De façon régulière, nous surveillons pour vous les récentes parutions dans les librairies à travers cette chronique qui revient au moins une fois par mois et qui se donne comme mandat de couvrir nos domaines prioritaires: la généalogie, l’histoire et le patrimoine, avec un focus sur le Québec en général.
Pour cette nouvelle chronique, une sélection de quatre nouveaux bouquins a retenu notre attention.
Tous les livres dont nous parlons sont disponibles en librairie, y compris sur le site Web de ces libraires ou chez les éditeurs, pour livraison à domicile ou en succursale. Basé sur notre expérience des chroniques précédentes, ils sont également rapidement disponibles à la bibliothèque de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est ou encore à la bibliothèque Éva-Senécal de la Ville de Sherbrooke. En vous renseignant auprès de ces institutions ou encore auprès de votre propre bibliothèque municipale, vous pourrez y réserver et emprunter votre copie si cela est votre préférence.
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Ceci est la deuxième chronique de ce mois de juin. Elle vous reviendra à la fin de l’été après notre pause estivale.
Temps de lecture estimé – 15 minutes
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DANS L’OMBRE DU MONT ROYAL – TOME 1 – LE SECRET DE WILFRID LAURIER
Commençons par un livre qui m’a suivi au cours des dernières semaines et que j’avais découvert en librairie un peu par hasard. Écrit par un Sherbrookois en plus.
La page couverture – et le titre – intrigue à prime abord. Surtout ne vous laissez pas intimider par ses 550 pages. Il se lit très bien et il est même idéal pour un roman historique à lire l’été.
Le titre est « Dans l’ombre du Mont Royal ». Il s’agit du premier tome qui porte le nom de « Le secret de Wilfrid Laurier ». Un titre des plus intriguants d’autant plus que les premières pages indiquent plutôt l’histoire d’un groupe de jeunes adultes dans le Montréal de la fin du 19e siècle vivant une vie plutôt bohème dans le monde culturel de la métropole. Cependant, on tombe rapidement dans le monde politique de cette période avec Wilfrid Laurier et l’époque des écoles catholiques du Manitoba. Grand écart? Pas vraiment. Tout est bien amené et la lecture est très intéressante. On se laisse embarquer facilement dans cette histoire qui mêle des éléments fictifs avec des faits historiques, époque pas très souvent visitée en fait dans la littérature.

