Cette chronique régulière traite du patrimoine toponymique de la Ville de Sherbrooke. Ces articles nous viennent de Jean-Marie Dubois, membre émérite de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est, et de Gérard Coté, membre de la Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot.
Aujourd’hui, nous faisons connaissance avec le parc Alguéric-Bussière, afin de commémorer la mémoire du fondateur de la paroisse de l’Immaculée-Conception de Sherbrooke.
Temps de lecture estimé – 7 minutes
*****

Alguéric-Bussière, Parc
Fondateur de la paroisse de l’Immaculée-Conception (1869-1962)

Photo : Paroisse Immaculée-Conception, Sherbrooke, 1909-1984. Les Éditions Louis-Bilodeau, Sherbrooke, 1984, p. 11.
En mai 1946, la Ville de Sherbrooke achète de Lorenzo Dubois le terrain de ce futur parc. Le terrain est en friche et le ruisseau de l’Hospice le borne à ciel ouvert du côté ouest. De plus, la Ville possède la sortie nord de cet espace qui avait été planifiée comme le prolongement de la rue McIntosh. On commence à aménager ce parc de voisinage de près de 0,6 ha de superficie plusieurs années avant 1956 en canalisant de façon souterraine le ruisseau et en y installant un terrain de tennis double ainsi qu’une patinoire l’hiver.
Un petit bâtiment de service en briques est construit en 1957 ou 1958. Le terrain de tennis est éclairé au début des années 1960 et des jeux d’enfants sont installés entre 1966 et 1971 près de l’école Bussières. Il n’y a plus de trace de patinoire après 1972. Le tennis disparaît au milieu des années 1980. En 1992-1993, on aménage un terrain de basketball sur l’ancien tennis, on trace un sentier circulaire gravelé et on installe des jeux modulaires, des balançoires ainsi que du mobilier urbain.
Au départ, on désigne le parc tout simplement par le nom de la paroisse, soit parc Saint-Joseph. Le nom de Bussière lui est attribué de façon populaire vers 1956 parce qu’il jouxte l’école du même nom, construite en 1953 (pavillon Belvédère de l’école des Quatre-Vents depuis 2000). Le nom est formellement attribué par le conseil municipal de Sherbrooke lors de sa réunion du 10 octobre 1961. Finalement, à la suite de la révision des noms de parcs par le comité de toponymie de la Ville de Sherbrooke, le nom actuel lui est attribué par le conseil municipal, le 5 septembre 2000. Le toponyme est officialisé par la Commission de toponymie du Québec, le 5 juin 2001.
Joseph Alguéric Bussière est né à Sainte-Anne-de-Larochelle, le 23 octobre 1869. Il est l’aîné d’au moins six enfants de Rose-Anne Vel Sansoucy (Saint-Ours 02-06-1849—Manchester, New Hampshire 19-05-1935) et de Cyrille Bussière (?-09-1845—Manchester, New Hampshire 03-07-1911), aubergiste et marchand. Ceux-ci s’étaient épousés en l’église de Sainte-Anne, à Sainte-Anne-de-Larochelle, le 18 janvier 1869. Alguéric fait ses études classiques et théologiques au Séminaire Saint-Charles-Borromée (Séminaire de Sherbrooke depuis 1959).
Il est ordonné prêtre par Mgr Antoine Racine [voir rue Racine, parc Antoine-Racine, pavillon de Monseigneur-Racine et Centre d’archives Monseigneur-Antoine-Racine], le 10 juillet 1892 en la cathédrale de Saint-Michel. En 1892-1893, il est professeur au Séminaire. Il est ensuite vicaire dans les paroisses de Saint-Hippolyte à Wotton en 1893-1894, du Sacré-Cœur à Stanstead en 1894-1895, de Saint-Patrice à Magog en 1895-1896 et de Sainte-Anne à Sainte-Anne-de-Larochelle en 1896-1897.
De 1897 à 1904, il est curé de la paroisse de Saint-Adolphe à Dudswell et, de 1904 à 1909, il est curé de la paroisse de Saint-Julien à Saint-Julien. En 1909, il est le curé fondateur de la paroisse de l’Immaculée-Conception-de-la-Très-Sainte-Vierge-Marie à Sherbrooke. Il demeure curé de cette paroisse jusqu’en 1935 et c’est lui qui fait construire, entre 1930 et 1932, l’église actuelle sur le sous-sol qui servait d’église depuis 1909. Il devient chanoine honoraire en 1926 et chanoine titulaire en 1927.
Il prend sa retraite en 1935. Il termine sa retraite à l’hôpital D’Youville à partir de 1950 et y décède le 22 février 1962. Il est inhumé dans la crypte de la cathédrale de Saint-Michel. Il est un des derniers acteurs des débuts du diocèse de Sherbrooke.
Renseignements
Anonyme (1984) Paroisse Immaculée-Conception, Sherbrooke, 1909-1984. Les Albums souvenirs québécois, Les Éditions Louis-Bilodeau, Sherbrooke, p. 11 et 135.
Anonyme (1996) Paroisse St-Joseph de Sherbrooke 1946-1996. Sherbrooke, p. 171.
Archidiocèse de Sherbrooke (1993) Obituaire du clergé 1874-1993. Sherbrooke, p. 116.
Coté, Gérard (2003), Parc Alguéric-Bussière (Arrondissement du Mont-Bellevue). La Nouvelle, vol.21, no 20, 15-21 janvier 2003, p. 11.
Dubois, Jean-Marie et Coté, Gérard (1999), Toponymie des parcs et espaces verts de la ville de Sherbrooke. Comité de toponymie de la Ville de Sherbrooke, Sherbrooke, p. 2.
Généalogie du Québec et d’Amérique française (2017), Arbre généalogique famille Bussière. https://www.nosorigines.qc.ca/GenealogieQuebec.aspx?genealogie=Bussiere_Cyrille&pid=452103, consulté le 16 juin 2017.
Généalogie Québec, Famille Bussière. Fichier Connolly, https://www.genealogiequebec.com/membership/fr/connolly, consulté le 16 juin 2017.
Mercier, Jean (1964), Autour de Mena’sen. Apostolat de la presse, Sherbrooke, p. 180-181.
Photographies aériennes du Gouvernement du Canada de 1945, conservées à la cartothèque Jean-Marie-Roy de l’Université de Sherbrooke.
Recensement du Canada de 1881 (Stukely Nord).
Gérard Coté (Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot) et Jean-Marie Dubois (Université de Sherbrooke)
20 mai 2020
*****
Cliquez ici pour retourner aux épisodes précédents de cette série.
Cliquez ici pour retourner à la page d’accueil du site pour lire ou relire d’autres articles.
__________
L’Entraide numérique est un site Web de publication d’articles publié par la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est (SGCE) ayant pour objectif le partage des connaissances de nos membres. Il se veut un complément à notre revue L’Entraide généalogique. Ce site Web publie deux fois par semaine, soit les lundis et jeudis, sur des sujets liés à la généalogie, à l’histoire ou au patrimoine québécois. Le site est ouvert à tous, membres et non-membres de la SGCE.






Laisser un commentaire