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Chroniques de lectures – Nouveautés dans les librairies – Juin 2024

Note: Prenez note que L’Entraide numérique fera relâche lundi. Bonne fête nationale à tous !

De façon régulière, nous surveillons pour vous les récentes parutions dans les librairies à travers cette chronique qui revient au moins une fois par mois et qui se donne comme mandat de couvrir nos domaines prioritaires: la généalogie, l’histoire et le patrimoine, avec un focus sur le Québec en général.

Pour cette chronique de juin, une sélection variée de cinq nouveaux bouquins a retenu notre attention

Tous les livres dont nous parlons sont disponibles en librairie, y compris sur le site Web de ces libraires ou chez les éditeurs, pour livraison à domicile ou en succursale. Basé sur notre expérience des chroniques précédentes, ils sont également rapidement disponibles à la bibliothèque de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est ou encore à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke. En vous renseignant auprès de ces institutions ou encore auprès de votre propre bibliothèque municipale, vous pourrez y réserver et emprunter votre copie si c’est votre préférence.

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Temps de lecture estimé – 18 minutes

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Déjà l’été qui s’installe, ce qui signifie généralement une moins grande quantité de livres à se mettre sous la dent dans les créneaux déjà très étroits de notre chronique mensuelle qui couvre les dernières parutions de livres en librairie. Nous avons quand même retenu une sélection intéressante et variée avec quand même quelques livres que nous gardons en réserve pour notre prochaine chronique.

LOUIS RIEL, PROPHÈTE DU NOUVEAU MONDE

Notre premier bouquin vient tout juste d’apparaître dans les librairies avec un sujet important de notre histoire nationale : Louis Riel. Ecrit par Jean Meyer, Louis Riel, prophète du Nouveau Monde est publié aux Éditions Gallimard.

Au cours des derniers jours, le quotidien Le Devoir, sous la plume du journaliste Christian Rioux, introduisait ce bouquin en liant l’auteur avec son sujet. Je vous invite d’ailleurs à lire cet article très instructif en cliquant sur l’hyperlien au début de ce paragraphe. Voici quelques lignes du début de son article :

Lorsqu’il était étudiant à Paris, où il préparait l’agrégation d’histoire, Jean Meyer découvrit par hasard dans des documents de l’Université de Cambridge une notice de cinq pages consacrée à un chef qui avait dirigé une révolte métisse dans le lointain Manitoba à la fin du XIXe siècle. Ce fut le coup de foudre. Il n’avait alors que 22 ans, mais le nom de Louis Riel ne l’a jamais quitté. Il ne savait pas encore qu’il allait bientôt s’installer au Mexique, où il a notamment écrit une histoire de la Révolution mexicaine. Cette passion le mènera des années plus tard à Montréal et à Ottawa afin de consulter les archives.

Il aura finalement fallu attendre 60 ans après cette première découverte pour que paraisse enfin cette biographie, Louis Riel. Prophète du Nouveau Monde (Gallimard). La première en français depuis très longtemps (…).

Quatrième de couverture : Héros, traître, meurtrier, hérétique, martyr, fou, noble sauvage, agent de l’impérialisme yankee, défenseur des droits des Métis et des Indiens, père de la province du Manitoba et même l’un des fondateurs de la Confédération canadienne. Louis Riel était un chef du peuple métis – groupe ethnique d’origine autochtone et européenne – qui a dirigé deux mouvements de résistance contre le gouvernement canadien. Le premier (1869-1870) aboutit à la création de la province du Manitoba dans l’Ouest canadien et le second (1885) mène à un affrontement militaire, seule guerre ayant eu lieu jusqu’à ce jour sur le sol canadien.

Ce conflit, encouragé par sir John Macdonald, Premier ministre du Canada, en plus de coûter la vie à Louis Riel, valut aux Indiens leur enfermement – aux conséquences encore aujourd’hui tragiques – dans des réserves pendant plus de soixante ans. Aucun autre personnage de l’histoire canadienne n’a suscité autant d’écrits que Louis Riel. Fruit de cinquante années de recherches, l’ouvrage de Jean Meyer consacre la vie de cet homme que J.M.G. Le Clézio nomme « le visionnaire » dans sa préface, celui qui voulait faire du Canada un espace de communion pour les nations.

DES QUÉBÉCOIS EN NORMANDIE

Le prochain bouquin se veut plus contemporain avec la fin de la deuxième guerre mondiale mais il nous ramène aux racines normandes de beaucoup de québécois, dont celles de ma propre famille.

Publié aux Éditions du Boréal ces derniers jours, au moment des commémorations des événements de 1944 – il y a donc 80 ans cette année, ce livre sort à la fois en France et au Québec. Écrit par Frédérick Smith, il porte le titre Des Québécois en Normandie – Du jour J à la libération de Paris.

Je n’ai jamais été friand de bouquins qui racontent les horreurs de la guerre. À ma grande honte il faut l’avouer, à la seule pensée des sacrifices de ces jeunes qui ont donné leurs vies pour nous permettre d’en avoir une meilleure aujourd’hui. Je suis persuadé que je ne suis pas le seul à avoir ces résistances parmi ceux et celles qui liront ces lignes.

