De façon régulière, nous surveillons pour vous les récentes parutions dans les librairies à travers cette chronique qui revient au moins une fois par mois et qui se donne comme mandat de couvrir nos domaines prioritaires: la généalogie, l’histoire et le patrimoine, avec un focus sur le Québec en général.
Pour cette première chronique de 2025, une sélection de trois nouveaux bouquins a retenu notre attention.
Tous les livres dont nous parlons sont disponibles en librairie, y compris sur le site Web de ces libraires ou chez les éditeurs, pour livraison à domicile ou en succursale. Basé sur notre expérience des chroniques précédentes, ils sont également rapidement disponibles à la bibliothèque de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est ou encore à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke. En vous renseignant auprès de ces institutions ou encore auprès de votre propre bibliothèque municipale, vous pourrez y réserver et emprunter votre copie si c’est votre préférence.
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UNE RACE D’ÉTRANGERS – LE RÉCIT MÉCONNU DES FRANCO-AMÉRICAINS
Notre premier bouquin est publié chez les Éditions Septentrion et a comme sujet les franco-américains. Comme on le sait, des centaines de milliers de Québécois ont choisi les États-Unis, surtout les états de la Nouvelle-Angleterre, au cours du 19e siècle et au début du 20e siècle. Ce mouvement s’est ensuite fortement atténué lors de la grande dépression des années 1930.
Écrit par David Vermette, ce livre est une traduction de la version originale anglaise.
Ayant récemment publié un livre sur mes ancêtres dont certains ont pris ce chemin, y compris celui de Biddeford dans l’état du Maine, je me suis reconnu tout de suite à travers l’introduction du livre dont voici un extrait:
»(…) C’était en janvier 1983, à l’enterrement de mon père. Le curé était venu prononcer les prières auprès de sa tombe, quelques semaines après mon dix-neuvième anniversaire de naissance. Les obsèques avaient eu lieu dans le Massachusetts, mais mon père fut enterré auprès de la famille de ma mère au cimetière St. Joseph, à Biddeford, dans le Maine. Après deux heures de route, je me suis retrouvé dans ce cimetière qui s’étendait sur plusieurs acres. À quelques exceptions près, on pouvait lire des prénoms français d’antan gravés sur les pierres tombales qui émergeaient du sol gelé : Onésime, Odélie, Hyacinthe. Non seulement les noms étaient en français, mais les inscriptions sur bon nombre de ces pierres tombales, voire des milliers, étaient aussi entièrement dans cette langue.
»(…) Animé de mes expériences au cimetière, j’ai tôt fait de me rendre à une bibliothèque, où j’ai tenté de trouver tous les ouvrages possibles sur nos ancêtres canadiens-français. J’étais fébrile à l’idée d’en connaître davantage sur leur histoire, leur culture et leur langue. Je devais découvrir les raisons pour lesquelles ils étaient venus en Nouvelle-Angleterre et les moyens qu’ils avaient utilisés pour s’y rendre. Je voulais aussi en savoir davantage sur leurs origines avant leur arrivée. Dans les écoles publiques que je fréquentais, on n’enseignait rien aux élèves sur les défunts honorés au cimetière de Biddeford. Le Québec et le Canada auraient pu tout aussi bien ne pas exister, pour le peu que nous apprenions à leur sujet. Or, en dépit des nombreuses familles au nom en français dans mon quartier du Massachusetts, aucune d’entre elles ne semblait en connaître beaucoup sur son passé. Et même si c’était le cas, je ne les entendais pas en parler. C’était devenu un mystère tombé dans l’oubli depuis longtemps ou encore bien caché. »
Certains de mes ancêtres sont justement enterrés dans ce cimetière. Ce livre intéressera donc probablement de nombreux lecteurs de cette chronique qui effectuent des recherches généalogiques et qui se retrouvent souvent en face de ces ancêtres qui ont quitté le Québec en espérant un meilleur avenir pour leur famille, souvent attirés par des manufactures de textiles ou encore par le secteur des forêts, qui demandaient une main d’oeuvre peu éduquée.
Pour ma part, je tâcherai de trouver une petite place pour ce livre dans mes lectures des prochains mois – quand même un livre d’environ 500 pages – qui promet d’être très intéressant en parcourant sa table des matières.
Pour une meilleure idée, regardons ce que la quatrième de couverture en dit:

Quatrième de couverture: Entre 1840 et 1930, près d’un million de Canadiens français traversent la frontière pour s’installer aux États-Unis à la recherche de travail et d’un avenir meilleur. Certains ont vu dans l’arrivée de ces masses d’immigrants un prétendu complot catholique visant à bouleverser l’Amérique.
David Vermette replace ces Franco-Américains dans le contexte des enjeux contemporains: l’essor et la chute de l’industrie aux États-Unis, le nativisme et la peur de l’Autre, l’émigration par-delà les frontières terrestres et la construction de la race.
L’auteur retrace l’histoire de ces individus et de ces familles, des barons du textile, dont les bénéfices du commerce dans les Caraïbes et en Chine ont financé une nouvelle industrie en plein essor, jusqu’aux ruraux pauvres du Québec qui se sont entassés dans des immeubles à logements fétides en Nouvelle-Angleterre après la Guerre civile. Ce récit social expose également l’agitation anti-franco-américaine du clergé protestant, du Ku Klux Klan et du mouvement eugéniste.
LES FILLES DU ROY – PIONNIÈRES DE LA SEIGNEURIE DE DEMAURE
Voici la dernière parution dans cette série qui inventorie toutes les Filles du Roy de notre passé collectif, région par région. Au cours des dernières années, quelques bouquins ont été publiés sous ce même mandat et toujours sous le patronage de la Société d’histoire des Filles du Roy. Nous avons déjà eu l’occasion d’en parler dans une de nos chroniques antérieures. On peut souligner quelques-uns de ces ouvrages de référence qui sont encore disponibles en librairie ou encore directement chez l’éditeur, à savoir des Éditions Septentrion : Les Filles du Roy, pionnières de Montréal, Les Filles du Roy, pionnières de la Seigneurie de La Prairie, Les Filles du Roy, pionnières de la Seigneurie de Repentigny, Les Filles du Roy, pionnières des seigneuries de Varennes et de Verchères, ainsi que Les Filles du Roy, pionnières des seigneuries de la Côte-du-Sud. D’autres ouvrages couvrant d’autres régions sont présentement en développement.
Ce dernier bouquin s’intéresse aux Filles du Roy qui se sont installées dans la Seigneurie de Demaure, près de Québec.
Il s’agit généralement d’un travail collectif provenant de membres de la Société d’histoire des Filles du Roy. Le format est semblable d’un bouquin à l’autre. On procède tout d’abord à l’histoire de la région et une fois inventorié toutes les Filles du Roy qui ont participé à la fondation de cette région, chaque Fille du Roy bénéficie ensuite d’une biographie de sa vie, sur environ une dizaine de pages. Ces ouvrages sont volumineux – généralement de 300 à 600 pages – et constituent donc la référence sur le sujet. Ils sont évidemment essentiels pour quiconque effectue des recherches généalogiques de leurs familles dont l’histoire commence dans ces régions. C’est mon cas personnel, et je crois posséder tous les ouvrages antérieurs de cette série. Je me suis donc fait un devoir de me procurer celui-ci, seigneurie qui voisine celle de mes ancêtres, soit celle de Neuville, juste au sud de Québec.
Dans ce tout dernier volume de plus de 300 pages, il s’agit de 19 Filles du Roy additionnelles qui sont couvertes dans cette série de bouquins. La biographie de chacune s’ajoute aux autres déjà publiées dans les ouvrages antérieurs. On rappelle qu’il existe au total quelque 760 Filles du Roy dans l’histoire de la Nouvelle-France à avoir participé au développement de la colonie et elles sont toutes arrivées entre 1663 et 1673.

Quatrième de couverture: Qui sont ces jeunes femmes majoritairement pauvres et orphelines qui, entre 1663 et 1673, ont quitté la France et bravé la mer sur de frêles navires à voiles pour venir se faire une vie dans cette lointaine Nouvelle-France?
Parmi elles, dix-neuf Filles du Roy se sont établies dans la seigneurie de Demaure et ont vu leurs familles s’agrandir en même temps que le village. Leurs enfants ont été baptisés à la paroisse Notre-Dame-de-Québec, à Neuville, dans la seigneurie, chez monsieur Amyot dit Villeneuve, un des premiers habitants du lieu, et finalement dans l’église de Saint-Augustin. Elles ont connu le moulin banal en 1672, se sont réjouies de la construction de la première église en 1694, ont connu le premier curé Jean Daniel Testu.
Ce livre lève le voile sur ces «mères de la nation», femmes invisibles dans l’histoire, qui, avec d’autres pionnières, ont contribué à peupler et à développer l’Amérique française.
LES PIONNIERS IRLANDAIS DU QUÉBEC ET DE L’ONTARIO, FERMIERS, OUVRIERS ET BÛCHERONS
Pour terminer cette première chronique de 2025, voici un autre ouvrage qui pourrait intéresser ceux et celles qui effectuent des recherches généalogiques concernant leurs ancêtres. Ce type d’ouvrage constitue toujours des lectures préalables susceptibles de fournir un contexte additionnel à l’histoire de nos ancêtres.
Cette fois il s’agit d’un autre segment, à savoir les pionniers de descendance irlandaise qui sont venus peuplés le Québec et l’Ontario. Un autre ouvrage traduit de l’anglais. Il a été écrit par Lucille Campey.
Regardons de plus près sa quatrième de couverture.

Quatrième de couverture: Dès la fin de la guerre de Sept Ans, un nombre croissant d’Irlandais ont migré au Canada à la recherche d’une vie meilleure. Libérés des contraintes économiques et sociales étouffantes qui les retenaient dans leur pays d’origine, ils ont prospéré, notamment au Québec et en Ontario.
Dans cet ouvrage synthèse, Lucille H. Campey dépeint les communautés irlandaises qui se sont formées dans différentes régions de l’Ontario et du Québec aux XVIIIe et XIXe siècles, à travers un récit informatif et vivant de cette grande saga de l’immigration.
L’ouvrage décrit aussi les navires qui les ont transportés, dévoile les nombreuses réalisations de ces pionniers et déconstruit ainsi les interprétations modernes tendant à victimiser cette population.
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