L’auteur est Sylvain-Claude Filion, un Sherbrookois d’origine, journaliste et chroniqueur de carriëre, passionné d’histoire. Le milieu culturel est aussi un segment qu’il affectionne. Ça se voit tout de suite dès le premier chapitre. On lui doit aussi d’autres publications au cours des dernières années.
Il s’agit du premier tome de ce roman historique. Publié aux Éditions Flammarion Québec. Un deuxième tome suivra. La chroniqueuse Laila Maalouf du journal La Presse + soulignait justement dans un texte publié le 4 mai dernier le « travail de recherche colossal » de l’auteur. C’est effectivement ce qui surprend le plus au fil de la lecture et dès les premières pages. Tout particulièrement les détails concernant la vie culturelle de Montréal de la fin du 19e siècle et la description des rues qui reprennent les noms de rues de cette époque en faisant référence aux noms en usage de nos jours. On croit comprendre assez tôt également la nature du secret lié à Wilfrid Laurier. On se rappelle que cet ancien premier ministre du Canada des débuts de la Confédération venait de Victoriaville, qui trouve également une petite place dans ce récit.
Le texte de la quatrième de couverture que voici vous donnera une bonne idée de ce mélange de fiction et de faits historiques. Si vous aimez les romans historiques québécois, ceci est une suggestion de lecture fortement recommandée si vous cherchez encore des lectures estivales. Vous devriez le trouver facilement en librairie ou chez votre bibliothèque municipale.
Quatrième de couverture: Montréal, 1895. Jean-François Kerouac, jeune artiste de Kamouraska, arrive en ville avec le désir de mener la vie de bohème. Il intègre un cercle de poètes mené par Jean Charbonneau et Louvigny de Montigny, les futurs fondateurs de l’École littéraire de Montréal. Ensemble, ils écument les soirées mondaines et fréquentent l’Opéra français et ses cantatrices, dont Mademoiselle Barély, une énigmatique soprano qui espère devenir célèbre. Pendant ce temps, à Ottawa, la question des écoles du Manitoba déchire tant le Parti conservateur au pouvoir qu’une fronde se prépare pour faire tomber le premier ministre, ce qui sert le chef libéral Wilfrid Laurier.
À travers un subtil tissage d’intrigues fictives et de faits historiques, Sylvain-Claude Filion offre une fresque captivante sur une période peu connue de l’histoire du Québec et du Canada, qui met en lumière les espoirs d’une génération bouillonnante d’idées et d’audace.
SOLDATS ET IMMIGRANTS SUISSES EN NOUVELLE-FRANCE ET AU QUÉBEC (1649-1901)
La prochaine parution à souligner se veut un ouvrage de référence comme nous en voyons de temps en temps dans cette chronique. D’un côté, les résultats de recherches qui sont compilés dans ce type d’ouvrage sont significatifs et valent la peine d’être publiés pour simplifier le travail généalogique d’autres personnes dans des sujets reliés mais d’autre part, il s’agit généralement d’une niche si spécifique que le marché auquel l’ouvrage s’adresse reste plutôt limité. Néanmoins, il s’agit de ces livres de référence que les bibliothèques de Sociétés de généalogie ou encore les bibliothèques municipales se feront un devoir de rendre disponibles à leurs utilisateurs.
Cette fois-ci, il s’agit d’un ouvrage consacré uniquement aux ancêtres suisses qui sont venus s’installer en Nouvelle-France (ou au Québec dépendant de la période) puisque l’ouvrage s’intéresse à tous ces immigrants suisses à partir des débuts de la Nouvelle-France vers 1649 jusqu’au recensement fédéral de 1901.
On doit les résultats de cette recherche au généalogistre Denis Racine et cet ouvrage est publié aux Éditions GID, maison d’édition qui publie régulièrement des ouvrages liés à notre histoire nationale ou à la généalogie. Regardons de plus près un extrait de la préface, signée par Marcel Fournier, qui cerne davantage le contenu de ce livre.

Quatrième de couverture: Le généalogiste Denis Racine a entrepris une vaste recherche pour identifier tous les Helvètes présents au Québec depuis le milieu du 17e siècle jusqu’au recensement canadien de 1901. En plus des ouvrages imprimés, l’auteur a patiemment consulté l’ensemble des registres paroissiaux, ceux de l’état civil moderne ainsi que les recensements nominatifs de la Nouvelle-France et du Canada pour rédiger des notices pertinentes et souvent inédites. Son ouvrage, divisé en deux parties, propose un bref historique de la Suisse en Europe, de la présence de ses ressortissants au Québec avec l’ajout de tableaux statistiques intéressants. Dans cette même partie, l’auteur présente quelques figures marquantes de Suisses contemporains qu’ils soient civils ou religieux. La seconde partie, la plus importante à notre avis, comprend de courtes notices d’environ mille Suisses présents au Québec depuis la fondation de la Nouvelle-France jusqu’à la fin du 19e siècle.
DU TEWAARATHON À LA CROSSE
Magnifique couverture pour l’une des dernières parutions de la saison chez les Éditions Septentrion. Le titre est un peu compliqué à se souvenir: « De Tewaarathon à la crosse – Rapport entre Autochtones et Euro-Canadiens dans le jeu de crosse au XIXe siècle ».

