Cette chronique traite du patrimoine toponymique de la Ville de Sherbrooke. Ces chroniques régulières nous viennent de Jean-Marie Dubois, membre émérite de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est, et de Gérard Coté, membre de la Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot.
Aujourd’hui, nous prenons la direction du secteur du Carrefour de la Ville de Sherbrooke vers le parc Albany-Charest, nommé en l’honneur d’Albany Charest (1911-1993). Il fut cultivateur, conseiller municipal et promoteur foncier.

Source: Commission de toponymie du Québec.
Temps de lecture estimé – 8 minutes
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Albany-Charest, Parc
Cultivateur, conseiller municipal et promoteur foncier (1911-1993)
Albany Charest est né à Sherbrooke, le 25 avril 1911. Il épouse Aurore Boisvert (Saint-Élie-d’Orford 27-04-1922—Sherbrooke 20-09-2020), le 10 janvier 1942, en l’église de Saint-Martin-de-Tours, à Malartic en Abitibi, où le père d’Aurore, Alexandre, possède un moulin à scie. Le couple a deux enfants, nés à Sherbrooke : Marguerite, homéopathe et infirmière à Info-Santé à Montréal, et Jean-Luc, actuaire au BMO Harris Private Banking, à Montréal.

Photo : courtoisie d’Aurore Boisvert-Charest, Sherbrooke (décédée)
Albany est le dixième des 11 enfants de Marie Délia Boucher (baptisée à Drummondville 21-07-1870—Sherbrooke 05-02-1954) et de Joseph Charest (Saint-Apollinaire 1865—Sherbrooke 21-12-1921). Ceux-ci s’étaient épousés en la cathédrale de Saint-Michel, à Sherbrooke, le 22 février 1892. Joseph est entrepreneur en construction à Saint-Élie-d’Orford et fait chantier ailleurs dans les Cantons-de-l’Est, tandis que Marie est commis-comptable pour l’entreprise de son mari et pour la ferme Charest (ancienne ferme Boucher).
La mère d’Albany lui cède la terre familiale en 1932 pour 6 000 $. Cette terre est le lot 110 (ancien lot 10) du rang III du canton d’Orford approximativement localisé entre la rivière Magog et la rue des Chênes ainsi qu’entre la rue des Érables et le boulevard Lionel-Groulx (au nord de la rue King Ouest) et la rue des Quatre-Pins (au sud de la rue King Ouest). Elle-même l’avait eue, en 1921, de son époux, Joseph Charest, qui l’avait achetée 2 500 $, en 1907, de sa belle-mère, Marie Bibeau (Boucher). Marie Bibeau l’avait auparavant obtenue, en 1893, de son époux, Antoine Boucher qui l’avait achetée 2 000 $ d’Édouard Duguay en 1884 en arrivant de Manville, au Rhode Island. Édouard Duguay l’avait lui-même achetée 1 500 $, en 1871, de Luce Dufresne (1819-1879) [voir rue Luce-Dufresne], sœur de monseigneur Alfred-Élie Dufresne (1826-1891) [voir parc Alfred-Élie-Dufresne].
Albany commence ses études à l’école du Centre et fait son cours commercial au Séminaire Saint-Charles-Borromée (Séminaire de Sherbrooke depuis 1959). Par la suite, en 1961, il obtient un certificat de formation spécialisée de la Commission d’apprentissage des métiers de la construction au Centre d’apprentissage de Sherbrooke. À temps partiel, de 1966 à 1968 tant au Collège de Sherbrooke qu’à l’Université de Sherbrooke, il suit les cours en évaluation de l’Institut canadien des évaluateurs et obtient, en 1969, un diplôme de la Corporation des évaluateurs agréés du Québec. Il demeurera membre de cette corporation de 1969 à 1972. De son côté, Aurore est titulaire d’un diplôme du Sullivan Business College (actuellement Sullivan University) de Chicago (1966), d’un baccalauréat en service social de l’Université de Sherbrooke (1978) et d’un diplôme de la Société canadienne de graphoanalyse (1979).
De 1932 jusqu’à l’incendie de ses bâtiments, en 1944, Albany cultive sa terre de 85 acres et élève des vaches laitières. De 1944 à 1946, il est conseiller de la municipalité du canton d’Orford et, de 1946 à 1947, il en est le secrétaire-trésorier. De 1944 (et surtout après l’annexion de 1947 à la ville de Sherbrooke) à environ 1960, il subdivise sa terre pour vendre ou construire des lots. De 1960 à 1967, il est commis-comptable des Entreprises Wilfrid Caouette Frères Inc. et, pendant quelques années jusqu’en 1967, il est conseiller de surveillance et fait partie du Bureau de direction à la Caisse populaire Desjardins de Saint-Jean-de-Brébeuf.
Albany Charest était une personne impliquée et respectée dans son milieu, et ce tant au plan municipal que paroissial. En effet, en plus de ses fonctions municipales dans le canton d’Orford, il a été un des fondateurs de la paroisse de Saint-Boniface, en 1952, et il y a été marguillier dès le départ, de 1952 à 1954. Il est également à l’origine du développement domiciliaire avec des noms d’arbres au nord de la rue du Bocage qui se construit d’environ 1957 à 1988. En 1979, il y déménage sa maison, construite en 1946 au 2765 de la rue King Ouest (côté est du boulevard) et qui avait été expropriée depuis 1968 pour construire le boulevard Lionel-Groulx.
Albany Charest décède à Sherbrooke, le 16 novembre 1993. Son épouse continue d’habiter la maison du 190 de la rue des Érables qui est vendue vers 2020.
Albany Charest est inhumé dans le lot familial des Charest au cimetière Saint-Michel. Fait intéressant, on y trouve d’ailleurs un monument commandé par Marie Boucher lors du décès de son époux, Joseph Charest. Ce monument de bronze, désigné sous le nom de Pleureuse a été commandé, en 1922, au célèbre sculpteur Henri Hébert et livré, en 1923.

