet hyperlien.

Le deuxième tome est encore publié aux Éditions Hurtubise. Voici ce que l’on en dit à la quatrième de couverture dans ce nouveau tome intitulé Le châtiment. Idéal pour les lectures plus légères à l’extérieur, au sortir de l’hiver. C’est d’ailleurs prévu ainsi de mon côté, après avoir terminé le premier tome qui fait partie de mon quotidien de lectures ces jours-ci.

Quatrième de couverture : Le tome précédent s’achevait sur la vision d’un Baptiste plus mort que vif, sauvagement battu par les comparses de Thomas Sauvageau, le roi du crime montréalais, pour avoir convoité sa femme Julie. Mais le médecin n’est pas du genre à renoncer facilement.

Dans ce dernier opus de la série, Baptiste risque tout. Alexis, son jeune frère, s’approche de la gloire et découvrira sa fragilité. Jeanne poursuit son ascension dans le monde masculin des affaires, mais sa vie prendra un tournant inattendu. Antoine voit tout, entend tout, se mêle de tout. Autour d’eux, le monde s’accélère.

Entre Montréal, Paris et New York, leurs destins se croiseront dans une suite ininterrompue de rebondissements. Ils connaîtront l’amour fou, la violence la plus crue, les errances de l’exil, la désillusion et l’espoir du bonheur.

LA VIE FAMILIALE DANS LA VALLÉE DU SAINT-LAURENT, XVIIe-XVIIIe SIÈCLES

Publié aux Presses de l’Université Laval (PAL), le prochain livre nous transporte dans le quotidien des débuts de la colonie. Il est écrit par Marie-Aimée Cliche, une ancienne enseignante maintenant à la retraite de l’Université du Québec à Montréal. Elle a déjà quelques titres à saveur historique toujours en circulation. Bien que la page couverture peut sembler un peu austère pour certains, le sujet reste accessible et se veut une plongée dans la vie quotidienne des débuts de la colonie. Comment vivaient ces gens, qui pour l’essentiel avaient la terre comme centre de leur vie ?

L’autrice présente les quelque 500 pages de son bouquin au coeur de son introduction :

 »Pendant tout le XVIIe siècle, la vallée du Saint-Laurent se peupla grâce à des immigrants. À partir de 1700 environ, ce fut surtout la croissance naturelle qui assura l’augmentation de la population. Pour l’ensemble du Régime français, le nombre d’arrivants a été évalué à 30 000 et même 67 000 si l’on compte tous les marins et les soldats qui ne firent que passer. Sur ce nombre, 10 000 approximativement s’installèrent dans la colonie, soit environ 3 900 engagés, 3 500 soldats, 1 100 jeunes filles, 1 000 prisonniers et 500 volontaires.

Qu’est-ce qui incitait ces hommes (de loin le groupe le plus nombreux) à rester au Canada au lieu de retourner en France à la fin de leur contrat, comme les soldats et les engagés en avaient le droit ? Le fait d’avoir rencontré l’âme sœur dans la colonie pouvait entrer en ligne de compte, comme aussi la présence de membres de leur famille. Mais la possibilité d’acquérir une terre bien à eux constituait sans doute la raison principale. Grâce au régime seigneurial, ils pouvaient en recevoir une en censive, sans avoir à la payer, à condition de verser des redevances à perpétuité à un seigneur. C’était un avantage dont beaucoup de jeunes gens ne pouvaient espérer jouir dans la mère patrie où tout l’espace cultivable était occupé depuis longtemps. Après la conquête de 1763, des soldats anglais démobilisés et des immigrants venus des îles Britanniques s’installèrent dans la « Province of Quebec » pour la même raison : l’accès à la terre. Ils achetaient parfois celle-ci et l’exploitaient en libre tenure. »

Quatrième de couverture : Marie-Aimée Cliche propose un portrait historique fascinant de la première grande période de transformations économiques qui ont affecté la vie familiale des Québécois, époque où l’agriculture était l’activité dominante, complétée par le commerce des fourrures. Cet ouvrage de synthèse présente un bilan des connaissances accumulées par les historiens (y compris l’autrice elle-même) sur la vie familiale dans la vallée du Saint-Laurent aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Après une présentation du cadre légal et du modèle religieux imposés à la population, il aborde les différents aspects de la vie familiale, soit la formation du couple, les relations conjugales, l’éducation des enfants et la transmission des biens, en plus d’exposer la situation des enfants nés hors mariage et des domestiques.

Des comparaisons avec la France et les autres colonies d’Amérique font ressortir les traits caractéristiques des familles d’origine française, soit l’organisation patriarcale, l’ambiance religieuse, la dureté des conditions de vie adoucie par l’entraide familiale au sein d’une société fortement hiérarchisée.

