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La biographie de Jérôme-Adolphe Chicoyne – Épisode 2

Dans ce deuxième épisode de la vie mouvementée de Jérôme-Adolphe Chicoyne, on doit commencer par le début – généralement moins palpitant – et on parle des ancêtres et des parents de Jérôme-Adolphe Chicoyne.

Cette série est tirée du livre de Denis Beaulieu:  »Jérôme-Adolphe Chicoyne, avocat, journaliste. agent d’immigration et de colonisation, entrepreneur, développeur, maire, député ».

Temps de lecture estimé – 13 minutes

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Chapitre 1 – 1844-1866, Sa famille et sa jeunesse

Le premier Chicoine venu de France fut Pierre Chicoine. Il naquit à Channay-sur-Lathan, dans l’Anjou, le 7 février 1639, de l’union de Gilles Chicoine et de Perrine Boisaubert. Voici ce que nous dit le Centre de généalogie francophone d’Amérique au sujet de la famille Chicoine :

On ne connaît pas la date exacte de son arrivée en Nouvelle-France. Il semblerait que c’est en 1662 qu’il entreprit de traverser l’Atlantique, car en 1663, on retrouvait son nom sur la liste des membres de l’escouade de la milice de la Sainte-Famille de Montréal, instaurée par Maisonneuve.

Le 26 juillet 1666, Pierre Chicoine recevait une première concession de terre de 2 arpents de large par quinze de long, sur le bord de la Grande-Rivière-St-Laurent. Curieusement, au recensement de 1667, on lisait : « engagé chez Mathurin Langevin dit Lacroix ». L’année suivante, soit en 1668, il revendait sa terre à Pierre Lorrain pour 90 livres tournois.

En 1670, il décidait de prendre épouse parmi les filles du roi, il arrêta son choix sur Madeleine Chrétien, une parisienne, née en 1641 à Saint-Eustache, du mariage de Toussaint et Françoise Bertault.

C’est en 1678, en la présence de Jean Talon lui-même, que Pierre Chicoine contractait une transaction vraiment importante; en effet, il s’associa à la famille Boisseau, à parts égales, pour se porter acquéreur de la seigneurie de Vitré. Au recensement de 1681, les Chicoine vivaient toujours sur leurs terres du fief,  qui portaient maintenant les noms de Bellevue, Chicoine et la Boisselière.

En 1688, à nouveau il achetait une terre des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal, sur la rue St-Jean-Baptiste. Tel que stipulé dans les conditions de la vente, en 1690, sur le niveau de ladite rue St-Jean, il construisit les 2 maisons exigées, c’est alors qu’on le nommait « habitant de Montréal ».

Pierre Chicoine mourait entre les mois d’avril et de juillet 1692. Sa femme, qui lui avait donné 3 fils et 6 filles, était une femme d’affaires avertie; elle se maria à Louis-Odet de Piercot, sieur de Franque et de Bailleul. Elle n’a pas eu d’autres enfants et s’éteignit le 27 février 1709.

Les Chicoine laissèrent derrière eux une nombreuse descendance, y compris ceux qui ont adopté le nom de Dozois.

Tous les ancêtres de J.A. Chicoyne vécurent dans leur fief Bellevue, à Verchères. Voici comment J.A. Chicoyne, dans ses mémoires, nous décrit la venue de son père à Saint-Pie :

Mon père ayant épousé la fille d’un des plus anciens colons de Maska (nom que les habitants de Verchères donnait alors à St-Hyacinthe) Dorothée Deslandes dit Champigny, résolut de quitter Verchères et vint s’établir à l’endroit où je suis né pour y défricher une terre que lui avait donné son beau-père.

Voici ce que nous dit la Ville de Saint-Pie au sujet de l’histoire de cette municipalité :

La paroisse de Saint-Pie est comprise dans le territoire des seigneuries de Mondelet, Yamaska, Dessaules et Debartzch. La paroisse fut érigée canoniquement en 1828 et civilement en 1835, sous le nom de Saint-Pie.

Album de photos de la famille Chicoyne.

C’est en 1795 qu’un dénommé Beauregard s’enfonça dans la forêt pour se rendre au rapide du village actuel de Saint-Pie et y établir un moulin à scie. Il fut rejoint par des colons dont on retrouve la trace en 1803 : Antoine Lucier, J.-B. Denonville et Louis Drolet.