J’ai eu l’occasion d’assister au lancement du livre le 5 juin dernier à la Librairie des Appalaches au centre-ville de Sherbrooke, en présence de l’auteur Daniel Ferland. Un autre Sherbrookois d’ailleurs, qui détient une maîtrise en histoire de l’Université de Sherbrooke.
Les amateurs de sports auront sans doute remarqué le fait que les canaux sportifs font de plus en plus de place à la crosse. Cela ne fait que commencer puisqu’il s’agit d’une discipline qui s’ajoutera au menu des Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles. Saviez-vous qu’il s’agit à l’origine d’une discipline que les Autochtones appréciaient et qui a toute une histoire, y compris au Canada? Pour les curieux, il s’agit d’un livre intéressant avec des clubs aussi proches de nous comme Caughnawaga et Saint-Regis. Au-delà du sport, on en apprend beaucoup sur les mœurs et coutumes chez les Autochtones et l’évolution des relations entre ces mêmes Autochtones et les Euro-Canadiens comme l’auteur appelle l’autre »camp » à défaut d’une meilleure expression de ma part.
Quatrième de couverture: La crosse, sport moderne pratiqué par des milliers de personnes sur plusieurs continents, est issue du tewaarathon qui était pratiqué par les Autochtones partout en Amérique du Nord. Plus qu’un simple jeu, cette pratique contenait bon nombre de rituels et de symboles. Il n’est donc pas étonnant que les Euro-Canadiens aient été fascinés par ce sport dès leur arrivée sur le territoire.
Daniel Ferland examine le processus par lequel les Canadiens de souche européenne se sont approprié un important rite autochtone en l’adaptant aux conventions des nouveaux sports de masse qui étaient en plein processus d’institutionnalisation pendant la deuxième moitié du XIXe siècle. Il cherche à comprendre la place qu’occupait le jeu de crosse dans la culture autochtone et les raisons pour lesquelles les Euro-Canadiens ont cherché à s’emparer de ce sport.
À COEUR DÉBATTANT – TOME 1 ET 2
Puisque nous commençons la saison estivale et que nous prendrons une pause pendant quelques semaines, allons-y avec une autre suggestion de roman historique québécois sorti au cours des derniers mois.
Cette sortie de Pascale Dussault publiée aux Éditions Hurtubise, est intitulée À coeur débattant. Il s’agit d’un roman en deux tomes – Tome 1 – Lazarine l’insoumise (466 pages, publié en septembre dernier) et Tome 2 – Une promesse pour Artémise (456 pages, publié en mars 2025). Cette maison d’édition publie régulièrement des romans historiques québécois. Vous pouvez suivre cet hyperlien pour avoir une meilleure idée de leurs parutions des derniers mois dans le créneau des fictions. Vous pourriez découvrir d’autres romans historiques québécois qui pourraient aussi combler vos besoins de lecture cet été.
Sans plus de commentaires, nous vous présentons les quatrièmes de couverture de ces deux tomes pour vous donner une meilleure idée de ce roman historique qui se passe au 18e siècle vers 1775 dans la tourmente de la guerre d’indépendance américaine qui se jouait aussi près de nos frontières.

Quatrième de couverture du Tome 1 – Lazarine l’insoumise: En 1775, dans un paisible village à l’ombre du fort Saint-Jean, Lazarine Montminy, une jeune Canadienne, rêve d’échapper à la pauvreté. Sa vie est bousculée du jour au lendemain quand la guerre d’indépendance américaine éclate, provoquant des déflagrations jusque chez elle.
Alors que les troupes de soldats se rapprochent, Lazarine est convoquée par sa grand-mère Artémise, une riche marchande montréalaise. La jeune femme rejoint à contrecœur celle à qui elle n’a pas pardonné d’avoir épousé un Anglais. Elle ne se doute pas que le destin placera bientôt sur sa route un homme qui remettra en question toutes ses convictions.
Partagée entre sa rancœur contre les Britanniques et la crainte que les rebelles américains anéantissent son village, Lazarine ne sait quel parti prendre dans cette guerre qui ne concerne pas les Canadiens, même si elle se déroule sur leur territoire. Et cette décision se corse quand l’amour se mêle à l’équation…

Quatrième de couverture du Tome 2 – Une promesse pour Artémise: Montréal, 1775. Alors que les Américains occupent la ville, Lazarine, installée chez sa grand-mère Artémise, observe d’un œil averti les chassés-croisés diplomatiques qui se trament autour d’elle. Comme elle aimerait avoir des nouvelles de Théo ! Lui seul pourrait la rassurer sur le sort réservé aux Canadiens au terme de la guerre, et sur leur avenir commun. Cependant, l’arrivée d’un officier rebelle sous son toit met à mal toutes les convictions de la jeune femme, en plus de la forcer à partir à la recherche d’un fugitif. Ses pérégrinations la mèneront jusqu’aux murs assiégés de Québec et plus loin encore.
Lazarine et Théo, issus de camps opposés, devront user de stratégie pour se croiser et, surtout, pour entretenir la flamme qui les unit. Même si Lazarine se range désormais du côté de Théo et des patriotes américains, maintenir sa position s’avère ardu quand les siens sont directement concernés. Choisir un camp n’est décidément pas de tout repos…
Bon été de lectures!!
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