Le volume VISAGES ESTRIENS – Hommage à nos gens a été publié en 2018 afin de souligner le 50^e anniversaire de fondation de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Comme l’indique le titre, ce travail se veut un hommage aux personnalités originaires de la région qui se sont démarquées tant au niveau international, national, provincial ou régional. Cet ouvrage de référence régional contient les biographies et les lignées généalogiques directes, paternelle et maternelle, de plus de cent cinquante personnalités de chez nous. Il est encore disponible à la vente en vous adressant à la Société ou en le commandant par internet.

Le journal La Tribune de Sherbrooke a publié, dans une chronique hebdomadaire intitulée VISAGES ESTRIENS, quelques soixante-quinze articles de ces personnalités estriennes dès janvier 2017. Nous vous présentons aujourd’hui l’une de ces courtes biographies, celle de Léonard Dumoulin alias Jack Renault (Renaud), de Notre-Dame-des-Bois, une personnalité hors du commun.

Temps de lecture estimé – 8 minutes

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Léonard Dumoulin, alias Jack Renaud, naît à Notre-Dame-des-Bois, le 18 janvier 1895. Il était le fils de Joseph Dumoulin et de Marie Sévigny. Au milieu des années 1910, il déménage à Montréal où il gagne sa vie comme agent de la circulation. C’est au gymnase de l’Association athlétique de la police de Montréal qu’il fait ses débuts dans la boxe. Il participe à plusieurs tournois de boxe amateur à Montréal, Québec et Sherbrooke.

C’est en 1918 que Léonard quitte les forces policières pour son premier combat chez les professionnels, contre Kansas Jackson à Sherbrooke, le 1^er avril 1918. Le combat se termine par un verdict contesté, mais en sa faveur.

En 1919, n’ayant pas obtenu au Québec autant de succès que prévu, le pugiliste de 24 ans décide de tenter sa chance outre frontière. Il se rend à New Bedford, MA, où la boxe professionnelle connaît une grande popularité. C’est là qu’il prend le nom de Jack Renaud et qu’il aura l’occasion de se mesurer à des adversaires de taille, tels Porky Flynn, Battling Levinski, Harry Greb et autres.

Dans l’arène, Jack Renaud manque d’agressivité. Il semble retenir ses coups et ne cherche pas à finir ses rivaux, ce que lui reprochent ses entraîneurs et les amateurs de ce sport. Au printemps 1921, Leo P. Flynn, une des figures dominantes de la boxe professionnelle, entre dans la vie de Jack. Ce contact avec Flynn, qui deviendra son agent, lui permet de devenir le second partenaire d’entraînement de Jack Dempsey à Atlantic City, NJ., en vue de son combat contre le légendaire Georges Carpentier.

Léonard Dumoulin, alias Jack Renault. Photo : www.sportetsociete.com/actualites/69/

Grâce à Flynn, l’ex-policier améliore sa forme physique, et son poids lui permet maintenant d’évoluer dans la classe des poids lourds. En 1923, sa carrière connaît une progression fulgurante. Il défait des adversaires de taille : George Godfrey le 9 mars, Fred Fulton le 12 mai et Floyd Johnson le 2 novembre. Au cours de cette année 1923, Jack Renaud ne livre pas moins de quatorze combats, avec onze victoires, aux États-Unis, à Cuba et à Montréal. Il était devenu un aspirant à la couronne, mais Jack Dempsey n’a pas combattu entre 1923 et 1926. Renaud a maintenant 29 ans. D’autres aspirants au titre, tels que Luis Angelo Firpo, n’étaient pas intéressés à rencontrer le « boulet de canon » canadien.

Homme charmant, Jack Renaud s’intéresse au golf et prend goût au style de vie des grandes célébrités, qu’il côtoie tous les jours entre ses séances d’entraînement dans l’arène. Il se lie d’amitié avec son idole Jack Dempsey. L’argent qu’il récolte de ses combats et la vie qu’il mène contribuent à son déclin. En 1924-1925, Jack Renaud perd par décisions controversées aux mains des Quentin Romeo Rojas, Jack Sharkey et George Godfrey. À la suite de ces événements, son intérêt pour la boxe diminue considérablement. Il se permet de faire du cinéma et joue dans un film important (Knockout Reilly) aux côtés de Richard Dix, un acteur de renommée. Il effectue un retour à la boxe et affronte des boxeurs de grand nom, Jack Delaney (1927), Tommy Loughran (1930) et Young Stribling (1932), avant de prendre sa retraite.

Jack Renaud n’a jamais été champion du monde, ce qu’il aurait probablement réalisé s’il avait été mieux entouré et s’il avait manifesté plus de discipline.

Au cours des années qui suivent, Jack Renault roule sa bosse aux États-Unis où il occupe différents emplois notamment à Long Island et en Californie. En 1961, sur l’invitation de son frère Wilfrid, officier de douanes, il vient demeurer chez lui avec sa compagne Emma qui quittera Beebe après quelques années.

Les membres de sa famille gardent le souvenir d’une bonne personne, discrète et spirituelle. Il aimait raconter des histoires et mettre son entourage à l’aise. Léonard Dumoulin décède dans un hôpital de Sherbrooke, le 28 juillet 1967. Ses restes reposent au cimetière Mont Ste-Marie à Stanstead et l’épitaphe porte l’inscription suivante : Dumoulin, Jack L. Renaud.

Généalogie – Léonard Dumoulin, Notre-Dame-des-Bois

Recherche : Serge Gaudreau, Société d’histoire de Magog. Photo : www.sportetsociete.com/actualites/69/

Recherche généalogique – Denis Beaulieu, Société de généalogie des Cantons-de-l’Est.

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