Vers 1832, l’américain George W. Bridgeman, apparut à l’actuel Émileville. Il acheta le pouvoir d’eau et se mit à l’exploiter en construisant de vastes tanneries et une scierie. Les industries ainsi mises sur pied firent prendre au village naissant de l’actuel Émileville, un essor considérable, si bien qu’en 1846, on comptait plus de cinquante maisons. L’américain A. Simpson fit l’acquisition des biens de Bridgeman. Simpson fut un grand bâtisseur. Les successeurs de Simpson furent les frères Euclide et Amédée Roy.

À partir de 1867, le village actuel avait déjà une certaine importance. On y retrouvait un moulin à scie, un autre à farine et une trentaine de maisons habitées. Il portait le nom de ‘’Village Bistodeau’’ nommé d’après Monsieur Joseph Bistodeau, riche marchand de Saint-Hyacinthe et propriétaire important de vastes domaines à Saint- Pie, qui avait donné à la Paroisse les terrains pour la construction de l’église.

En 1855, la municipalité de la Paroisse a été créée. Il faudra attendre jusqu’en 1904 pour voir le Village actuel érigé en municipalité séparée de la Paroisse Saint-Pie.

Les plus anciennes familles de Saint-Pie ont pour nom : Benoit, Beaudry, Beauregard, Blais, Bousquet, Charron, Chicoine, Cordeau, Despars, Grisé, Lussier, Ménard, Normandin, Morin, Plamondon, Pontbriand, Roy, St-Pierre, Tétreault, Théberge.

C’est ainsi que Jérôme-Adolphe Chicoyne, fils de Jérôme Chicoine, cultivateur, et de Dorothée Deslandes dit Champigny, naquit à Saint-Pie, le 22 août 1844. Toujours dans ses mémoires, il nous décrit l’endroit exact de sa naissance :

Je suis né dans la paroisse de Saint-Pie, à environ une lieue du village de ce nom; à cet endroit charmant, où les « Côtes de Saint-Dominique » couronnées de forêts majestueuses, coupent le Rang Saint-François. La propriété de mon père se trouvait sur le versant Nord des « Côtes » que je viens de nommer, et à quatre ou cinq arpents en deça de la digue construite sur le « Ruisseau de la Snelle ».

La maison natale de Jérôme-Adolphe Chicoyne, à Saint-Pie, 661, rang Bas Petit-Saint-François.

À sa naissance, Jérôme-Adolphe fut le troisième enfant de la famille Chicoine. Le 30 août 1840, l’aîné, Joseph, naquit à Verchères et le 30 mai 1842, Célina, à Saint-Pie. C’est donc dire que vers 1841, le père, Jérôme Chicoine, déménagea sa famille de Verchères à Saint-Pie, sur une terre que lui avait donnée son beau-père sur le rang du Petit Saint-François. Par la suite, sept autres enfants vinrent s’ajouter : Alfred, né le 16 octobre 1846, Isaïe-Antoine, né le 25 septembre 1848 et décédé le 13 mai 1853, Valérie, née le 22 janvier 1851, Hormidas, né le 19 août 1853 et décédé le 24 décembre 1855, Michel-Adolphe, né le 11 décembre 1855, Malvina, née entre 1856 et 1860, et Emma, née le 4 octobre 1860. Huit des dix enfants naquirent à Saint-Pie, à l’exception de Joseph et de Malvina.

Monsieur et Madame Jérôme Chicoine, parents de Jérôme-Adolphe.

Je tiens à faire remarquer que dans tous les documents et les registres paroissiaux, le nom Chicoine est toujours écrit avec un « i », tandis que Jérôme-Adolphe et sa famille l’ont généralement écrit avec un « y », Chicoyne.

À partir des répertoires des baptêmes, des mariages et des sépultures des paroisses de Saint-Hyacinthe-le-Confesseur et de Notre-Dame-du-Rosaire de Saint-Hyacinthe, des informations puisées dans la banque centrale du Centre de généalogie francophone d’Amérique et des notes manuscrites de J.A. Chicoyne, j’ai pu établir la généalogie de celui-ci. Nous retrouvons ici les lignées ascendantes paternelle, Chicoine dit Dozois, et maternelle, Deslandes dit Champigny.

