Le volume VISAGES ESTRIENS – Hommage à nos gens a été publié en 2018 afin de souligner le 50e anniversaire de fondation de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Comme l’indique le titre, ce travail se veut un hommage aux personnalités originaires de la région et qui se sont démarquées tant au niveau international, national, provincial ou régional. Cet ouvrage de référence régional contient les biographies et les lignées généalogiques directes, paternelle et maternelle, de plus de cent cinquante personnalités de chez nous. Il est encore disponible à la vente en vous adressant à la Société ou en le commandant par internet.
Le quotidien La Tribune de Sherbrooke a publié, dans une chronique hebdomadaire intitulée VISAGES ESTRIENS, quelques soixante-quinze articles de ces personnalités estriennes dès janvier 2017. Nous vous présentons aujourd’hui l’une de ces courtes biographies, celle de Mgr Albert Gravel, considéré comme l’historien des Cantons-de-l’Est avec Mgr Maurice O’Bready. Outre ses écrits, il a été membre fondateur de la Société d’histoire des Cantons de l’Est en 1927 dont il fut le directeur des études de 1935 à 1947 et président en 1946.
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Albert Gravel est né à Ville Saint-Laurent, le 6 novembre 1894. Il était le fils de Rose-de-Lima Émila Auclair et d’Aldéric Gravel, cultivateur. Il fit ses études primaires dans une école de rang de Saint-Vincent-de-Paul où ses parents s’étaient installés peu avant le décès de son père, en 1896.

Photo : Legendre, René (1972) Biographies et monographies des Cantons de l’Est, 1971, Les Éditions sherbrookoises, Sherbrooke, p. 200
Il étudia ensuite au Séminaire de Sainte-Thérèse jusqu’en 1914 et compléta sa philosophie au Collège de l’Assomption. Il fit ses études théologiques au Grand Séminaire de Montréal, de 1916 à 1920. En 1920, il fut ordonné prêtre par Mgr Paul LaRocque en la cathédrale de Saint-Michel, à Sherbrooke.
Il œuvra pendant 37 ans dans de nombreuses paroisses du diocèse. Il fut vicaire dans les paroisses Sainte-Praxède de Bromptonville de 1920 à 1922, Saints-Anges de Ham-Nord de 1923 à 1924 et Saint-Edmond de Coaticook de 1924-1925. Il fut curé de la paroisse Notre-Dame-du-Bon-Conseil de Springhill (Nantes) de 1925 à 1938 tout en desservant la paroisse Saint-Ambroise de Milan. Il fut ensuite curé de Saint-Herménégilde, de 1938 à 1945 tout en étant le premier desservant la paroisse Saint-Antoine-Daniel d’Hereford. Il fut enfin curé de la paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc de Sherbrooke de 1945 à 1957. Pendant toutes ces années, il était reconnu pour son franc-parler, son implication sociale auprès des démunis et son sens de la justice sociale.
En 1957, il fut nommé prélat domestique et prit sa retraite. Il devint alors archiviste diocésain jusqu’en 1978. Il publia de nombreux d’ouvrages historiques : Histoire de Bromptonville (1922), Miettes, Croquis et Souvenirs (1923), Histoire de Coaticook (1925), Histoire de Lac-Mégantic (1931), Les Cantons de l’Est (1939), Aux Sources de notre Histoire religieuse dans les Cantons de l’Est (1952), Vade-Mecum du Sherbrookois (1962), L’abbé Élie-J. Auclair et son oeuvre (1963), Obituaire du Clergé séculier de l’Archidiocèse de Sherbrooke (1969). De 1960 à 1967, il publia 24 cahiers intitulés : Pages d’Histoire régionale.
En 1966, il reçut le Prix littéraire Juge-Lemay de la Société Saint-Jean-Baptiste du diocèse de Sherbrooke. De 1967 à 1968, il publia cinq cahiers intitulés : Mélanges historiques. Il publia Obituaire du clergé séculier catholique de Sherbrooke de 1874 à 1968, en 1969 et, en 1972, il publia son autobiographie, sous le titre : Le Monde dans lequel j’ai vécu. Il collabora également à plusieurs journaux dont le Messager Saint-Michel (évêché de Sherbrooke) depuis 1920, le Canada-Français et La Tribune.
Il décéda à l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke, le 23 juin 1978. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Vincent-de-Paul, à Laval.
Il est considéré comme l’historien des Cantons-de-l’Est avec Mgr Maurice O’Bready. Outre ses écrits, il a été membre fondateur de la Société d’histoire des Cantons de l’Est en 1927 dont il fut le directeur des études de 1935 à 1947 et président en 1946. Il faut aussi un des organisateurs du « faux » centenaire de Sherbrooke en 1937. Une plaque de bronze, installée en 1967 par des amis de Nouvelle-Angleterre sur la résidence du 1643 de la rue Marcil où il a demeuré de 1957 à 1977, rappelait son souvenir. Cette plaque a disparu avant la vente de la résidence en 1977 à Paul-Émile Bélanger qui l’habite toujours. Son souvenir est aussi rappelé par la rue Gravel depuis 1963 et le pont Monseigneur-Albert-Gravel, sur la rivière Saint-François dans le secteur de Bromptonville, depuis 2005.
Recherche : Gérard Coté, Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot et Jean-Marie Dubois, Université de Sherbrooke.

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