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Qui était Estelle Chamberland Gobeil ?

Qui était Estelle Chamberland Gobeil ? Un parcours hors-du-commun au service des autres. Elle a commencé son incroyable carrière en tant qu’enseignante. À la suite de son mariage, elle a amorcé une longue série d’actions bénévoles sur les plans local, régional et provincial, au sein de conseils d’administration, et ce, dans de multiples secteurs : l’éducation, la santé, la culture, la jeunesse, les loisirs, le tourisme, la condition de la femme ainsi que le développement social et économique. Elle est décédée le 14 juillet 2016 à l’âge de 94 ans.

Cet article, écrit par Jean-Marie Dubois et Gérard Coté, est paru dans la revue L’Entraide généalogique en 2019, Vol. 42, No. 3.

Temps de lecture estimé – 13 minutes

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Estelle Gobeil (Crédit photo: FQSG – Avis de décès)

Estelle Chamberland est née à Windsor, le 19 juin 1922. Elle est la septième des onze enfants de Marie-Louise Côté et de Viateur Chamberland, contremaître à la Canada Papers (Domtar). Ceux-ci s’étaient épousés en l’église de Saint-Philippe, à Windsor, le 6 octobre 1913. Estelle étudie chez les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame et obtient son brevet d’enseignement en 1939. De 1939 à 1946, elle enseigne successivement : à l’école Notre-Dame, à Windsor ; au pensionnat Sainte-Victoire puis à l’école Saint-David, à Victoriaville et à l’école Saint-Edmond, à Saint-Jean-sur-Richelieu. En 1949, elle obtient son diplôme d’infirmière à l’école de l’Hôtel-Dieu, à Sherbrooke, puis sa licence d’infirmière de l’Université de Montréal en 1950. Elle épouse Lionel Gobeil, boulanger, en l’église de Saint-Jean-Baptiste, à Sherbrooke, le 8 décembre 1949. Le couple a six enfants, tous nés à La Patrie : André, France, Jean-Pierre, Bruno et deux enfants décédés à la naissance. Lionel a aussi une fille, Thérèse, d’un premier mariage avec Véronique Choquette en 1929.

Dès 1950, Estelle fonde l’Oeuvre des terrains de jeux de La Patrie et des loisirs St-Pierre de La Patrie et elle s’en occupe jusqu’en 1964 tout en occupant la vice-présidence de la Fédération des loisirs du diocèse de Sherbrooke de 1962 à 1964. En 1963, elle est la première femme en Estrie à briguer les suffrages universels en se présentant comme députée aux élections fédérales du comté de Compton-Frontenac.

En 1966, Estelle se lance en éducation, occupant diverses fonctions à la Commission scolaire de La Patrie, dont celle de présidente de 1969 à 1972. Elle occupe aussi diverses fonctions à la Commission scolaire La Sapinière de 1972 à 1987. Elle devient ensuite membre de l’exécutif de la Commission scolaire régionale de l’Estrie de 1968 à 1986 ; elle est la première femme à en faire partie. En 1970, elle est membre du conseil d’administration de l’Association des commissions scolaires du diocèse de Sherbrooke, dont elle est la première femme présidente de 1972 à 1978.

En 1972, elle devient membre du conseil d’administration de la Fédération des commissions scolaires catholiques du Québec, vice-présidente de 1975 à 1981 et première femme présidente en 1981-1982. De 1975 à 1980, elle est membre du comité catholique du Conseil supérieur de l’éducation du Québec. De 1976 à 1982, elle occupe diverses fonctions de direction en lien avec le statut de la femme à la Commission canadienne pour l’UNESCO. Finalement, elle est vice-présidente de l’Association d’éducation du Québec de 1980 à 1982 et membre du conseil d’administration de la Commission de formation professionnelle de l’Estrie de 1985 à 1987.

En 1969, Estelle se lance dans le domaine de la santé et des affaires sociales en devenant membre du conseil d’administration du Service d’assistance aux handicapés de Sherbrooke et de Poly-Teck, dont elle sera la première femme présidente de 1977 à 1980. De 1973 à 1978, elle est membre du conseil d’administration du Centre des services sociaux de l’Estrie. De 1974 à 1978, elle est membre fondateur et membre de l’exécutif du CLSC Fleur-de-Lys de Weedon.

De 1987 à 1995, elle est membre du conseil d’administration de l’Hôtel-Dieu, à Sherbrooke. Finalement, elle est gouverneur de la Fondation du Centre universitaire de santé de l’Estrie pendant plusieurs années à partir de 1995 et membre du conseil d’administration du CLSC-CHSLD du Haut-Saint-François de 1996 à 2006.

