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Chronique toponymie – La rue Alice-Campbell

Cette chronique traite du patrimoine toponymique de la Ville de Sherbrooke. Ces chroniques régulières nous viennent de Jean-Marie Dubois, membre émérite de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est, et de Gérard Coté, membre de la Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot.

Aujourd’hui, nous prenons la direction du secteur Plateau McCrea de Sherbrooke vers la rue Alice-Campbell, nommée en l’honneur d’Alice Campbell (1889-1975), musicienne.

Source: Commission de toponymie du Québec.

Temps de lecture estimé – 6 minutes

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Alice-Campbell, Rue

Musicienne (1889-1975)

Photo : Tremblay, Gérard (1966) Notre-Dame du Perpétuel-Secours de Sherbrooke : pages d’histoire sur la maison et la paroisse. Éditions Paulines, Sherbrooke, p. 144d.

Alice Campbell est née à Sherbrooke, le 24 juillet 1889. Elle est la deuxième des dix enfants d’Emma Morrier (Acton Vale 25-03-1863—Sherbrooke 02-11-1940) et de Firmin Campbell (Sherbrooke 31-12-1858—Sherbrooke 22-12-1940), avocat. Ceux-ci s’étaient épousés en l’église de Saint-Antoine-de-Padoue (fermée en 2010), à Lennoxville, le 12 juillet 1887. C’est le grand-père d’Alice, John J. Campbell (1826-1886) qui a immigré d’Argyllshire, en Écosse, vers 1830 à l’âge de 4 ans avec ses parents. Alice fait ses études au collège Mont-Notre-Dame et au couvent des Sœurs de la Présentation de Marie à Saint-Hyacinthe. Elle y est, entre autres, initiée à la musique.

Alice demeure dans la résidence familiale du 82 de la rue Prospect (actuel 1218-1222). Après le décès de ses parents en 1940, c’est elle qui tient maison alors que sa soeur Yvette (1898-1985) est sténographe et son frère John Gaston (1888-1963) est huissier. De 1945 et environ 1950, la fratrie s’établit au 182 de la rue du Québec, résidence qui existe toujours au 584 (depuis 1952). Par la suite, Alice y vit seule jusqu’à son décès, avec sa sœur Yvette, son frère John demeurant à Lennoxville.

Alice Campbell est la fondatrice de la chorale féminine de la paroisse de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, à Sherbrooke, dès la fondation de cette paroisse en 1913. Elle poursuit la direction de cette chorale pendant 40 ans. D’au moins 1924 à 1927, elle est choriste pour plusieurs opéras que présente l’Union musicale de Sherbrooke à la salle des arts (fermée en 1927), dans l’édifice du Sherbrooke Library and Arts sur la rue Dufferin (actuel 229). Elle est aussi choriste lors d’activités du Cercle Marguerite Bourgeoys (fondé en 1908 au Mont-Notre-Dame), dont elle devient vice-présidente en janvier 1921.

Dans La Tribune en 1930, on mentionne qu’elle est membre de l’Association des dames conservatrices de Sherbrooke. En 1952, elle est décorée par la Croix Rouge canadienne pour service exceptionnel, dont celui de vice-présidente. En 1965, Alice travaille au Sherbrooke Trust.

Elle décède, célibataire, à Sherbrooke, le 13 novembre 1975. Elle est inhumée avec ses parents dans le cimetière de Saint-Michel.

Monument funéraire Alice Campbell, Cimetière St-Michel à Sherbrooke.

Cette rue est ouverte en 2021 dans le développement du Quartier du Plateau (devenu Plateau McCrea) du Groupe Custeau. Le nom est attribué par le Conseil municipal de Sherbrooke lors de sa réunion du 3 juin 2019 dans un système odonymique sur les artistes québécois. Le toponyme est officialisé par la Commission de toponymie du Québec, le 9 décembre 2021.

Renseignements

Annuaires régionaux de 1857, 1864, 1875-1876 et 1881 ; annuaires de Sherbrooke de 1887-1888 à 1914-1915, 1925-1926 à 1942-1943 et 1949 à 1977 et annuaires téléphoniques de 1953 à 1977, conservés au Musée d’histoire de Sherbrooke.  Annuaires téléphoniques de 1917 et 1922 à 1941 et 1950, conservés au Centre de ressources pour l’études des Cantons-de-l’Est de l’Université Bishop’s.

Anonyme (1921) Notes locales [Cercle Marguerite Bourgeoys]. Le Progrès de l’Est, 7 janvier 1921, p. 3.

Anonyme (1930) La convention conservatrice. La Tribune, vol. 21, no 85, 4 juin 1930, p. 3 et 9.

Anonyme (1940) Mort de Me F. Campbell. La Tribune, 26 mars 1940, p. 10.

Anonyme (1952) Six women decorated for service. Sherbrooke Daily Record, 8 octobre 1952, p. 3.

Anonyme (1975) Sherbrooke : Mlle Alice Campbell. La Tribune, vol. 66, no 227, 19 novembre 1975, p. 27.

Cimetière de Saint-Michel : inhumation famille Campbell (lot 42-D).

Dubois, Jean-Marie and Coté, Gérard (2022) Alice Campbell (1899-1975): a Sherbrooke Musician of Scottish Descent. The Record, 7 janvier 2021, p. 7.

Généalogie Québec, Famille Campbell. Fichier Connolly :

https://www.genealogiequebec.com/membership/fr/connolly, consulté le 16 décembre 2017.

Listes des électeurs de Sherbrooke en 1911, 1935, 1940, 1945, 1949 et 1953.

Musée d’histoire de Sherbrooke : Fonds du Cercle Marguerite Bougeoys.

O’Neil, Louis-C. (1965) En 1860, le premier « petit » St-Jean-Baptiste à Sherbrooke était d’origine écossaise. La Tribune, 25 juin 1965, p. 17.

Recensements du Canada de 1891, 1901, 1911 et 1921 (Sherbrooke)

Tremblay, Gérard (1966) Notre-Dame du Perpétuel-Secours de Sherbrooke : pages d’histoire sur la maison et la paroisse. Éditions Paulines, Sherbrooke, p. 144d et 145-146.

Union musicale de Sherbrooke (1961), Union musicale de Sherbrooke affiliée à l’Alliance française et les groupes associés : Société des amis de Maria Chapdelaine, Ligue d’union latine, France-Amérique, Société nationale d’encouragement au bien (40e anniversaire). P. 14 à 16.

Jean-Marie Dubois (Université de Sherbrooke) et Gérard Coté (Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot)

28 janvier 2022

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