J’ai donc décidé de plonger avec la parution de ce livre qui nous ramène au quotidien de cette période de la fin de la deuxième guerre alors que le Canada y jouait un rôle important. Il s’agit d’un bouquin accessible, qui nous emmène dans le quotidien de ces québécois et qui se lit presque comme un roman – à ma grande honte encore une fois pour utiliser ce terme afin de décrire ce livre qui n’a rien d’un roman. Il ira rejoindre la petite pile des bouquins que je me promets de lire au cours des prochains mois. Ces quelques lignes de l’auteur au début du livre nous permettent de lier ces événements tragiques avec notre propre histoire :

Pour resserrer l’étau sur l’armée d’Hitler et amorcer la poussée finale vers Berlin, il faudra aussi débarquer en France, quelque part le long de la Manche. Après quatre longues années d’occupation allemande, les Français voient des milliers de soldats alliés mettre le pied sur les plages de Normandie, le 6 juin 1944. C’est le jour J. À la surprise des habitants qui ont refusé d’évacuer la côte, certains de ces jeunes libérateurs parlent le français chantant du Nouveau Monde.

Les Canadiens français qui en reviendront seront à jamais transformés. D’autres, trop nombreux, pousseront leur dernier souffle dans les bras de l’ancienne mère patrie.

Quatrième de couverture : En suivant pas à pas les soldats canadiens-français du Québec, l’historien Frédéric Smith nous fait revivre le jour J et la campagne de Normandie comme si nous y étions. Il décrit minutieusement chacune des opérations auxquelles ils ont participé. Il nous fait ressentir leur constante cohabitation avec la mort.

Smith a choisi de s’intéresser d’abord au facteur humain et il a puisé abondamment dans les archives privées recueillies auprès des familles des anciens combattants, de même que dans plusieurs récits personnels aujourd’hui introuvables. C’est au quotidien de chacun de ces hommes et de ces femmes – originaires de Sillery, de Montmagny, de Montréal et d’ailleurs au Québec – qu’il s’attarde, aux raisons qui les ont amenés à s’enrôler et aux séquelles psychologiques laissées par l’horreur insoutenable des images imprimées dans leur mémoire.

Ce passionnant récit de la campagne de Normandie constitue d’abord un hommage au courage de ceux et celles qui se sont engagés pour participer aux grands événements qui façonnaient le monde. Nous y croisons aussi des personnages connus, comme les futurs premiers ministres Paul Sauvé et René Lévesque. L’ouvrage comporte en outre de nombreuses cartes et photos inédites.

LES FILLES DE JEANNEHISTOIRES DE VIES ANONYMES, 1658-1915

Le prochain ouvrage est publié à travers Les Éditions du Remue-Ménage. Il s’intitule Les Filles de Jeanne – Histoires de vies anonymes, 1658-1915. En regardant son parcours, son autrice et historienne Andrée Lévesque se spécialise dans les récits qui racontent l’histoire des femmes et du monde ouvrier. Elle a été professeure à l’Université McGill et ses précédents ouvrages indiquent bien ces sujets de prédilection.

Chez le même éditeur, elle a publié au cours des dernières années d’autres ouvrages d’univers semblables dont les biographies suivantes : Éva Circé-Côté, libre-penseuse, 1871-1949 (2010)Scènes de la vie en rouge : l’époque de Jeanne Corbin, 1906-1944 (1999) et Madeleine Parent, militante (2003)

Son plus récent ouvrage, publié ces dernières semaines, nous fait encore découvrir d’autres vies de pionnières de notre histoire, cette fois plutôt anonymes. Le quotidien Le Devoir en résume sommairement le ressenti à travers le journaliste Jean-François Nadeau et son article intitulé ‘‘Les Filles de Jeanne » – les grandes histoires de femmes sans histoire :

 »Dans un livre étoffé et étonnant, où elle propose une histoire originale de la société québécoise, Andrée Lévesque dresse le riche portrait d’un monde de pauvres et d’oubliées, celui d’une lignée de femmes d’ici. Les filles de Jeanne est un livre renversant. C’est l’histoire de la descendance de Jeanne Perrin, arrivée de France sur les bords du Saint-Laurent en 1658. Andrée Lévesque suit le déroulé de sa descendance jusqu’à Maria Mélançon Brisson, décédée en 1915. Entre les deux, dix générations ont passé dans ce qui, bien au-delà d’une fresque, prend l’allure d’une leçon magistrale d’humanité et d’histoire. »

Quatrième de couverture: L’itinéraire de ces discrètes filles de Jeanne nous rappelle que l’histoire d’un peuple n’est pas que le fruit des décisions politiques et économiques. Elle est construite par une infinité de «petites gens», d’acteurs, et surtout d’actrices trop souvent considérées comme «sans qualité». 