J.A. Chicoyne nous parle très peu de ses parents, toutefois dans son album de photographies, nous en retrouvons une de son père et de sa mère, qui curieusement, se trouve être la dernière photo de l’album.

Lignée ascendante paternelle de Jérôme-Adolphe Chicoyne

1ère génération
Gilles Chicoine, né vers 1610 ou 1614 à Channay-sur-Lathan, Anjou, France. Il a épousé Perrine Boisaubert, avant 1636 ou 1639 à Channay-sur-Lathan, Anjou, France, née en France, décédée le 5 février 1664 à Channay- sur-Lathan, Anjou, France, sépulture le 5 février 1664 à Channay-sur-Lathan, Anjou, France.

2e génération
Pierre Chicoine, né le 7 février 1639 à Channay-sur-Lathan, Anjou, France, décédé le 25 mars 1698 à Montréal, Qc. Il a épousé Madeleine Chrétien, le 20 octobre 1670 à Montréal, Qc, née vers 1641 à Saint-Eustache-de-Paris, France, (fille de Toussaint Chrétien et Françoise Bertault), décédée le 25 février 1709 à Contrecoeur, Qc, sépulture le 27 février 1709 à Contrecoeur, Qc.

3e génération
Pierre Chicoine dit Dozois , né le 12 décembre 1676 à Longueuil, Qc, décédé le 12 juin 1736 à Verchères, Qc, sépulture le 14 juin 1736 à Verchères, Qc. Il a épousé (1ère noce) Marie-Anne Bétournay, le 31 mai 1700 à Montréal, Qc, née le 23 mai 1684 à Repentigny, Qc, (fille d’Adrien Bétournay dit Laviolette et Marie Deshayes), décédée le 23 mars 1726 à Verchères, Qc. Il a épousé (2e noce) Marie-Anne Bourgault dit Lacroix, le 9 juillet 1727 à Contrecoeur, Qc, (fille de Gilles Bourgault dit Lacroix et Marthe Gazaille dit St-Germain).

4e génération
François Chicoine dit Dozois, né le 20 août 1714 à Verchères, Qc. Il a épousé Françoise Dansereau, le 1er juillet 1737 à Verchères, Qc, (fille de Pierre Dansereau et Angélique Abirou dit Sansfaçon).

5e génération
Jean-Baptiste Chicoine dit Dozois, né le 11 décembre 1743 à Verchères, Qc. Il a épousé Marie-Josephte Meunier dit Lapierre, le 28 janvier 1771 à Verchères, Qc, (fille de Pierre Meunier dit Lapierre et Jeanne Charon dit Ducharme).

6e génération
Joseph Chicoine dit Dozois, né le 22 août 1779 à Verchères, Qc. Il a épousé Marie-Josephte Dalpé dit Pariseau, le 10 février 1806 à Varennes, Qc, (fille de Gabriel Dalpé dit Pariseau et Marie-Josephte Guyon dit Lemoine).

7e génération
Jérôme Chicoine dit Dozois, né le 20 septembre 1814 à Verchères, Qc, décédé le 14 avril 1905 à Saint-Pie, Qc, sépulture le 17 avril 1905 à Saint-Pie Qc. Il a épousé Dorothée Deslandes dit Champigny, le 1er octobre 1839 à Saint-Hyacinthe, Qc, (fille d’Amable Deslandes dit Champigny et Marie-Marguerite Coiteux), née en 1821, décédée le 21 avril 1914 à Saint-Hyacinthe, Qc, sépulture le 23 avril 1914 à Saint-Pie, Qc..

8e génération
Jérôme-Adolphe Chicoyne, né le 22 août 1844 à Saint-Pie-de-Bagot, Qc, décédé le 30 septembre 1910 à Saint-Hyacinthe, Qc, sépulture le 3 octobre 1910 à Saint-Hyacinthe, Qc. Il a épousé Caroline Perrault, le 7 janvier 1868 à Saint-Hyacinthe, Qc, (fille d’Élie Perrault et Sophronie Marcotte), née le 8 avril 1848 à Saint-Antoine-sur-Richelieu, Qc, décédée le 27 décembre 1915 à Saint-Hyacinthe, Qc, sépulture le 29 décembre 1915 à Saint-Hyacinthe, Qc.

