Le volume VISAGES ESTRIENS – Hommage à nos gens a été publié en 2018 afin de souligner le 50e anniversaire de fondation de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est. Comme l’indique le titre, ce travail se veut un hommage aux personnalités originaires de la région qui se sont démarquées tant au niveau international, national, provincial ou régional. Cet ouvrage de référence régional contient les biographies et les lignées généalogiques directes, paternelle et maternelle, de plus de cent cinquante personnalités de chez nous. Il est encore disponible à la vente en vous adressant à la Société.
Le journal La Tribune de Sherbrooke a publié, dans une chronique hebdomadaire intitulée VISAGES ESTRIENS, quelques soixante-quinze articles de ces personnalités estriennes dès janvier 2017.
Nous vous présentons aujourd’hui l’une de ces courtes biographies, celle de Virginie-Alodie Paradis, reconnue Sainte il y a à peine quelques mois par le Pape François, soit le 20 octobre 2024.
Temps de lecture estimé – 9 minutes
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Virginie-Alodie Paradis ou Sainte-Marie-Léonie Paradis depuis 2024
Virginie-Alodie Paradis naît le 12 mai 1840 à L’Acadie, village fusionné aujourd’hui à la ville de St-Jean-sur-Richelieu, Québec. Ses parents, Joseph Paradis et Émilie Grégoire ont eu six enfants, dont deux sont morts en bas âge. Élodie (Alodie) est leur troisième enfant et leur seule fille. Elle a trois frères : Joseph-Édouard, Émilien et Vital.
Dès son jeune âge, elle aime Dieu et a un attrait pour la vie religieuse. Le 27 février 1854 à l’âge de 14 ans, elle entre chez les Marianites de Sainte-Croix à St-Laurent, Montréal, où elle désire se dévouer au service des prêtres. Au noviciat, elle reçoit le nom de sœur Marie de Sainte-Léonie et après sa profession, le 22 août 1857, elle est dirigée vers l’enseignement. Son attrait pour le service des prêtres est très fort mais ce n’est qu’en 1874 que les Autorités l’enverront à Memramcook, Nouveau-Brunswick, comme supérieure des sœurs et pour assurer la gérance des services ménagers du Collège Saint-Joseph dirigé par le Père Camille Lefebvre, Père de Ste-Croix et co-paroissien.
Après son arrivée, plusieurs jeunes acadiennes se présentent pour devenir religieuses. Elles sont pauvres et la plupart ne parlent pas l’anglais, et sœur Marie de Sainte-Léonie doit les envoyer en Indiana, aux États-Unis, faire leur noviciat. Comme les difficultés sont nombreuses, elle demande donc d’ouvrir un noviciat francophone en Acadie mais cette requête lui est toujours refusée. Les jeunes filles continuent à venir vivre auprès d’elle et l’aide du Père Lefebvre est nécessaire pour solliciter l’approbation du Chapitre général de la communauté afin de constituer cette association en une famille religieuse pour le service spirituel et temporel des collèges et totalement distincte de celle des Sœurs de Sainte-Croix.
L’Institut des Petites Sœurs de la Sainte-Famille est reconnu officiellement le 31 mai 1880. Dans les années 1960, des religieuses canadiennes sont devenues missionnaires au Brésil, au Chili, en Haïti, au Honduras et Guatemala. Aujourd’hui, la communauté en Amérique centrale compte 55 religieuses et au Québec, 222.