L’autrice propose aussi des sujets à approfondir, comme l’origine de la pratique de la bénédiction paternelle du jour de l’An et le sort réel des enfants sans famille.

LA SECONDE GUERRE MONDIALE – ALLEMANDS ET CANADIENS FACE À FACE

Publié ces dernières semaines aux Éditions Septentrion, le prochain livre a un sujet beaucoup plus contemporain : la seconde guerre mondiale. Sous le titre La seconde guerre mondiale – Allemands et Canadiens face à face, il est publié sous leur collection Aujourd’hui L’histoire Avec… Il est écrit par Stéphane Roussel, professeur à l’ÉNAP en politique étrangère et en politique de défense.

Les parutions de livres sur la seconde guerre mondiale et les SS de l’Allemagne ne se comptent plus depuis des décennies mais ils ont rarement un angle canadien comme l’auteur l’indique en présentant son livre dans son introduction :

 »Lorsque le projet d’écrire ce livre a pris forme, j’ai été confronté à un problème auquel les autres auteurs de la collection ont probablement dû se frotter également, à savoir de trouver un fil conducteur entre des épisodes qui portent sur des aspects précis d’une thématique générale, mais qui n’ont pas nécessairement de liens entre eux. Il s’agira donc ici de « fragments » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Quelques thèmes dominants s’en dégagent néanmoins.

Les épisodes retenus pour ce livre ne traitent pas de tous les belligérants, mais essentiellement des soldats canadiens et de leurs adversaires allemands, ainsi que de leur rencontre sur les champs de bataille d’Europe occidentale. »

Un livre qui se lit rapidement. Environ 150 pages avec illustrations. Dès son premier chapitre, l’auteur m’a convaincu de le suivre au cours des prochaines semaines en lisant son livre.

Quatrième de couverture: Parmi les adversaires de la Wehrmacht et de la Waffen-SS­, les «soldats politiques» du régime de Hitler, figurent les troupes canadiennes. Encore aujourd’hui, l’image des premiers est nimbée de machines légendaires et de personnages obscurcis par leurs innombrables crimes. Des seconds, à l’inverse, on peut avoir l’impression qu’ils ont été laissés en marge des grands récits du conflit. Pourtant, le choc entre ces troupes a été dantesque, et les Canadiens ont grandement contribué à la défaite finale de l’Allemagne.

LA PATENTE – L’ORDRE DE JACQUES-CARTIER, LE DERNIER BASTION DU CANADA FRANÇAIS

Qu’est-ce que l’Ordre de Jacques-Cartier ? Une sorte de société secrète comme le sont les Francs-Maçons qui m’ont toujours intrigué en m’intéressant à la politique française (celle de la France évidemment). Des sociétés qui attirent généralement les gens qui cherchent des réseaux pour monter plus rapidement dans leur environnement. Leur existence n’est pas secrète en tant que tel, ce sont surtout les rites internes qui les gouvernent qui suscitent les interrogations de ceux ou celles qui sont extérieurs à ces groupes. Une aura de mystère plane donc sur ces sociétés. Ceux qui en sont membres doivent contribuer au mystère en restant discret sur ce qui s’y passe.

Le Canada français avait aussi l’une de ces sociétés : L’Ordre de Jacques-Cartier, appelé communément La Patente. Difficile de faire plus québécois ou populaire. Elle aurait son origine dans l’est de la ville d’Ottawa, le centre principal de la francophonie hors-Québec. Des personnages célèbres qui ont marqué notre société québécoise en auraient fait partie. On cite, entre autres noms, Jean Drapeau, Jacques Parizeau et le Cardinal Léger.

Publié également aux Éditions Septentrion, le bouquin est écrit par Hughes Théorêt, qui détient un doctorat en histoire canadienne et qui a publié plusieurs ouvrages historiques au cours des dernières années. Uniquement aux Éditions Septentrion, il s’agit de son sixième ouvrage. On peut voir ses précédents livres en suivant cet hyperlien.

Un livre qui intrigue à tout le moins. En parcourant sa table des matières, vous aurez probablement envie d’en savoir davantage – comme moi – et comme l’auteur le dit à dépatenter l’Ordre de Jacques-Cartier.

Quatrième de couverture: À l’instar des Irlandais catholiques, avec les Knights of Columbus, et des anglophones protestants, avec leurs loges maçonniques et l’Ordre d’Orange, le Canada français a eu sa propre société secrète: l’Ordre de Jacques-Cartier. Communément appelé «La Patente», l’Ordre a vu le jour en 1926 dans l’est d’Ottawa et allait devenir, pendant cinq décennies, l’épée et le bouclier de tout le Canada français. À son apogée, dans les années 1950, l’ordre comptait plus de 40 000 membres. Parmi ceux-ci figuraient des personnages célèbres, dont l’ex-maire de Montréal, Jean Drapeau, les anciens premiers ministres du Québec, Jean-Jacques Bertrand, Jacques Parizeau et Bernard Landry, et le cardinal Paul-Émile Léger.