Lignée ascendante maternelle de Jérôme-Adolphe Chicoyne

1ère génération

Philippe Deslandes, né en France. Il a épousé Anne Delost, avant le 31 décembre 1663 en France.

2e génération
Jean-Baptiste Deslandes dit Champigny, né vers 1663 à Paris, France, décédé le 15 septembre 1710 à Montréal. Il a épousé (1ère noce) Marie-Élisabeth-Isabelle Ronceray dit Breton, le 24 novembre 1688 à Boucherville, Qc. (fille de Jean Ronceray dit Breton et Marie-Jeanne Servinien). Il a épousé (2e noce) Marie- Madeleine Galarneau, le 24 octobre 1701 à Montréal, Qc, (fille de Jacques Galarneau et Marie-Jacqueline Néron).

3e génération
Jean-Baptiste Deslandes dit Champigny, né 10 novembre 1689 à Boucherville, Qc, décédé le 10 décembre 1760 à Saint-Antoine-sur-Richelieu, Qc. Il a épousé (1ère noce) Marie-Josephte Seran dit Lespagnol, le 26 août 1714 à Montréal, Qc, (fille de Joseph Seran dit Lespagnol et Marie-Marguerite Viard). Il a épousé (2e noce) Marie-Marguerite Jarret dit Beauregard, le 18 avril 1733 à Verchères, Qc, (fille de Louis Jarret dit Beauregard et Marguerite Aubin dit St-Aubin).

4e génération
Joseph Deslandes dit Champigny, né le 2 janvier 1718 à Montréal, Qc, décédé le 4 mars 1759 à Saint-Antoine-sur-Richelieu, Qc. Il a épousé Marie-Catherine Jarret dit Beauregard, le 6 février 1741 à Verchères, Qc, (fille de Vincent Jarret dit Beauregard et Marie-Catherine Pineault).

5e génération
Joseph Deslandes dit Champigny, né 7 mars 1743 à Verchères, Qc. Il a épousé Marie-Amable-Louise Hogue, le 8 octobre 1764 à Saint-Charles-sur-Richelieu, Qc, (fille de Jean-Baptiste Hogue et Marie-Marguerite Brazeau).

6e génération
Amable Deslandes dit Champigny, né le 11 février 1768 à Saint-Charles-sur-Richelieu, Qc. Il a épousé Marie-Marguerite Coiteux, le 1er août 1796 à Saint-Hyacinthe, Qc, (fille de Joseph Coiteux et Marie-Charlotte Guyon dit Dion).

7e génération
Dorothée Deslandes dit Champigny, née en 1821, décédée le 21 avril 1914 à Saint-Hyacinthe, Qc, sépulture le 23 avril 1914 à Saint-Pie, Qc. Elle a épousé Jérôme Chicoine, le 1er octobre 1839 à Saint-Hyacinthe, Qc, (fils de Joseph Chicoine et Josephte Dalpé dit Pariseau), né le 20 septembre 1814 à Verchères, Qc, décédé le 14 avril 1905 à Saint-Pie, Qc, sépulture le 17 avril 1905 à Saint-Pie Qc.

8e génération
Jérôme-Adolphe Chicoyne, né le 22 août 1844 à Saint-Pie-de-Bagot, Qc, décédé le 30 septembre 1910 à Saint-Hyacinthe, Qc, sépulture le 3 octobre 1910 à Saint-Hyacinthe, Qc. Il a épousé Caroline Perrault, le 7 janvier 1868 à Saint-Hyacinthe, Qc, (fille d’Élie Perrault et Sophronie Marcotte), née le 8 avril 1848 à Saint-Antoine-sur-Richelieu, Qc, décédée le 27 décembre 1915 à Saint-Hyacinthe, Qc, sépulture le 29 décembre 1915 à Saint-Hyacinthe, Qc.

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Dans l’épisode #3 vendredi prochain, ses mémoires de jeunesse.

Extraits du livre ‘‘Jérôme-Adolphe Chicoyne, avocat, journaliste. agent d’immigration et de colonisation, entrepreneur, développeur, maire, député ».


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