En 1972, Estelle se lance dans le domaine économique et touristique en devenant successivement vice-présidente du Conseil régional de développement de l’Estrie (des Cantons-de-l’Est à partir de 1980), première femme présidente en 1973-1974 et de nouveau vice-présidente de 1975 à 1980 et présidente de 1980 à 1983.

À l’Association touristique de l’Estrie, elle est présidente du comité de gastronomie de 1974 à 1987, vice-présidente de 1978 à 1986, première femme présidente en 1986-1987 et membre du conseil jusqu’en 1989. De 1980 à 1983, elle est vice-présidente des Conseils régionaux de développement associés du Québec. Finalement, elle est membre du conseil d’administration de Tourisme Haut-Saint-François de 1995 à environ 2000, de la Société d’histoire et du patrimoine du Haut-Saint-François de 1997 à 2000 (environ), de la Société d’aide au développement de la collectivité du Haut-Saint-François de 1998 à 2004 ainsi que du Service d’aide domestique du Haut-Saint-François de 2009 à 2013.

Pendant de nombreuses années, Estelle s’implique dans les Corps de cadets de l’Armée canadienne : répondante du corps de La Patrie (1975-1984), directrice générale des corps de l’Estrie (1976-1996) et, enfin, membre du conseil d’administration, vice-présidente puis présidente de la Ligue du Québec des cadets (1976-1996). Au plan municipal, elle est maire suppléante de La Patrie de 1995 à 1998.

Estelle reçoit de nombreux honneurs, entre autres : Ordre du mérite diocésain en 1961; Médaille du gouverneur général en 1968 ; Médaille d’argent de la Fédération des commission scolaires catholiques du Québec en 1978 et Médaille d’or en 1983 ; certificat de conseiller scolaire émérite de la Fédération des Commissions scolaires catholiques du Québec en 1984 ; certificat de mérite de l’insigne Vraie-Vie du Gouvernement du Canada en 1984 ; Prix du bénévolat du Canada en 1988 ; commandeur du Conseil supérieur de l’Institut pour la reconnaissance au mérite, Paris, en 1990 ; certificat de bâtisseuse régionale du conseil 530 de Sherbrooke des Chevaliers de Colomb du Québec en 1990 ; Mérite estrien en 1994; Grande estrienne en 1995 ; croix Pro Ecclesia et Pontifice du Vatican en 1995 ; Prix Simone-Monet du Centre des femmes de Montréal en 2001 et membre honoraire de la Société d’aide au développement de la collectivité du Haut-Saint-François en 2014.

En 1994, l’Université de Sherbrooke lui décerne un doctorat honoris causa pour son apport exceptionnel en sciences sociales. Elle savait s’allier les irréconciliables vers le meilleur objectif.

Estelle Gobeil décède à La Patrie, le 14 juillet 2016, et elle est inhumée dans le cimetière de Saint-Pierre, à La Patrie, avec son époux.

Renseignements

RECHERCHE : JEAN-MARIE DUBOIS (UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE) ET GÉRARD COTÉ.

Annuaires téléphoniques de 1931, 1944 et 1953 à 2012, conservés à la Société d’histoire de Sherbrooke.

Anonyme (1994) Collation des grades : Au service de ses semblables [Estelle Gobeil]. Liaison (Université de Sherbrooke), vol. 28, no 18, 26 mai 1994, p. 8.

Dubois, Jean-Marie (2016) Dre Estelle Gobeil ! La Tribune, vol. 107, no 123, 18 juillet 2016, p. 10.

Fisette, Gilles (2002) Une dame hors pointure [Estelle Gobeil]. La Tribune, vol. 92, no 292, 2 février 2002, p. A8.

Généalogie Québec, Familles Chamberland et Gobeil. Fichier Connolly, https://www.genealogiequebec.com/membership/searchConnolly. aspx, consulté le 17 juillet 2016.

Gobeil, Estelle (1997) Curriculum vitae : Estelle Chamberland Gobeil. La Patrie, 8 p.

Goupil, Mario (2011) Missionnaire… d’une autre façon [Estelle Gobeil]. La Tribune, vol. 102, 10 septembre 2011.

Lussier, Josianne (2001) Un prix prestigieux à Estelle Gobeil. La Tribune, vol. 92, no 228, 15 novembre 2001, p. B1.

Noël, Mélanie et Goupil, Alain (2016) Estelle Gobeil s’éteint à 94 ans. La Tribune, vol. 107, no 122, 16 juillet 2016, p. 10.

Rencontres de Jean-Marie Dubois avec Estelle Gobeil en juillet 1993 et septembre 1997.

Renseignements sur la famille Gobeil de Bruno Gobeil, La Patrie, à Jean-Marie Dubois, le 3 septembre 2016.

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