Que reste-t-il de l’Ordre aujourd’hui? Comment peut-on mesurer son importance dans l’histoire du Canada français? Hugues Théorêt promet de jeter un peu de lumière sur les zones d’ombre de cette société secrète qui fait partie de notre histoire collective.

QIMMIK

En terminant cette chronique, je voudrais souligner la sortie du dernier roman de Michel Jean qui s’intitule Qimmik et publié, comme c’est son habitude, chez Libre Expression. On traite rarement du patrimoine historique propre aux amérindiens dans cette chronique et l’occasion s’y prête bien, d’autant plus que ses romans ont toujours cette saveur historique qui fait également partie de notre patrimoine collectif. On peut d’ailleurs avoir un aperçu de son oeuvre complète en suivant cet hyperlien sur le site de son éditeur.

Bien que Michel Jean soit d’abord connu comme journaliste et animateur quotidien sur LCN, certains ne connaissent probablement pas sa carrière d’écrivain qu’il mène en parallèle depuis des années. D’autres ne connaissent probablement pas non plus son origine innue du Lac Saint-Jean qu’il met de l’avant dans ses romans. Il a déjà plus d’une dizaine de romans sous sa plume depuis une quinzaine d’années.

On dit qu’au Québec un véritable succès d’écriture est de vendre au moins 3,000 exemplaires. Ça semble peu mais rares sont ceux ou celles qui réussissent à en vendre autant considérant la petite taille du marché et le fait que de moins en moins de personnes prennent le temps de lire.

Voici ce que disait un récent article daté de 2023 sur le site Le Lac Saint-Jean sous le titre Le succès de Michel Jean : des chiffres qui parlent qui nous en dit davantage sur ce succès personnel d’un de ses récents romans – Kukum – que j’avais d’ailleurs lu à sa sortie en 2019 :

 »Pour prendre toute la dimension du succès littéraire de Michel Jean, il faut parler un peu de chiffres, dans un monde où la compétition est féroce.

Rien qu’au Québec, on imprime à chaque année environ 8000 nouveaux titres, sans compter les publications provenant de l’Hexagone, les polars scandinaves et islandais, en plus des tops vendeurs américains. C’est beaucoup de textes sur les tablettes des libraires… Pour être un bestseller au Québec, un livre doit se vendre à 3000 copies.

À ce jour, Kukum s’est écoulé à environ 300 000 copies vendues, principalement au Québec, mais aussi en France et en Allemagne. D’ailleurs le roman n’a pas encore terminé son parcours puisqu’il vient d’être traduit en anglais. C’est une toute autre tranche de la population qui pourra ainsi découvrir la vie d’Almanda.

Un auteur encaisse environ 10% du prix de vente d’un livre. Prenez le prix d’un exemplaire de Kukum, multipliez-le par 300 000, puis multipliez encore par 10% et vous obtiendrez ce que Michel Jean a encaissé en droits d’auteur. En fait Kukum se situe maintenant au sommet des ventes « over all », sur le podium des 3 plus grands succès littéraires au Québec, avec à ses côtés Les Filles de Caleb et Ru de Kim Thuy. »

Et ce n’est que pour ce seul roman. Il faut reconnaître que c’est quand même exceptionnel de voir un tel succès littéraire au Québec… et uniquement en racontant ses racines amérindiennes ! Cela mérite d’être souligné.

Voici donc son tout dernier roman et ce que la quatrième de couverture nous en dit :

Quatrième de couverture : « Depuis cinq mille ans, l’inuktitut et le jappement des qimmiit résonnent dans le Nunavik.La vie y est cruelle. Mais c’est ce qui la rend belle. Précieuse. »

Entre la taïga et la toundra, un jeune couple inuit du Nunavik se découvre et apprend à s’aimer. Accompagnés de leurs chiens, les qimmiit, Saullu et Ulaajuk parcourent un continent encore sauvage, tous libres et solidaires.

Quelques décennies plus tard, une avocate est dépêchée sur la Côte-Nord pour défendre un meurtrier inuk dont les victimes sont d’anciens policiers de la Sécurité du Québec. Sa quête de justice l’emmènera au-delà de ce qu’elle avait imaginé. Roman vérité, Qimmik raconte l’histoire d’un territoire majestueux que les gouvernements ont voulu soumettre, lui et ceux qui l’habitent. Quel qu’en soit le prix.

*** Ne manquez pas notre prochaine chronique qui promet pour le mois d’avril. Nous parlerons, entre autres sujets, de Samuel de Champlain. Deux ouvrages qui sortent ce printemps sur ce personnage méconnu des débuts de la colonie, dont une biographie colossale de 900 pages qui paraîtra le 7 mai prochain.

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