Ce récit a bien peu à voir avec le monde politique. Il s’attarde plutôt à l’histoire de paysannes ordinaires, et c’est une même lignée de femmes que l’on suivra, sur trois siècles et dix générations. Tout commence avec Jeanne Perrin, partie de La Rochelle en 1658 pour travailler comme domestique au Cap-de-la-Madeleine. Puis d’une Madeleine à l’autre, d’une Agathe à l’autre, Andrée Lévesque suit les descendantes de Jeanne, jusqu’à Maria Mélançon Brisson, décédée au Témiscamingue en 1915.

Ces anonymes ont heureusement laissé quelques traces dans des contrats notariés, des recensements ou des archives judiciaires, qui ont permis à l’historienne de les mettre en scène, de reconstituer leur vie, en conjecturant un peu, en imaginant parfois, avec en toile de fond le contexte économique et politique de leur époque. Ces cultivatrices, le plus souvent analphabètes et mères de famille nombreuse, avaient plus qu’une histoire singulière. Elles ont façonné l’histoire (…).

HISTOIRE DE LA FACULTÉ DE PHARMACIE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL

Le prochain bouquin n’est probablement pas fait pour tout le monde mais il intéressera certainement les personnes curieuses qui sont toujours désireuses de scruter les méandres de notre histoire québécoise à travers des chemins de traverse différents. On s’intéresse ici au monde scientifique et au monde de l’enseignement. Intitulé Histoire de la Faculté de Pharmacie de l’Université Laval, il est publié aux Éditions Septentrion et est écrit par Gilles Barbeau et Marthe Huot. Les auteurs sont des experts dans ce domaine et liés à l’histoire de l’Université Laval.

Le livre ne s’attarde pas uniquement à l’histoire de cette faculté mais également à l’évolution du sujet depuis les débuts de la Nouvelle-France.

Quatrième de couverture: L’histoire de la Faculté de pharmacie de l’Université Laval est liée intimement à celle de la profession. Alors que le secteur de la santé se structurait, le pharmacien a su y trouver sa place, devenant l’intervenant de première ligne le plus accessible que nous connaissons aujourd’hui.

Le curriculum a donc subi de profonds changements afin de mieux répondre aux besoins croissants du statut de pharmacien. L’École de pharmacie de l’Université Laval, fondée en 1924, qui est devenue une faculté en 1997, a su, par ses activités d’enseignement et de recherche, contribuer au développement des sciences pharmaceutiques. Aujourd’hui, la faculté forme des professionnels de la santé compétents et participe, avec son équipe de chercheurs de haut calibre, à l’amélioration de la santé des populations.

Dans cet ouvrage, Gilles Barbeau et Marthe Huot retracent l’évolution de la transmission des connaissances et l’organisation systémique d’un enseignement universitaire à travers la grande histoire institutionnelle, mais aussi la petite histoire faite de ces anecdotes qui donnent de la couleur à un récit.

AGATHE DE SAINT-PÈRE, ENTREPRENEURE EN NOUVELLE-FRANCE

En terminant cette chronique, voici un autre bouquin publié ces dernières semaines aux mêmes Éditions Septentrion, cette maison québécoise qui se spécialise dans les sujets liés à notre histoire québécoise. Elle publie des dizaines de bouquins chaque année. Son catalogue est riche de centaines de titres publié au fil des années et dont la plupart sont encore disponibles à la vente en consultant leur site internet. Une source sans fin de bons livres dans nos créneaux étroits liés à l’histoire si vous manquez de lectures cet été.

Une de leurs dernières parutions a pour titre Agathe de Saint-Père avec en sous-titre Entrepreneure en Nouvelle-France. Son autrice, Nicolle Forget signe ici son premier ouvrage chez Septentrion mais on lui doit d’autres biographies dont celle de Thérèse Casgrain – La Gauchiste en collier de perles – publiée en 2013.

Laissons parler la quatrième de couverture qui décrit bien ce qui vous attend dans son plus récent livre, le parcours d’une femme hors de l’ordinaire.

Quatrième de couverture: Jamais la Nouvelle-France n’aurait pu se développer sans ces femmes courageuses qui ont quitté la France pour suivre leur mari, s’occuper des malades ou instruire les enfants. Même si Agathe de Saint-Père n’a pas choisi la vie religieuse, son parcours ne se résume pas pour autant à tenir maison entre naissances et décès. Elle commerce pour son propre compte, elle exploite des congés de traite, loue, échange et vend des propriétés, tout en s’occupant des affaires de son mari. Elle passera à l’histoire comme étant la première manufacturière de Ville-Marie au XVIIe siècle.

Nicolle Forget s’appuie sur de nombreuses recherches en archives pour non seulement tracer un portrait original de cette femme entrepreneure, mais aussi rendre compte de la vie dans les débuts de la colonie où tout est à bâtir.

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2 réponses à « Chroniques de lectures – Nouveautés dans les librairies – Juin 2024 »

  1. Très intéressant cette chronique de lecture…. je te félicite et t’encourage à continuer. Tu as le secret de la recherche.

    Merci

    Lise Roy

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    1. Merci beaucoup Lise. C’est effectivement la chronique dont j’entends le plus parler. Passe un bel été!!

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