Photo : Mère Marie-Léonie. Collection Institut des Petites Sœurs de la Sainte-Famille.
Sherbrooke, terre promise pour une petite communauté naissante qui a vu le jour au Nouveau-Brunswick, Memramcook, plus précisément. Après 21 ans d’attente pour une identification diocésaine, la fondatrice et son œuvre doivent s’installer le 5 octobre 1895, au 10 de la rue Peel à Sherbrooke où Monseigneur Paul LaRocque, les accueille chaleureusement dans son diocèse.
Le 26 janvier 1896, l’évêque accorde l’approbation canonique, qui est la reconnaissance de l’Institut dans l’Église.
Mère Marie-Léonie développe chez les sœurs un esprit empreint de simplicité, d’humilité, d’accueil, de générosité, de fraternité, de joie et de service pour soutenir le ministère des prêtres. Après avoir assuré la formation intellectuelle de ses sœurs, elle poursuit leur formation humaine et spirituelle dans sa correspondance avec elles. Étant toujours religieuse de Ste-Croix, Mère Marie-Léonie a été fortement incitée à fonder les Petites Sœurs de la Sainte-Famille.
Donc en 1905, elle demande à Rome d’être relevée de ses engagements envers sa communauté d’origine. Elle demeure supérieure générale des Petites Sœurs jusqu’à son décès subit le 3 mai 1912, à l’âge de 72 ans. « Elle était toute de cœur », dira Mgr LaRocque de Mère Marie-Léonie. À Sherbrooke comme à Memramcook, sa popularité s’est répandue en la surnommant : Mère de toutes nécessités. Son accueil, sa compréhension, son partage faisaient que tous repartaient réconfortés.
En 1984, lors du voyage du Pape Jean-Paul II au Canada, Mère Marie-Léonie Paradis est béatifiée au parc Jarry à Montréal. Lors du 25e anniversaire de la béatification, en 2009, le regroupement des «Ami(e)s de Mère Marie-Léonie» est créé. Sept-cent-quarante personnes sont inscrites pour prier pour les prêtres et s’engager dans leur paroisse pour ceux et celles qui le peuvent.
Tous ensemble, nous prions et espérons toujours le jour de sa canonisation. Sa mémoire est rappelée dans l’arrondissement du Mont-Bellevue, à Sherbrooke, par le centre Marie-Léonie-Paradis (musée) depuis 1969, la rue Marie-Léonie depuis 1985 et la paroisse de la Bienheureuse-Marie-Léonie-Paradis depuis 2011.

Recherche : Institut des Petites Sœurs de la Sainte-Famille.
Mise à jour de Guy Boulanger: On reconnaît l’impact de cette religieuse et de cette communauté dans l’histoire de la Ville de Sherbrooke dans le répertoire du patrimoine culturel du Québec en disant entre autres: »Mère Marie-Léonie envoie des soeurs pour assurer les services domestiques dans 42 maisons au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et aux États-Unis. En 1912, plus de 600 religieuses sont des Petites Soeurs de la Sainte-Famille. Mère Marie-Léonie se fait aussi connaître par la population de Sherbrooke et de la région environnante pour ses nombreuses actions de charité. »
Il y a quelques mois après avoir approuvé le deuxième miracle qui lui est attribué, le pape François l’a canonisé à Rome, soit le 20 octobre 2024, exactement quarante ans après sa béatification par le Pape Jean-Paul II, à Montréal en 1984. Il s’agit de la troisième canadienne, née au Canada, à être ainsi reconnue par l’Église catholique.
Son tombeau reposait depuis sa mort au Couvent des Petites Soeurs de la Sainte-Famille dans l’ouest de la Ville de Sherbrooke. Il repose maintenant dans la basilique-cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke depuis 2017 et est facilement accessible au public (à l’avant du côté droit). Un petit musée est également aménagé dans la même basilique rappelant sa vie et son oeuvre.
Sainte-Marie-Léonie Paradis est fêtée le 4 mai de chaque année.

Source de la photo: Wikimedia Commons. Le tombeau de Marie-Léonie Paradis se situe à l’intérieur de la basilique-cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke. Crédit photo: Nicko Bergeron (2024), domaine public.
Recherche : Rachel Lemieux, Institut des Petites Sœurs de la Sainte-Famille. Source du texte: pages 264 et 265 du livre Visages Estriens – Hommage à nos gens, publié par la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est en 2018 lors du 50e anniversaire de sa fondation.
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