Cette chronique régulière traite du patrimoine toponymique de la Ville de Sherbrooke. Ces articles nous viennent de Jean-Marie Dubois, membre émérite de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est, et de Gérard Coté, membre de la Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot.
Aujourd’hui, nous prenons la direction du chemin Alfred-Champigny, dans le secteur d’Ascot Corner, pas très loin de l’autoroute 610. Elle fut nommée ainsi pour commémorer la mémoire d’Alfred Champigny.

Source: Commission de toponymie du Québec.
Temps de lecture estimé – 8 minutes
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Alfred-Champigny, chemin
Opérateur de bouilloire – (1874-1954)

Photo du frère d’Alfred, Émérilde Champigny, Collection de Jean-Marie Dubois, Sherbrooke
Alfred Champigny est né dans le canton d’Ély (Valcourt depuis 1965), le 7 décembre 1874. Il est le troisième des neuf enfants (Émérilde Meril 1868, Napoléon 1869-1888, Edmond 1872, Alfred 1874-1954, Hormidas 1879, Joseph Amédée 1880-1970, Adelina 1884-1956, Anastasie 1886 et Delphis 1890-1961) de Marie Beaupré (15-06-1847—Sherbrooke 15-08-1914) et de Calixte Champigny (12-06-1843—Sherbrooke 16-06-1923), cultivateur et conseiller municipal de 1901 à 1903 d’Ascot Corner.
Ceux-ci s’étaient épousés en l’église de Saint-Joseph dans le canton d’Ély, le 2 février 1863. Alfred, qui est cultivateur dans le canton d’Ascot, épouse Éva Paré (USA 06-09-1872—canton d’Ascot 17-11-1905), veuve d’Eusèbe Lanou (1864-1896), en l’église de Saint-Philémon dans le canton de Stoke, le 3 octobre 1898. En plus d’Aurore (01-10-1893—Sherbrooke 31-07-1946), fille d’Éva, le couple a sept enfants, nés dans le canton d’Ascot : Éva (23-08-1891—?), Antonio (27-12-1892—?), Léon (27-04-1899—canton d’Ascot 13-05-1899), Léonel (12-01-1900—?), Roland (07-07-1902—canton d’Ascot 27-09-1901), Sylvia (04-08-1903—Ascot-Nord 09-09-1920) et Edgar (29-09-1905—Stoke 12-05-1991).
Au même endroit, le 7 janvier 1908, Alfred Champigny, qui est forgeron, épouse en deuxièmes noces Emma Provencher (18?-19?). Enfin, le 18 septembre 1911 en troisièmes noces, il épouse Éva Filiault (12-05-1884—Sherbrooke 12-07-1969), veuve de Sévère Desaulniers (18?-19?) en l’église de Saint-Stanislas-Kostka à Ascot Corner. Le nouveau couple a quatre enfants, nés dans le canton d’Ascot sauf le dernier : Yvonne (09-07-1912—canton d’Ascot 09-10-1912), Thérèse (08-04-1914—Sherbrooke 03-11-2005), Adolphe (19-01-1917—Sherbrooke 05-04-2018) et Gérard (Sherbrooke 01-03-1923—Sherbrooke 13-07-2002). Éva avait déjà trois autres enfants nés à Ascot Corner : Alcide (17-12-1903—?), Richard (06-08-1907—Sherbrooke 02-01-1942) et Henri (13-01-1910—Sherbrooke 05-08-1992).
Vers les années 1920, Alfred Champigny s’établit sur le lot 27A chemin Monfet dans le canton d’Ascot, chemin qui porte aujourd’hui son nom. En plus d’être cultivateur, il travaille de nuit pendant plus de 40 ans comme opérateur de bouilloire à la briqueterie d’Ascot Corner. Son frère Émérilde possède une terre voisine (lot 26A) et s’y construit un camp tout en demeurant sur la ruelle Blouin (rue Chalifoux depuis 1949) à Sherbrooke. Alfred décède à sa résidence du chemin Champigny, le 21 décembre 1954. Il est inhumé avec sa troisième épouse dans le cimetière de Saint-Stanislas à Ascot Corner.

Monument funéraire d’Alfred Champigny, Cimetière Saint-Stanislas à Ascot Corner. Source de la photo: FindAGrave.com
La première mention de ce chemin est faite dans le procès-verbal du canton d’Ascot, le 1er octobre 1900, mentionnant une pétition pour le prolongement du chemin qui porte le nom de chemin Monfet jusqu’au lot 28 du rang IV, soit jusqu’au chemin Goddard actuel. Quoiqu’on retrouve encore le nom de Monfet dans des procès-verbaux de 1937, de 1909 à 1938, on le nomme chemin Leblond, mais probablement parce que c’est Joseph Leblond du chemin Duplessis qui est chargé de son entretien. Dans le procès-verbal du 3 décembre 1934, on le désigne enfin sous le nom de chemin Champigny.
Le chemin est redressé et complètement reconstruit en 1951. C’est un cul-de-sac jusqu’à l’ouverture du chemin Goddard en 1967 qui lui donne accès au chemin Duplessis. Le conseil municipal de Sherbrooke modifie le nom en ajoutant le prénom lors de sa réunion du 21 mars 2005 parce qu’il y a une rue du même nom, plus populeuse, dans le secteur de Lennoxville. Le toponyme est officialisé le 4 mai 2006. Le changement entre en vigueur le 15 mai 2006. La rue Champigny dans l’arrondissement de Lennoxville rappelle la mémoire d’un de ses frères, Joseph (1880-1970), depuis 1976.
Renseignements
Anonyme (1998) Ascot Corner 1898-1998. Ascot Corner, p. 15 et 105.
Cimetière de Saint-Joseph-d‘Ély à Valcourt : inhumation de Napoléon Champigny.
Cimetière de Saint-Michel à Sherbrooke : inhumation famille Champigny (lot 88-EST-C).
Cimetière de Saint-Stanislas à Ascot Corner : inhumation Alfred Champigny et Éva Filiault.
Entretien téléphonique de Gérard Coté avec Mario Champigny (petit-fils d’Alfred par Gérard et Thérèse Cyr), le 10 février 2009.
Généalogie Québec, Famille Champigny. Fichiers Lafrance et Connolly, https://www.genealogiequebec.com/membership/fr/connolly, consulté le 17 janvier 2024
Labrecque, Nicole et Labrecque, Roger (2000) Ville de Fleurimont : Toponymie et événements majeurs, 1937-2000. Ville de Fleurimont, Fleurimont, p. 30 et 96.
Recensements du Canada de 1881 (cant d’Ély), 1891 (Brompton Gore). 1901 (canton d’Ascot) et 1911 (Sherbrooke).
Rencontre de Jean-Marie Dubois avec Laurent Champigny (fils de Désiré, fils d’Émérilde) au 677, 12e Avenue Nord, condo 1214c à Sherbrooke, le 22 janvier 2024
Tessier, André (2004) Chemin Champigny. Comité de toponymie de la Ville de Sherbrooke, 2 p.
Tessier, André (2008) Chemins Monfet, Leblond et Champigny. Comité de toponymie de la Ville de Sherbrooke, 6 p.
Gérard Coté (Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot) et Jean-Marie Dubois (Université de Sherbrooke)
23 janvier 2024
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