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La biographie de Jérôme-Adolphe Chicoyne – Épisode 31

Dans ce 31e et dernier épisode, l’auteur Denis Beaulieu conclut sur la vie de J.A. Chicoyne, un des pionniers du développement des Cantons-de-l’Est.

Cette série est tirée du livre de Denis Beaulieu:  »Jérôme-Adolphe Chicoyne, avocat, journaliste, agent d’immigration et de colonisation, entrepreneur, développeur, maire, député ». Dans cette version Web, elle comptait 31 épisodes et avait débuté sur le site à la mi-septembre.

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Temps de lecture estimé – 7 minutes

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CONCLUSION

Au début de sa carrière, en 1868, J.A.  Chicoyne consacra la majeure partie de son temps à exercer sa profession d’avocat. En 1869, à Saint-Hyacinthe, il s’associa avec son ami, l’avocat Alfred Bernier, pour former une société pour exercer ensemble la profession d’avocat[1]. Cette association dura jusqu’en 1872. Devenu agent du gouvernement, il cessa de pratiquer, soit entre 1872 et 1879.

Lorsqu’il s’installa à Sherbrooke, en 1879, il ouvrit un bureau d’avocat sur la rue Wellington. Mais encore là, il revint vite à la colonisation. En 1886, de retour de Mégantic, il s’afficha encore comme avocat à Sherbrooke. Cependant, le journalisme et la politique municipale et provinciale prirent rapidement le haut du pavé et la profession d’avocat ne lui servait plus que de carte de présentation, parfois utile pour lui ouvrir des portes. Dans le Fonds d’archives Jérôme-Adolphe-Chicoyne, nous ne retrouvons que très peu de documents concernant sa carrière d’avocat.

De 1872 à 1886, J.A. Chicoyne s’occupa principalement de colonisation. D’abord agent d’immigration à Saint-Hyacinthe et à Montréal, de 1872 à 1875, il fut nommé agent d’immigration à Sherbrooke, de 1875 à 1877. Ceci afin de s’occuper de la mise en application de l’Acte de Rapatriement et de la Colonie de La Patrie. Par la suite, en 1880, il représenta la Société de Colonisation de Sherbrooke et fonda, avec les Nantais, la Société de Colonisation et de Crédit des Cantons de l’Est. En 1885, il démissionna de cette compagnie et l’année suivante, il revint à Sherbrooke.

J.A. Chicoyne, l’agent de colonisation. Collection privée de Andrée Benoît et Richard Flibotte. Photo tirée de l’album personnel de J.A. Chicoyne, p.22.

À partir de ce moment, la colonisation et les sociétés de colonisation ne furent plus un centre d’intérêt et d’activité pour J.A. Chicoyne. Plus tard, en tant que député du comté de Wolfe, il contribuera, d’une autre manière, au développement de la colonisation de la province.

Au printemps 1886, lors de son retour à Sherbrooke, le 4 mars 1886, il devint, à nouveau, rédacteur du journal Le Pionnier de Sherbrooke. Il le resta jusqu’au mois d’avril 1889.

De plus, de 1886 à 1896, il dirige aussi la ‘’Colonisation’’, de Sherbrooke, revue subventionnée par Ottawa et destinée à faire connaître le Canada dans les pays européens de langue française, et il exécute diverses missions confiées par le gouvernement fédéral[2]. Toutefois, nous n’avons retrouvé aucune information supplémentaire concernant cette revue ou ces missions de J.A. Chicoyne pour le gouvernement fédéral.

C’est ainsi que de 1886 à 1892, à Sherbrooke, J.A. Chicoyne consacra tout son temps au journalisme, en tant que rédacteur du journal Le Pionnier et du journal La Colonisation, et à la politique municipale, en tant que échevin et maire.

En 1892, à titre de candidat conservateur, il fut élu député du comté de Wolfe à l’Assemblée nationale. Après son troisième mandat, en 1904, il se retira à Saint-Hyacinthe où pendant les cinq dernières années de sa vie, il fut réduit au mutisme, à la surdité et à la paralysie. Il décéda le 30 septembre 1910, à l’âge de 66 ans.

Jérôme-Adolphe Chicoyne fut un personnage important qui joua un grand rôle dans l’histoire et le développement des Cantons-de-l’Est.

Malheureusement, comme bien d’autres, son souvenir est depuis longtemps oublié. Encore aujourd’hui, lorsqu’on prononce le nom de Jérôme-Adolphe Chicoyne, 99 % des gens ne savent nullement de qui l’on parle.

Il est dommage que notre mémoire collective oublie si vite …

Page couverture du livre de Denis Beaulieu (*).

Note de la rédaction :

* Cette série de 31 épisodes était basée sur la biographie de J.A. Chicoyne, publiée en 2013 par Denis Beaulieu dans sa collection J’ai souvenance. Elle est publiée maintenant sur L’Entraide numérique avec son accord personnel, qu’il nous a donné quelques semaines avant son décès en juin 2023. Même si les mois ont passé depuis, il a quand même eu le temps de participer activement à la création de quelques articles-tests de cette biographie pour cette série Web dans les semaines qui ont précédé son décès soudain. Il a également pu être témoin des premiers balbutiements de la mise en place de L’Entraide numérique même si son décès est survenu plusieurs semaines avant le lancement du site. Il devait être un membre actif de ce projet auquel il croyait fermement après avoir dirigé la revue L’Entraide généalogique pendant de nombreuses années. Sa participation quotidienne témoignait de son intérêt marqué pour cette nouvelle initiative de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est malgré ses 80 bougies qui approchaient.

Denis a occupé ses nombreuses années de retraite à raconter l’histoire des Cantons-de-l’Est sous des formes multiples. Avec l’accord de la famille, nous continuerons de perpétuer les résultats de ses recherches, ne serait-ce que pour le contredire avec la dernière phrase de sa biographie de J.A. Chicoyne : Il est dommage que notre mémoire collective oublie si vite …

Guy Boulanger


[i] CENTRE D’HISTOIRE DE SAINT-HYACINTHE. Fonds Jérôme-Adolphe-Chicoyne : CH008/000/000/016.001 : Lettre d’entente pour former une société d’avocat, 1 p.

[ii] DESCHÊNES, Gaston. Op. cit.

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