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Qui était Maurice O’Bready?

Le volume VISAGES ESTRIENS – Hommage à nos gens a été publié en 2018 afin de souligner le 50e anniversaire de fondation de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Comme l’indique le titre, ce travail se veut un hommage aux personnalités de l’Estrie qui se sont démarquées tant au niveau international, national, provincial et régional. Le document contient les biographies et les lignées généalogiques directes paternelle et maternelle de cent cinquante personnalités de chez nous. Il est encore disponible à la vente en vous adressant à la Société.

Parmi ces personnalités historiques, nous vous présentons aujourd’hui Mgr Maurice O’Bready (1901-1970). La salle de spectacles de l’Université de Sherbrooke rappelle sa mémoire depuis 1972, lui qui fut l’un des pionniers de la première heure de la création de cet établissement d’importance capitale dans la région.

Sa feuille de route est impressionnante comme vous le verrez dans l’article qui suit. Professeur d’histoire, de littérature et de chant, il était très identifié au Séminaire Saint-Charles-Borromée de Sherbrooke au début de sa carrière, institution qui fut à l’avant-plan de la création de l’université dans les années 1950. Auteur de plusieurs ouvrages à caractère historique, il fut aussi l’un des pionniers de la fondation du Camp musical d’Orford, maintenant de réputation internationale.

De plus, c’est à lui que l’on doit le terme L’Estrie dès 1946 pour désigner les Cantons de l’Est, jugé trop calqué sur son équivalent anglais, Eastern Townships. Avec les années, ce terme s’est finalement imposé.

Cet article se veut également un clin d’oeil à l’Université de Sherbrooke qui fêtera le 70e anniversaire de sa fondation dans quelques semaines, au début mai.

Temps de lecture estimé – 9 minutes

Qui était Mgr Maurice O’Bready ?

Maurice O’Bready est né à Wotton, le 11 décembre 1901. Il était le dixième des onze enfants de Victorine Bélisle et d’Élie O’Bready, cultivateur, qui s’étaient épousés en l’église de Saint-Hyppolite, à Wotton, le 25 octobre 1886.

Après des études primaires à Wotton, il fit son cours classique au Séminaire Saint-Charles-Borromée, à Sherbrooke, entre 1915 et 1921. Il commença ensuite sa théologie, en 1922, au Grand séminaire de Montréal et la termina au Séminaire Saint-Charles-Borromée, à Sherbrooke, de 1923 à 1926.

De 1923 à 1934 et de 1936 à 1954, il fut professeur d’histoire, de littérature et de chant au Séminaire Saint-Charles-Borromée. Il fut ordonné prêtre par Mgr Alphonse-Osias Gagnon en l’église de Saint-Hyppolite, à Wotton, le 29 juin 1926. En 1927, il fut un des membres fondateurs de la Société d’histoire des Cantons de l’Est, devenue la Société d’histoire de Sherbrooke en 1989, et il en fut le secrétaire en 1933 et de 1946 à 1970. De 1931 à 1960, il fut rédacteur du Borroméen, la revue du Séminaire Saint-Charles-Borromée.

Mgr Maurice O’BreadyPhoto : Section des archives de l’Université de Sherbrooke.

De 1934 à 1936, il étudia à l’Institut grégorien, rattaché à l’Institut catholique de Paris, où il termina une licence en littérature et un diplôme en chant grégorien. Il composa entre autres l’Hymne régional à l’Estrie mis en musique par Sylvio Lacharité en 1946.

C’est Maurice O’Bready qui fut aussi à l’origine, en 1946, des termes Esterie et Estrie, ce dernier prenant rapidement la vedette et devenant le nom officiel de la région administrative, le 3 juin 1981, et celui de la région touristique en 1997. Il fut un des pionniers de la section de l’Estrie des Jeunesses musicales du Canada en 1951 et l’un des fondateurs du Camp musical d’Orford.

Il publia plusieurs ouvrages à caractère historique : La première messe à Sherbrooke en 1933, Histoire de Wotton, comté de Wolfe, P. Q. en 1949, Panoramas et gros plans, le Sherbrooke d’avant 1850 en 1949, Jean ou John Holmes (1799-1822) en 1954, Les journaux publiés dans les Cantons de l’Est depuis 150 ans en 1965, Notes sur la famille Bready ou O’Bready : notices biographiques, tableaux généalogiques en 1967, Les Cantons de l’Est : début de bibliographie en 1970 et, à titre posthume, De Ktiné à Sherbrooke : esquisse historique de Sherbrooke des origines à 1954 en 1973.

Ses ouvrages Histoire de Wotton, comté de Wolfe, P. Q., Jean ou John Holmes (1799-1822) et Panoramas et gros plans, le Sherbrooke d’avant 1850 lui valurent le Prix Juge-Lemay de la Société Saint-Jean-Baptiste du diocèse de Sherbrooke (S.S.J.-B.), respectivement en 1952, 1954 et 1959. En 1954, il devint camérier secret, fonction honorifique papale, puis prélat domestique en 1957.

Ouvrier de la première heure de l’Université de Sherbrooke, il y en fut le premier secrétaire général de 1954 à 1960 et vice-recteur de 1960 à 1965.

Il fut aussi le fondateur en 1955 et le premier principal de l’École normale pour garçons de l’Université de Sherbrooke, installée au Séminaire Saint-Charles-Borromée (brevet A et pédagogie) et dans l’école d’agriculture Noé-Ponton (enseignement en milieu rural) de 1956 à 1960 et dans le nouveau bâtiment de la Faculté des arts de 1960 à 1965. Alors qu’il en est toujours le principal, elle devint l’École normale de l’Estrie dans un bâtiment construit à cet usage entre 1963 et 1965, bâtiment à l’origine de l’école du Triolet. Il demeura principal de l’École normale jusqu’à son intégration à la Faculté des sciences de l’éducation en 1968.

De 1960 à 1965, il fut membre du comité de rédaction  de la revue L’Université de Sherbrooke. En 1961, il fut fait commandeur de l’Ordre du mérite scolaire et devint membre d’honneur à vie de la S.S.J.-B. De 1963 à 1970, il fut vice-président de l’Institut international des affaires africaines. En 1966, il reçut un doctorat honoris causa de l’Université de Sherbrooke en raison des services inestimables qu’il a rendus à cette institution. Pour le Conseil de la vie française en Amérique, il rédigea un mémoire bilingue visant à améliorer la traduction en anglais du O Canada d’Adolphe Basile Routhier, chant qui devint l’hymne national officiel du Canada en 1967.

En 1969-1970, il fut professeur d’histoire à l’Université de Sherbrooke et y fonda une chaire en histoire régionale.

Il décéda d’un arrêt cardiaque au pavillon Monseigneur-Racine, à Sherbrooke, le 10 juillet 1970, et il fut inhumé dans la crypte du Séminaire de Sherbrooke. La grande salle de spectacle de l’Université de Sherbrooke, ouverte en 1964, porte son nom depuis 1972.

Recherche : Jean-Marie Dubois, Université de Sherbrooke.

Recherche généalogique: Denis Beaulieu, Société de généalogie des Cantons-de-l’Est.

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