Monument funéraire Albany Charest, Cimetière Saint-Michel à Sherbrooke.
Le parc est un îlot de verdure de 0,42 ha de superficie, aménagé en 1986-1987 sous le nom de parc des Chênes, nom de la rue adjacente. Le site du parc, qui devait être loti, est acheté par les riverains et donné à la Ville pour en faire un parc. À sa réunion du 2 septembre 2008, le Conseil municipal de la Ville de Sherbrooke lui donne le nom actuel. Le toponyme est officialisé par la Commission de toponymie du Québec le 6 novembre 2008. Un panneau d’interprétation sur la famille Charest, composé par Jean-Marie Dubois y est installé depuis 2010. Le parc est un lieu boisé et, comme mobilier urbain, on n’y trouve que quatre bancs et, depuis l’été 2020, une poubelle.
Renseignements
Dubois, Jean-Marie et Coté, Gérard (2011) Albany Charest : cultivateur et promoteur foncier (1911-1993). Le Montcalm (journal du district de Montcalm), no 2, automne 2011, p. 3.
Généalogie Québec, Famille Charest. Fichiers Connolly et Lafrance, https://www.genealogiequebec.com/membership/searchConnolly.aspx, consulté le 12 mai 2009.
Rencontres de Jean-Marie Dubois avec Aurore Boisvert-Charest (190, rue des Érables, Sherbrooke), les 20 et 26 janvier 2003 et le 9 décembre 2010 ; vérifications par Jean-Luc Charest ; jlcharest@orientationfinance.com) le 9 décembre 2010.
Musée du Québec (2000) Henri Hébert 1884-1950 un sculpteur moderne. Québec, p. 130-131.
Jean-Marie Dubois (Université de Sherbrooke) et Gérard Coté (Société d’histoire et du musée de Lennoxville-Ascot)
28 septembre 2020
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